Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/293

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
282 TEN TER


justesse ; quelquefois rinicrvalle qiiî cft entre deux de fes mouvements. Un bon homme de cheval doit être attentif à touts les temps du cheval, & les fe* conder à point nommé. Il ne doit laifler perdre auxun temps, autrement il laiffe interrompre, faute d’aide, la cadence du cheval. Au manège d’un pas & un faut 9 où le cheval fait alternativement une courbette entre deux cabrioles, la courbette eA un temps qui prépare le cheval à U cabriole. Quand on dît qu’il faut que le cheval marque deux ou trois temps à fon arrêt, on entend par ces deux ou trois temps, deux ou trois falcades. Si on veut obliger un cheval retenu à donner quelques courbettes, H faut le mettre au petit galop, tous lui, & laider des jambes pour lut faire marquer les temps des courbettes. En ce dernier exemple, le mot de temps eft pris pour mouvement. Aux pafTades ou demi volres de cinq temps, le cheval fait au bout d’une ligne droite, une hanche en dedans, un demi tour en cinq temps de galop fur les hanches, & au cinquième t ; mp> le cheval doit avoir fermé la dcmi-volte, & fe trouver fur la ligne de lapaffade, droit & prêt à repartir. Alix paflTades furiçufes, après avoir marqué un demi-arrêt à rexircmité de la ligne, on fait la deml-vohe en trois temps, enforte qu’au troifième temps, le cheval fe trouve fur la ligne, droit & prêt à repartir au petit galop, 3ii’il celFe vers le milieu de la pa(rade, échappa ut e vîre/Te, marquant au bout de la paflade le même demi arrêt, & taifant encore la deijni-volte en trois temps. La pafTade ou la pirouette d’un temps cft une demi-volte que le cheval fait d’un feu ! temps, d.’S épaules & des hanches à-Ia-fois, après avoir falqué deux on troÎ5 temps à l’extrémité de la ligne de la paffade. Enfin le mot de temps s’apphque auffi à quelques-unes des aides que donne le cavalier, & on dît en ce fens, cet écuyer prépare, difpofe fon cheval aux effets du talon, en commençant par un temps des jambes’, jamais il ne précipite Tes temps.

TENIR son cheval dans la maîn, c*eft faire enforte par la façon de tenir fa bride, que le cheval mainrienne fa tète & fon cou en belle fituation, & le tenir en même temps dans les talons, c’eft le relever encore davantage, & empêcher qu’il ne s’échappe & qu’il ne fe (raverfe. Tenir fon cheval bri Je en main, c’eft l’empêcher d’avancer autant qu’il en auroit envie. Tenir {on cheval dans la fujétinn des aides, c’eft la même chofe que l’afTujettir.

TERRAIGNOL. Cheval temignol, c’cftàdire, extrêmement attaché à terre, quon ne ^eutallégerir, qui a peine à lever le devant & a fe mettre fous lui, en un mot q : î aies mouvements trop retenus & trop près de terre.

TERREIN. On dit qu’un cheval garde bien fon terrein, embrafle bien (on terrein, p, our dire qu’il marque bien fa pîfte, fans fe ferrer ni s’élargir. Tàter le terrein, c’eft lorfque le cheval par fatigue •u par maladie^ o’appuie pas fi^r le terrein, &


& ciittiit de fis faire mal en marchant. Pour faire regagner à un cheval le terrein qu’il a qtii : té, il faut l’aider du gras des jambes ou du talon de de* hors • c’eft-à-dire, oppofé au terrein qu’il a perdu.

TERRE-A-TERRE eft uae fuite de fauts fort bas que le cheval fait en avant, étant porté de côté & maniant fur deux piftes. Le mouvement du terreà-terre fe fait en levant à-la-fois les deux jam* bes de devant, & comme elles font prêtes à def* cendre, celles de derrière les accompapient par une cadence tride, c eft* à-dire, toujours loutenue t enforte que les temps ou les mouvements du train de derrière font couns Si vîtes ; ainfi le cheval étant toujourfbien enfemble & bien affis, les jambes de devant fe lèvent médiocrement fur le terrein, & celles de derrière font fort baffes près de terre, & ne font quecouler ; ce qtii a donné le nom à cette fortede manège, parce qu’en effet le chevaf s’y lève moins haut qu’à courbettes. Le terre à » terre eft le premier manège auquel on dreHe ua cheval. Les fix voltes fe font terre à-terre, deux à droite, deux à gauche, & deux encore à droite, le tout d’une haleine, obfervant le terrein de même cadence, maniant tride & avec prefteffe, le devant en l’air, le cul à terre, la tète & la queue fermes.

TÊTE dedans. On dit aux voltes qu’un chc* val a la tête dedans, lorfqu’on le mène de biais fur la volte, & qu’on lui fait plier un peu la tête ea dedans de la volte.

TIRER. On dit qu’un cheval tire à la maîn, quand il réfirteà la bride, lorfcrfil eft trop ardent, qu’il eft roide d’encolure, qu’il bande la icte contre la main du cavalier, la lui incommode, (k s obftine à retufer les aides de la main. Un cheval trop chargé d encolure pèfe ordinairement à la main ; mais le défaut de tirer à la main vient de trop d’ardeur ; ce qui eft pire que s’il pefoit Amplement i la main* Pour appaifer un cheval trop ardent & ftijet i tirer à la main, il faut le faire aller doucement & le tirer fouvent en arrière ; mais û c’eft par engourdiffement d’épaules ou par roideur de cou, il faut tâcher del’affouplif avec le caveçnn à la Newcaftle^ On dit aufti quelquefois qu’un cheval tire lorfqu’il rue, qu il donne quelques coups de pieds. Cette expreffion s’applique proprement au bœuf, qu’on dit tirer, lorfqu’en levant une jambe il donne un coup de pied ; & on dit d’un cheval qu’il rue en vache, lorfqu’il fait la même chofe.

TOURNER fignifie changer de main. On dit » ce cheval eft bien dreffé, il tourne’^ toutes mains. On affoupht avec le eaveçon à la Newcaftle, ui^ cheval entier, c’eft-àdire, qui refufe de tourner au gré du cavalier. Les écuyers font tourner la pointe du pied en dedans. L’aâton de tourner avec jufteffe, au bout d’une |Kiffade, ou de queh^ue au* tre^ manège, eft de tours les mouvements celui qu. coûte le plus à apprendre à la plupart des chevanx. En parlant des aides, le mot de tourner eft auffi d’ufage dans ces phrafes : tourner les cuiffes, tour*