peau ; & l’ayant mis sur sa tête, je fais retirer le bras gauche de la manche de son habit, le bras droit restant dans l’autre manche, & l’envelopper de tout le corps dudit habit, à la réserve des basques qui restent pendantes, pour se garantir le ventre & les jarrets ; ensuite le pointeur se met en
garde, le corps bas, avec la main haute & tournée de prime, les ongles en-dessous, la pointe basse & ferme sur ses pieds.
Dans cette garde, je fais attaquer l’espadonneur par des demi-bottes & des appels du pied en tournant autour de lui, & dans le même temps qu’il détache un coup, tirer ferme de prime, la main haute, l’épée oppofée à sa lame, en serrant la mesure, & redoubler plusieurs coups soutenus sans dégager, puis se retirer en garde dans la même attitude.
Ruse du pointeur contre les fléaux brisés, fléaux à battre du grain, & contre les bâtons à deux bouts, armes très-dangereuses, si on ne sçavoit s'en défendre.
Les fléaux brisés sont faits de cinq ou six bâtons, de la longueur d’environ un pied chacun, attachés bout à bout avec de petits chaînons de fer, & y ayant au dernier bout une boule d'acier de la pesanteur d’une demi-livre ; de sorte qu’un homme en peut battre dix avec un fléau brisé ; car étant en train d’aller, il pare des pierres jettées à tour de bras.
Manière de combattre les fléaux & bâtons.
Etant en campagne & ayant malheureusement à faire à ces sortes d’armes, il faut s’éloigner hors de leur portée & ôter son habit, sous prétexte qu’il embarrasse, puis le tenir par le milieu du dos avec la main gauche, toujours reculant l’épée à la main, & dans le temps que le fléau ou le bâton fait le moulinet rapidement, étant à certaine distance y jetter de toutes les forces l’habit dessus ladite arme, qui arrêtera le moulinet, & aussitôt se jetter brusquement sur l'ennemi, pour lui ôter son arme, en lui présentant la pointe de l’épée sur le corps.
Ces armes se combattent encore étant hors de mesure, & que l’on peut avoir un fouet à la main, en allongeant le coup de fouet sur lesdites armes, dans le temps même du moulinet, & pareillement jetant quelque chose de lourd bien attaché au bout d’une corde fine dans le moment du mouvement desdites armes.
Piques, hallebardes, bayonnettes au bout du fusil, grandes fourches & broches de fer combattues par la pointe seule.
Si on étoît obligé d'avoîr affaire à ces sortes d’armes, on se tiendra dans sa garde ordinaire, expliquée page 5 & pages suivantes, en effaçant bien sa tierce, & lorsqu’on viendra à tirer à bras accourci sur lui, je le fais dans le même temps
parer en bandolière avec le fort du tranchant de l'épée, d’un coup ferme depuis la pointe jusqu'à la garde, en raccourcîssant un peu le bras, la main tournée de quarte, les ongles en-dessus, jettant le coup de pique de côté en en-bas, & coulant brusquement aussitôt le pied gauche par derrière le pied droit de la longueur d’une semelle, esquivant le corps en tournant à gauche dans le même temps de la parade, pour avoir plus de force à parer le coup, lequel aussitôt paré, jetter subtilement la main gauche sur ladite arme, le bras tendu pour l’éloigner de soi, avançant sur l’ennemi, en lui présentant la pointe de I’épée sur le corps, tenant toujours ferme ladite arme de la main gauche écartée du corps, & s’il se trouve absolument forcé, tirer le coup de quarte à fond.
Lesdits coups de piques, hallebardes & fourches de fer, peuvent encore se parer de la parade de prime, expliquée, avec la pointe basse, en esquivant le corps, comme il vient d’être dit, & coulant dans le même temps le pied gauche par derrière le pied droit de la longueur d’une semelle, opposant la main gauche dans le principe desdites pages 37 & 59, & le coup paré, jetter subtilement ladite main gauche sur l’arme, le bras étendu ; puis repasser le pied gauche à côté du pied droit, en présentant la pointe sur le corps de l'ennemi, ou lui tirer le long de ladite arme droit de prime.
Pour combattre ceux qui n'ont point appris à tirer des armes.
Il se trouve des personnes qui n'ont jamais appris à tirer des armes, & qui tirent rapidement à bras raccourci, en avançant toujours sur vous sans aucune mesure, ce qui seroit fort dangereux, si on ne sçavoit se garantir ; voici la manière de les combattre : je fais caver la hanche droite extrêmement, le corps bien en arrière, & effacer entièrement la tierce, ayant la main droite à la hauteur de l'épaule, & tournée demi-quarte, présentant la pointe en avant ; & lorsque l’ennemi vient à tirer à bras raccourci, il faut parer ferme en bandolière depuis la hauteur de l’épaule jusques vis-à-vis le bouton de la culotte, du fort de I’épée, tenue roide depuis la pointe jusqu’à la garde, retirant le bras à soi, opposant la main gauche en avançant dans le même temps de la parade, un grand pas sur l'ennemi, ladite main opposée comme à la p. 29, & tirer ferme de quarte droit au corps, ou aller au désarmement de quarte, il faut sur toutes choses, parer de la sorte lesdits jeux en avançant sur eux, la main gauche opposée, attendu qu'ils ne peuvent plus dégager leur épée (Voyez fig. 45 & 46), la manière de combattre ceux qui portent une lanterne sourde.
GARDE-SALLE. Voyez Prévôt.
M.
MAITRE en fait d’armes, celui qui enseigne