Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/281

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a70 P O S contre-pojds de toutes ces parties, fans avoir récours à des forces étrangères qui le fatigueroient trop, & dont il lui feroic impoffible de faire ufage » un certain temps »

Ceft dans cette juftcffe feule que peut fe trouver Vaifance » ceft-à « direi cette liberté dans chaque Krtie du corps, qui permet au cavalier d*en faire fage qa*il defire. Il y a un principe bien vrai & connu de touts les favants maîtres d’exercice de corps 9 c’eft que la plus grande îufleflTe produit la plus grande aifance ; & réciprocjuement, la plus grande aifance produit la plus grande iufieile. De la Grâce.

Ces deuxanicles fe fui vent, par le grand rapport qu’ils ont enfemble ; on nomme fp^ace^ une certaine aifance qui, fe trouvant dans toutes les parties du corps, fait qu’elles agiflent avec un concert Î[ui flatte Tœil ; je ne crois pas qu on puifle définir bus un autre point de vue ce qu’on nomme grâce.

Tout le moi^e ne peut y prétendre ; on voit touts les jours des gens biens taits, & auxquels on ne fauroit trouver des déiauts, qui cependant ne flattent pas l’œil autant que d’autres ; cette qualité eft naturelle à de certaines perfonnes, & je dis qu on ne peut que Taider par l’art. Cet art conf](te à donner de l’aifance à toutes.les parties qui compofent la machine, car toute pof ture gênée eft défagréable à la vue. M. d’Auvergne, lieutenant-colonel de cavalerie, commandant Téquitation de Técole royale militaire, s’eft rendu célèbre par la folidité cfe fes principes, 6i par l’intelligence fupérieure avec laquelle il les enfeigne & les met efi exécution. Voici la déjiionflration qu’il donne de la meilleure pofition de l’homme fur le cheval.

Le centre de gravité de l’homme efl dans une verticale, qui prend du fommet de la tête & fe termine à l’os pubis.

Le centre de gravité du, cheval efl dans une 11, ne verticale, qui prend au milieu du dos de ’*animal & fe termine à la pointe du flernum. Il faut que l’homme foit placé à cheval de manière que la ligne verticale, dans laquelle fe rencontre fon centre de gravité, fe trouve direflement oppofée à la ligne verticale du cheval, dans laquelle fe rencontre auffi fon centre de gravité, & qu’elles ne forment plus qu’une feule & même ligne droite ; les deux corps feront par conféquent .en équilibre.

Dans touts les mouvements de l’animal, fa ligne verticale changeant, celle de l’homme doit changer auffi, & ne former qu’une feule & même ligne droite ; fi elles formoient un angle, les deux corps fe choqueroient à chaque inftant, & par conféquent perdroient de leur force & de leur vitefTe, j[ axiome

Ce que nous venons de dire efl pour la pofition •du corps feulement ; il ce corps n*avoit rien qui le %

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contint en équilibre, il tomberoît au moindre mou^ mouvement de l’animal j les cuiffes& les jambes, qui embraffeni le cheval, lui fervent de contrepoids, & ces parties unies avec le corps du cheval forment l’équilibre de toute la machine. Les jambes & les cuifTes ne peuvent former l’équiliT )re avec le corps, qu’au moyen de leur poids, ces parties doivent donc être abfolument fans force ni roideur, pour en obtenir toute la pefanteur. Planche 4 {fig, 4), nous confidérons le corps comme une puiffance P, qui tire verticalement & avec l’effort de la pefanteur du corps. Nous confidérons les cuifles comme une autre puiffance Q, qui tire fuivant une verticale prife du centre de gravité de la cuiffe, & qui fait ïtSon de la pefanteur de la cuiffe.

Nous confidérons de même les jambes comme une puiffance R, qui tire verticalement & avee l’effort de leur pefanteur.

Ces trois puiffances font parallèles, étant toutes verticales ; il fera aifé de leur trouver une réfuir tante.

On en trouvera d’abord une de la puiffance du corps avec celle de la cuiffe, enfuite une autre compofée de cette réfultante avec la puiffance de la jambe ; cette dernière réfultante attirera tout le corps de Ihomme en avant, ce qui doit être pour l’empêcher de tomber en arrière, quand le cheval fe porte en avant.

La maffe de la machine animale étant portée en avant, & foutenue par le moyen de ces quatre co* lonnes, le corps de Thomme tomberoit en arriére i s’il n*étoit attiré en avant par le contre-poids des cuiffes & des jambes ; mais ce contre-poids, ou les puiffances des cuiffes & des jambes, dont nous ve^ nons de parler, font portées en avant avec la maffe de ranimai.

La réfultante qui attire le corps de l’homme en avant « l’y attirera dans le moment où l’animal fe porte en avant, & empêchera le corps de tomber en arrière ; donc c’ef^ la pefanteur des cuiffes & des jambes qui contient le corps, & Teropêche de faire des mouvements irréguliers qui contrarieroient l’animal.

La ligne verticale du corps de Ihomme le partageant en deux parties égales, il fuit de-là que la cuiffe & la jambe droite font équilibre avec la partie droite du corps, & que la cuiffe & la jambe gauche font équilibre avec la partie gauche ; c*efl pourquoi il eft effentiel pour conferver ces équilibres, d’embraffer également fon cheval avec les deux cuiffes. Si on ne l’embraffe pas également, il n’y a plus d’équilibre, cela fe fent aifément, parce qit plus de pefanteur dans l’un des deux poids attire l’autre & fait pencher la machine. Par ce que nous venons de dire, on voit que l’homme efl divifé en trois parties, en corps, cuiffes & jambes. Le corps & les jambes font deux panies qui doivent être mobiles, les cuiffçf dPi :