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L’art de Nager 433


jusqu’ici. Elle vous donnera les moyens de transporter, d’un bord de la rivière à l’autre, tout ce que vous jugerez à propos d’attacher au gros doigt du pied, pourvu que le pied ne soit pas assez fort pour vous faire perdre votre équilibre.

Manière de nager les mains élevées.

Cette fliaiiiére vous permettra beaucoup mieux « ncore que la précédente, de vous charger de ce qui vous fera néceffaire fur l’autre bord de la rivière que vous voulez pafler ^ la nage. Pour la remplir avec fuccés, élevez la poitrine, & la tenez toujours enflée le plus que vous pourrez » tandis que vous foutiendrez les bras hors de Teau. Je vous préviens qîie cette pofidon n*eftpas fans inconvénient pour un néopfaite. Car fi vous reflèrriez imprudemment la poitrine lorfque vous élevez les ors », votre corps, emporté par fon propre poids, iroit au fond de Teau ; & cette cataflrophe, propre à vous faire perdre la tète t pourrolt vous mettre en danger de périr.

Manière de nager le menton tendu.

Il est aussi une façon de demeurer tout debout dans l’eau ; & cette manière efl infiniment fupérieure ï toutes les précédentes. Pour bien l’entendre, fouvenez-vous que, quand vous naeez fur b dos^vous pouvez demeurer dans Tina^on, les jambes étendues. Lorfque vous êtes dans cette poflure, laiflez aller vos jambes en bas » jufqu’à ce Ju*elles foient perpendiculaires au lit de la mer. [accourciflez-les enfuite, en pUant les genoux & en enflant la poitrine. Quant à vos mains, vous les fixerez fur vos épaules • les paumes tournées vers le fond, & les doigts joints Tun contre Tautre. Il eA eflèntiel enfuite de les étendre & de les reflerrer fucceflivement des deux cdtés ; & vous n’oublierez pas fur— tout d’élever, le plus que vous le pourrez, le menton vers le ciel. Cette manière, dont Texécution efl fort difficile, pourra vous être d’une grande utilité lorfque vous vous y ferez formé. Si, p^r exemple, la glace venoit à s’ouvrir fous vos pieds, en formant une efpèce de puits, ce ne feroit qu’à l’aide d’une telle manœuvre que vouspourriez vous tirer des bras delà mort. Elle ne vous feroit pas non plus inutile, fi vous vous trouviez forcé a vous précipiter dans quelque rivière pendant Tobfcurité, pour fauver votre vie. Car vous pourriez y demeurer aînfi toute une nuit fans faire aucun bruit, & attendre que le jour vous fournit les moyens de gagner la rive. Je connois encore une autre manière de fe tenir tout droit dans l’eau, & qui s’exécute en comprimant les eaux & fans faire aucun ufage defes mains. En cette occafion, on enveloppe l’eau avec les jambes, en les remuamen formé circulaire & en de* hors, Tune après l’autre, avec la précaution de tenir la plante des pieds toujours tourRée vers le fond. Cette manière, qui nous laifTe les nuins en pleine liberté, nous feroh d’un grand fecourSf si


l’on venoit à nous précîpifer dans la mer les pieds & les mains liés. D’ailleurs, une armée qui rem* ployeroit enfuyant, poqrroit fe défen<jre, & re «  pouifler en naj^eant les traits dont un ennemi viâorieuzvoudroitraccable. r.U faut néanmoins obferv « r qu’il feroit impnident de nager aînfi dans les fonds vafeux ou tapifTés d’herbes, à moins que la néceflité ne nous y obligeât. Dans ces circonflances, il e& efTentiel d’employer toutes fes forces & toutes les refTourcesderarty^pour éviter le da « ger dont une foule de téméraires font fans cefTe U viâime. Cependant s’il arrîvoit que vos deux jam «  bes fe trouvaflTent liées par des herbes, mettez-vous auf&tôt fur le dos, les bras croifés & en repos fur votre poitrine ; & en battant ainfi des deux jambes & on les élevant fucceflivement, vous pourrez atteindre au rivage.

Manière de ramper dans l’eau.

Uart intéref&nt de ramper dans l’eau « pourra vouV être auffi d’un grand lecours pour vous tirer des herbes qui forment un obfbcle à votre paffi^e* Si vous voulez le mettre en ufage, couchez-vou#. furie venire, & jettez doucement vos mains cm devant, & vos pieds en arrière, joints enfemble » Vous avancerez ainfi, en étendant les bras & les mains le plus loin de la poitrine que vous le pour& la paume des mains un peu recourbée & rez

tournée vers le fond. Si, en cet état, vous attirez vers votre poitrine les eaux qui vous précèdent, vous donnerez à votre corps le temps de fe préparer à avancer davantage, & à fe débarrafler des herbes. Cette évolution exige cependant beaucoup de prudence & de circonfpeâion. Car fi vous vous preffez trop à l’exécuter, cette précipitation, loin de vous tirer du danger, ne fera que vous y plonger de nouveau. Au lieu de vous dégager des herbes qui vous retiennent, vous multiplierez les inftruments de votre captivité ; & vous vous trouverez ainfi enveloppé avec tant d*art, nue touts vos eébrts ne ferviront qu’à « vous faire périr dans cetafireux labyrinthe.

Manière de s’asseoir dans l’eau.

On l’a déjà dit, les bons nageurs, maîtres de ^*élément, dont ils ont étudié les loix, fe jouem de (es caprices. Tantôt ils fe promènent fur l’eau, tan* tôt ils if demeurent debout ; quelquefois on les voit étendus fur fa fur face ; fouvcnt ils y font afiîs » & exécutent dans cette pofture différents mouvements dont ils ne pourroient même venir i bout fur la terre. Pour s’alTeoir fur les eaux, il faut s’cmbrafier les deux jambes avec les mains, s’eofler la poitrine, tenir la tête ferme & haute, & élever lucceffivement les jambes & les bras.^ Cette manière, qui vous paroîtra peut-être frivole, n’efl pourtant pas fans quelque utilité. Par eŒ, vous pourrez vous débarrafler des herbes, écueil funefle contre lequel vous ne fauriez trop vous prémunir. Elle fe prèfentera auiS fort à propos, lorfque vouf


Equitation, Escrime & Danse. Iii