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Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/280

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p os en (dehors à cheval, quoique leurs cuîfles & leurs jambes foient tournées ; je ne dirai pas que c*eft défaut de conformation, car cela eft trés-raré, quoiqu’en dife M. de Jaucourt à l’article MARCHE de Tencyclopédie ; mais je dirai que c’eA une mauvaife habitude contraâée dès Tenfance ; quand on apprend à marcher aux enfans, il arrive fouvem au*on leur fait tourner les pieds en dehors » fans taire attention aux genoux, de-là vient cette mauvaife habitude, fi deifagréable à la vue, & fi pernicieufe à cheval, parce que, dès-lors, pour peu que les jambes fe ferment, l’éperon porte, & un homme les pieds en dehors feroit trés-incommode dans Tefcadron ; il faut tâcher de réformer cette habitude, en recommandant fouvent au cavalier de lâcher le col du pied, afin qu’à force de temps les ligaments & les mufcles reprennent leur attitude naturelle.

Si le pied eft bien lâché, la pointe fe trouvera un peu plus bafle que le talon, ( nous fuppofons le cavalier toujours fans étrier).

De la tenue à cheval.

Le premier objet qu’on doit avoir en vue, en mettant un homme à cheval, ou en donnant des principes pour l’y mettre, c’eft de lui donner une pofition dans laquelle il ait de la tenue & de Ja fermeté, car toute poflure où on ne peut prouver la tenue doit être réputée mauvaife. Je dlAingue deux efpèces de tenue, l’une que îe nomme vraie, & Tautre que je nomme faufie. On a vu dans la pofition qife je viens de décrire, l’équilibre du corps de l’homme ; c’eA cet aplomb & cet équilibre qui forme la vraie tenue, ce n’eft que par la correlpondance & l’union de tontes les parties du corps, que la machine entière fe maintient dans cette pofition ; donc toutes les fois que quelqu’une d’elles n’a plus de fondions, " & ne coopère plus à cet équilibre, il efl bientôt {>erdu, & alors la vraie tenue cefle d’exiAer ; l’équiibre perdu, la machine tomberoit au moindre mouvement, fi on ne fubfiituott de^ forces de preffion, & ce font ces forces que je nomme faufTc tenue. Je dis faude, non parce que je crois qu’avec une telle tenue on ne puifie refter à cheval, mais parce que, dans cette tenue, le cavaUer n’eft plus maître d’agir, toutes fes parties étant en contraction, & c eft pofitivement l’inftant où les opérations de fes bras & de fes jambes lui font le plus néceffaires pour manœuvrer le cheval, & s’oppofer aux dérèglements auxquels ils s’abandonne. Voyons un homme dans cette dernière tenue ; pour peu que le cheval en fautant enlève le devant, cofflAe il a la charnière des reins extrêmement roide, fon corps fe porte en arrière, fitôt que le corps eft en arrière, il fe tient à la main, les cuiffes fe ferrent & les jambes fe roidiflent ^ fi le che* val rue en fautant, comme il a les reins tout d’une pièce, il met le corps en avant, tesfeftes devien|)cm çn Tair, les genoua ; fç fçrreot, ^ le ççrp$ yq: P O S 52^9

hant en àvaiit, îl fout néceffaîrcrtent que les talons fe mettent dam le ventre. Toutes ces chofes font immanquables, & indifpenfables à un hoihmc% qui, pour fa tenue, employé de la force, & il ert aifé de comprendre le mauvais effet que doit produire la tenue de la main & les éperons dans les flancs du cheval, au momment où il faute ; c’eft ce qui fait que, loin de s’appaifer, le cheval, qui n’auroit fait qu’une pointe ou une ruade, fe dé «  fend pendant une heure ; on bat l’animal, on lui impute la faute, & on ne s’apperçoit pas de foq ignorance. /

Revenons à la première tenue, que je nomma vraie. N’étant qu’équilibre, les bras & les jambes confervent leur liberté, travaillent le cheval, & s’oppofent à fes dérèglements; pour lors, l’animal trouvant toujours des obftacles à fes fottifes^W n’ayant rien de la part du cavalier qui l’y excite, " il n’eft pas douteux* que, fous un tel homme, it ne peut que fe corriger, au Keu que fous l’autre v tout l’excitant à fe déharraffer d’un fardeau qui le gêne par fa fauffe attitude, il ne feUl fage que lorfque les forces lui manqueront.

Je fuis bien loin de dire que la vraie tenue eft aifée à avoir, & qu’il s’y a qu’à fe lâcher pour être ferme, ce n’eft point ce que j’entends ; il faut de l’ufage en toute chofe, & l’art de monter à che* val a toujours été reconnu pour en demander beau «  coup. Il faut, pour avoir la vraie tenue, qu’un homme foit parfaitement placé, que toute crainte foit bannie. C’eft pourquoi on nefauroit avoir trop d’attention dans les écoles, à mener les commen* çants peu-à-peu ; car fi vous don nez à votre cava-^ lier, les premiers jours, un cheval qui faute, vous l’obligerez malgré lui à. avoir recours à la faufie tenue, & il eft même certain que s’il vouloir fe lâcher il tomberoit. Il faut attendre qu’il foit biea placé, avant de lui demander de la tenue. Perfonne ne peut fe flatter de la perfeâion, c’eft pourquoi il peut très-bien arriver qu’un excelletx homme de cheval foit dérangé par un faut inatten* du ; une fois Téquilibre de la machine perdue, il faut néceflairement qu’il emploie de la force, mais alors je lui recommande de n’en employer que dans les parties où elle eft néceflàire, & que la quantité fufiîfante pour fe tenir, fe relâche auflîtôs que la bourrafque eft finie, & qu’il fe fent d’aplomb. Le degré de tenue eft plus ou moins erand ; ce** lui qui en a le plus eft celui qui peut fe paffer le plus long-temps de la fauffe ; au refte, cette tenue de force eft bien fautive, puifque touts les gens qui tombent de cheval s’en fervent.

Quand on eft une fois en état de monter des chevaux qui fautent, il faut en monter beaucoup, cela donne de la tenue, de la badieffe & de l’ai » fance.

De la Jufiefe & de V Ai fance.

On nomme Jufteffe ce parfait équilibre qui hit ^ue rt^AQiç %i%^ (ra ^hçya) par teifoidi ^1 Digitized

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