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308 MUR PAN


réussir : je fais d’abord faire retraite, passant le pied droit derrière le gauche, puis le gauche derrière le droit, l’èpée devant soi, ensuite faire un grand pas avec le même pied gauche à côté du droit, en tournant le corps à gauche, toujours la main soutenue, présentant la pointe à l’ennemi, & s’arrêtant de temps en temps pour parer lorsqu’il tirera, pour être en état de lui riposter suivant les occaions ; en continuant la même chose vous tournerez autour de lui & gagnerez le terrein avantageux, & vous éviterez le soleil.

MUR ou muraille ; ( tirer à la, parer à la) ; terme de salle & exercice que les écoliers pratiquent pour apprendre à tirer & à parer quarte & tierce.

Les escrimeurs qui veulent tirer au mur observent ce qui suit : 1o. de se placer en garde vis-à-vis l’un de l’autre ; 2o. qu’il n’y en ait qu’un qui porte les estocades (il n’y en a qu’un qui doit parer). Celui qui est convenu de pousser, commence par ôter son chapeau, & s’allonge sur celui qui doit parer, comme s’il lui portoit une botte, afin de connoitre s’il est en mesure ; en même temps son adversaire ôte aussi son chapeau pour lui rendre le salut, & déplace son fleuret de la ligne pour lui faciliter le moyen de prendre sa mesure ; après cette cérémonie ils se remettent en garde.

Etant ainsi placés, & les fleurets engagés dehors ou dans les armes, celui qui est proposé pour tirer détache une estocade de tierce en dégageant, si les épées sont engagées dans les armes ; de là il se remet en garde sans quitter le fleuret de l’ennemi, & lui porte une estocade de quarte en dégageant. Ainsi successivement il porte des estocades de tierce & de quarte sans supercherie, c’est-à-dire, sans feinte ébranler celui qui pare. Quand il ne veut plus porter d’estocade, son adversaire se met à sa place & lui tire au mur à son tour.

Pour tirer au mur, il faut être bien en garde, comme il a été dit, le corps bas & porté entièrement sur le jarret gauche, avec le pied gauche ferme à terre ; dans cette attitude je fais avancer davantage le pied droit que dans la garde ordinaire, & plier le genou droit, la main élevée à la hauteur de l’épaule, & la pointe plus basse, tant soit peu engagée à côté de la garde adversaire, sans la toucher non plus que la lame, ayant le bras presque à moitié retiré à soi, avec les épaules effacées, puis dégager subtilement & tirer la main la première de tierce ou de quarte, suivant que l’épée se trouve, en ne levant le pied droit qu’à ras de terre, pour tirer avec plus de vitesse, sans branler le pied gauche. Le coup étant bien soutenu & ajusté sur la mammelle, la tête à l’opposite de l’épée, il faut que le pommeau regarde l’œil gauche ; & se retirer le poignet haut.

O.

OPPOSITION. Mouvement de la main par lequel on pare l’estocade. On nomme aussi opposi-


tion, l’action d’opposer le fort de sa lame au foible de celle de son adverfaire, soit dans l’estocade, soit dans la parade.

Pour l’opposition de main, il faut être bien en garde, comme il est dit, ferme sur ses pieds, le jarret gauche plié & le corps porté dessus bien en arrière, avec la hanche droite cavée. Si l’ennemi tire quarte au-dedans des armes, ou que vous lui tiriez ce même coup, je fais opposer la main à son épée, élevant le coude gauche, avançant la main dessous le pliant du bras droit, le bout des doigts & du pouce pendant en bas, présentant le dedans de la main en dehors ; & dans cette attitude je Fais parer de l’épée ladite main opposée, & riposter droit au-dedans des armes en serrant la mesure, la main bien soutenue & tournée de quarte, les ongles en-dessus, puis redoubler & se retirer en garde l’épée devant soi.

P.

PANIER. Faguette de bois, emmenchée dans un panier assez grand pour contenir & couvrir la main. On s’en sert pour apprendre l’art de l’espadon, c’est-à-dire, de manier le sabre. (V. fig. 33).

PARADE. Action par laquelle on pare une estocade.

Il y a autant de parades dîfférentes qu’il y a de différentes façons de terminer une estocade. Voyez Estocade. Il y a donc cinq parades, qu’on appelle en terme d’escrime, quarte, tierce, seconde, quarte basse & quinte. V. ces mots.

Parade du cercle en tierce. Elle convient à touts les coups de dessous les armes, c’est-à-dire, seconde, quarte coupée & flanconnade. Pour l’exécuter, levez le poignet à la hauteur de l’épaule, les ongles en-dessous tournées tierce, & frappez ferme avec le fort du tranchant de l’épée (par le foible de la lame ennemie, en baissant la pointe & jettant le coup hors des armes ; ensuite, sans quitter la lame, ripostez droit dessous les armes (fig. 24), le poignet cave & tourné en tierce ; ensuite faites le tour du bras, & redoublez à fond la quarte dessus les armes, puis faites retraite suivant les principes. (Fig. 18). Voyez aussi fig. 20 & 21, & pour les riposter fig. 26 & 27.

Parade du cercle en quarte. Elle convient à la quarte haute, la quarte coupée, la seconde & la flanconnade. Pour parer ces coups, levez le poignet à la hauteur de la bouche, & tourné de quarte, les ongles en-dessus, le bras droit tendu, la pointe de l’épée basse, en frappant d’un coup foible sur le foible de la lame de l’adversaire, avec le fort de votre tranchant, pour jetter le coup au dehors des armes (fig. 19). Vous pouvez opposer la main gauche à son épée, de crainte qu’elle ne vous offense ; & le coup étant paré, lorsqu’il a le pied levé pour se retirer en garde, ripostez de quarte droite dans les armes (fig. 23), ayant toujours la main