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POU POU


ou de métal, avec un canal pratiqué dans son épaisseur, et dont la largeur comme la cavité sont proportionnées à l’épaisseur de la corde qui doit y jouer. Cette roue tourne sur un goujon qui la traverse, c’est-à-dire, qu’au centre est encastré carrément un axe dont les extrémités sont arrondies et tournent dans les yeux d’une chape ou écharpe.

On se sert aussi de poulie sans chape, en l’appliquant aux chèvres, engins, grues, machines à battre les pilotis et autres, pour empêcher que les cordages ne s’usent pur le frottement.

Poulie double. Est celle où il y a deux roues sur un essieu, l’une à côté de l’autre.

Poulie de palan. Est celle où il y a deux poulies l’une sur l’autre, quelquefois trois et même quatre. Voyez Moufle.

POURTOUR, s. m. Mot dont on use vulgairement, pour exprimer ce qu’on entend dans toute surface par circuit. C’est donc l’étendue du contour d’un espace quelconque.

On dit dans le toisé des batimens, qu’une souche, par exemple, une corniche de chambre, un lambris, etc., ont tant de pourtour, c’est-à-dire, tant de longueur ou d’étendue, dedans ou dehors œuvre.

POUSSÉE, s. f. On appelle ainsi l’effort que fait une masse quelconque, contre la masse destinée à lui servir de résistance.

On dit que les terres d’un quai, d’une terrasse, font poussée contre les murs qui les retiennent.

Mais cela se dit beaucoup plus souvent de l’effort que fait le poids d’une voûte, ou d’une arche de pont, contre les murs, piédroits, piliers ou massifs des culées sur lesquels, ou contre lesquels leurs cintres s’appuient. Voyez au mot Culée les notions relatives à la poussée des arches de pont.

Dans les voûtes, l’action de la poussée est celle que font les voussoirs à droite et à gauche de la clef contre les piédroits.

Il est de la dernière importance de connoître et de savoir apprécier le degré de cette poussée, afin d’y ménager une résistance convenable qui prévienne l’écartement des claveaux. Les mathématiques donnent, en théorie, des règles générales pour déterminer le degré des deux sortes de puissances qui doivent se balancer, selon la nature des cintres et la courbure qu’on donne aux arcs. Mais la pratique doit entier aussi dans une détermination qui repose sur des élémens fort variables.

La poussée, dans un cintre d’arcades, ou dans une plate-bande à claveaux, dépend beaucoup de la direction des voussoirs, c’est-à-dire, du plus ou moins de tendance au centre des joints qui les séparent.

Dans une arcade, il est sensible encore que plus elle aura de convexité, plus les voussoirs des deux côtés du demi-cercle approcheront par leurs lits de la ligne horizontale, moins l’action latérale de la poussée aura de force. Au contraire, plus l’arc sera surbaissé, plus il y aura de voussoirs dont les joints approcheront de la ligne perpendiculaire, et auront besoin, par conséquent, pour être retenus en place (abstraction faite des armatures artificielles), d’une résistance latérale plus forte.

Il faut encore mettre en compte plusieurs autres considérations.

1°. Dans une voûte où l’on suppose que les voussoirs ne sont entretenus par aucun ciment, on doit faire observer que plus la tête des voussoirs sera petite, plus la voûte aura de poussée.

2°. Il est constant que plus la voûte aura d’épaisseur, plus grand sera l’effort de la poussée.

3°. Plus les piédroits qui soutiennent une voûte seront élevés, plus il leur faudra d’épaisseur pour résister à la portée de la poussée. Voyez le mot Voute.

On dit faire le trait des poussées des voûtes. C’est chercher et marquer les épaisseurs que doivent avoir les murs et les piliers battans, qui sont des corps saillans, lesquels portent et appuient les voûtes.

POUSSER, v. act. Se dit d’un mur qui fait ventre, ou est ce qu’on appelle bouclé. On dit qu’il pousse au vide.

Pousser. Se dit encore de quelques opérations de la sculpture dans l’ornement, comme de tailler des moulures dans la pierre, de couper les ouvrages de plâtre faits à la main, et qui ne sont pas traînés.

Pousser. Est, dans la menuiserie, former des moulures, avec des rabots à moulures, ou les faire à la main dans les parties cintrées.

POUSSIER, s. m. On appelle ainsi la poudre des recoupes de pierres passées à la claie, qu’on mêle avec du plâtre pour l’empécher de bouffer, c'est-à-dire, pour en amortir la force, dans plus d’un emploi, comme, par exemple, dans le carrelage.

On Emploie aussi le poussier pour faire du badigeon.

On met du poussier de charbon entre les lambourdes d’un parquet, pour intercepter l’humidité.

POUTRE, s. m. On nomme de ce nom, dans la charpente et le bâtiment, la plus grosse des pièces de bois que la construction met en œuvre, et qu’on emploie ordinairement à supporter les travées des planchers, et aussi dans un grand