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294 DES EPÉ

se défendre de céder son épée, ou de courir risque de perdre la vie.

Désarmement sur le coup de tierce au dehors des armes.

L’ennemi s’abandonnant en tirant la tierce au dehors des armes, je fais parer d’un coup sec en croisant sa lame par-dessous en ligne traversante, la relevant en l’air, & dans le même temps passer brusquement le pied gauche derrière son pied droit, en jettant de vitesse la main gauche sur sa garde, le bras étendu, lui renversant entièrement le poignet en arrière, les ongles en-dessus, tenant toujours ladite garde d’épée ferme, la pointe en en-bas, lui présentant la pointe sur l’estomach, le bras droit retiré en arrière, crainte qu’il ne saisisse votre lame, de telle sorte que son épée se trouve sous votre bras gauche sans qu’elle puisse vous offenser, & il ne pourra se dispenser de vous l’abandonner.

Contre ceux fui saisissent la main au lieu de saisir la garde de l’épée.

L’ennemi venant au saisissement d’épée sur vous étant abandonné sur lui, & qu’au lieu de saisir votre garde il ne saisisse que le bras ou la main droite, il faut dans ce cas jetter dans ce même temps brusquement la main gauche sur le milieu de votre lame, en la quittant aussitôt de la main droite, qu’il tiendroit saisie, lui présentant la pointe sur le corps de ladite main gauche, élevée avec le bras retiré en arriére, & ferme sur ses jambes.

Contre du contre-désarmement de tierce en dehors des armes.

Lorsque vous allez au désarmement de tierce au dehors des armes, & que vous saisissez l’épée de l’ennemi dans le principe, & qu’il veut dans le même temps se jetter sur la vôtre, tenez toujours sa garde ferme de la main gauche, le bras étendu, & sans changer subtilement le bras droit en arrière, baissant la pointe de l’épée & la passer derrière vous en la relevant, de sorte qu’appuyant le dessus de la main droite sur les reins, les ongles en dehors, la pointe de l’épée se trouve sur le flanc de l’ennemi, qui est forcé d’abandonner la sienne ou de risquer de perdre la vie. Sur toute chose il faut être ferme sur ses pieds.

Pour se débarrasser de ceux qui vous saisissent par derrière ayant l’épée à la main.

Quelqu’un venant vous saisir les deux bras par derrière, lorsque vous avez affaire l’épée à la main, contre un ennemi, dans ce temps il peut facilement vous ôter la vie, si vous ignorez la manière de vous débarrasser promptement. Pour y réussir, je fais baisser la lame de l’épée en passant la pointe subtilement entre les deux jambes, la relevant aussitôt par derrière, rapprochant le pied droit du gauche, & baissant le corps brusquement en de-


vant ; celui qui a saisi par derrière se trouvera l’épée au travers du ventre, & ne manquera pas de quitter sur-le-champ, ensuite il faut relever l’épée diligemment devant soi pour faire tête à l’ennemi.

Saisissement d’épée après la passe de seconde sous les armes.

Après avoir passé de seconde sous les armes & être revenu à l’épée de tierce, avant de relever le corps, je fais jetter la main gauche brusquement sur la garde ennemie, le bras étendu, la lame opposée à la sienne, & en repassant le pied droit présenter la pointe sur le corps.

Saisissement d’épée après la passe de quarte.

Après avoir passé de quarte, comme il est dit, le poignet haut, les ongles tournés en-dessus & l’épée bien opposée à celle de l’ennemi, je fais jetter brusquement la main gauche sur sa garde, la tenant ferme, le bras étendu, la main tournée, les oncles en-dessus, en opposant dans le même temps le fort du tranchant de la lame en ligne traversante sur le foible de la sienne, la main tournée, les ongles en-dessous, puis repasser le pied droit devant le gauche, afin d’être en état de résister à touts ses efforts.

Saisissement d’épée après la passe de tierce au dehors des armes.

Après avoir passé de tierce, je fais jetter en même temps la main gauche subtilement sur la garde de l’ennemi, le bras étendu, la lame bien opposée à la sienne ; puis s’étant assuré de son épée, lui présentant toujours la pointe sur le corps, je fais repasser le pied droit devant le gauche, pour avoir plus de force & d’avantage à résister aux efforts que l’ennemi pourroit faire.

E.

EPÉE, arme de main. On la porte au côté, enfermée dans un fourreau ; cette arme perce & coupe ; elle est en usage chez presque toutes les nations. Elle est composée d’une lame, d’une garde, d’une poignée & d’un pommeau ; à quoi l’on peur ajouter la tranche de la garde, le fourreau, le crochet & le bout. Voyez Garde, Fourreau.

La lame est un morceau de fer ou d’acier qui a deux tranchants, deux plats, une pointe & la soie.

Le tranchant (en terme d’escrime le vrai tranchant), est la partie de la lame avec laquelle on se défend ; c’est celui qui est du côté gauche de la lame quand on a l’épée placée dans la main.

Le faux tranchant est celui dont on fait rarement usage, & qui est du côté droit de la lame.

Le tranchant se divise en trois parties, qu’on appelle le talon, le foible & le fort.

Le talon est le tiers du tranchant le plus près de la garde.