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Page:Encyclopédie méthodique - Arts Académiques.djvu/48

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BEA BOU 37


& les Cravates sont sujets à battre à la main. Un cheval bat à la main, parce qu’ayant les barres trop tranchantes, il ne peut souffrir la sujétîon du mords, quelque doux qu'il soit. Pour lui ôter l'envie de ^ battre à la maîo, & lui affermir h tére, il n’y a qu*à mettre fous fa muferole une petite bande de (er, platte & tournée en arc, qui réponde à une marrin* Sale. Cet expédient ^ au reâe, ne fait que fufpenre rhabitude ; car la martingale étant âtée, le cheval retombe dans fon vice. On ditauffi qu’un cheval bat la pondre ou la pouffiére, lorfqu’il trépigne » qu^il fait un pas trop coun & qu’il avance peu ; ce qui fe dit de touts Tes temps & mouvements. Un cheval bat la poudre au terre-à terre, iorfquUl n’embrafle pas aflez de terrein avec les épaules 9 & qu’il fait toutt fes temps trop courts » Comme s’il les faifoit en une place. Il bat la poudre aux courbettes, lorfqu’il les hâte trop & les fait trop baffes. Il bat la poudre au pas, lorfqu’il Va un pas trop court, & qu’il avance peu, foit qu’il aille au pa s par le droit, on for un rond, ou qu’il paffase.

BEAU-LIEU. Un cheval qui porte en htau^Ueu^ eft celui qui porte bien fa tète.

BEAU PARTIR DE LA MAIN. Un cheval qui fart bien dt la main, eft celui qui échappe & part de la main fKÎlemeat & avec vieueur ^ fuit une ligne droite, fans s’en écaner ou le traverfer, depuis fon partir iùfqu’ià fon arrêt.

BÉGAYER se dit d’un cheval qui bat à la main, lève le nez, branle la têtt & secoue la bride. Voyez Battre a la main.

BERCER se dit d’un cheval qui se laisse aller nonchalamment d’un côté & d’un autre au pas & au trot, imitaht^ pour ainfi dite » le mouvement S l’on fait £ure au berceau pour endormir un ennt. Ce^dandinement marque très-fouvent un che, val mon & fans force.

BIAIS. Aller en hai$^ c’eft-i*dîrc » les épaules avant la croupe* Faire aller un cheval en hiau. La leçon dn hïau au paflâger. Si les épaule » font avant la croupe, le cheval eft en biais, & il a la croupe tin peu en dehors. Mettre le cheval en biais ^vàntôt en une main, & puis lepoufferen avant ; tan* » tôt à l’autre 9 & puis le pouffer de même en avant, & réitérer cela de main en main & en avant, lui fait obéir la main & le talon » & eft une excellente leçon ; mais d’autant qu’il eft mis en biais, il faut que les panies de devant aillent toi^ours. avant celle » de derrière. La manière de 6iire aller un cheval en biais, de faire faire au cheval des courbenes en biais, de le mettreau pas tn>biais fii en* courbettes en hiais y eft fon détaillée dans Neucaflle. Pour aller en bia^s » il faut à touses mains aider auffi le cheval de la rénc de dehors, & fouienir ^^ c*eft-àdire, le tenir ferme, fimslui donner aucuntemps ; %car le cheval le prend mieux quîon ne peut Je lui donner. 11 faut aufti Taider de la jambe de dehors ; c*eA4-dire » qu’il faut que la rônr 8i k jambe foient 1 d’un même cuti & toujours en dehors.


BIEN MIS, c*eft la même chofe que bien dre(ré> c’eft-à-dire, bita mis dans la maie & dans Us talons.

BILLARDER. C'est lorfqu’un cheval en mar^ chant fctte fes jambes de devant en dehors. BOITEUX de l’oreille ou de la bride, eft le cheval qui, par fes mouvements de tête, marque touts les pas qu’il (ait en bohant « foit au pas ou au trot. Touts les chevaux boiteux ne marquent pa » ces temps en boitant.

BOUCHE. Le confcntement & l’obéiflance du cheval viennent en partie de la fenfibilité de fa bouche y par la peur qu’il a que le mords ne la lui bleffe ; oc en partie de la difpofition naturelle de fes membres, & de fon inclination à obéir. En cirant le cheval en arrière, on juge, enquelquo façon, de fon obéiftance & de la délicateiTe de fa bouche. On dit, bouche une, tendre, légère, loyale, Guartd le cheval s’arrête, pour peu que le cavalier le jette en arrière, & qu’il lève la main, fans attendre même qu’il tire la bridç. Une bouche fraîche. & écumante eft une très-boniie marque. Une bou^ che chatouilleufe, c’(eft-à-dire r qu’il craint trop le mords. Pour aflurer une bouche chatouilleufe, quelr ques-uns fe fervent d’un canon ^ trompe. Les bonnes leçons font pour cela les meilleurs remè-^ des, fans elles le canon fera peu d’eflet. Pour conferver h bouchs d’un cheval, ii ne faut pas trop Iç gourmander.. Une bouche faufte eft celle qui n’a au^ cune fenfibilité,. quoiaue fes parties, foient biea formées. Une bouche forte, ruinée & défefpèrèe,’ fe dit des chevaux qui n’obéiflent poim, qui $’em « i portent. Une bouehs afTurée eft celfequine bat^ qui ne pèfç jamais à la— main. On appelle un cher val fans bouche,. celui qui n’obéit point au cavalier.. Souche à pleine main-., eft celle qui a l’appui afluré ». & qui fouffre qu’on tourne la main fans fe cabrer » ni pefer fur le mords, qui peut même fouffdr une ébrillade fans s*ébranler, & fe défendre r & céU fans avoir la dèlicateffe & le fentiment fin de » bouches excellentes. U faut ohoifir pour l’armée uà cheval qni ait b bouche i pleine matn, autrement il feroit en danget de fe cabrer, fi’Un autre cheval le venoit^ choquer dans la mêlée. Bouche au delà de pleine main, ou plus qu’à pleine main,.eft^ celle d’un cheval qui a de la peine à obéir. Le càveçon doit être fort ferré, &bien doublé d’un cuir double pour le moins, de peur qu’il ne blefte le cheval ; car bien que ce foit un vieux proverbe ^ que nez faigœux fait une bonne bouche^ il eft confitant que fron ne lui fait point mal au nez, h bouche n’en fera que meilleure.

BOUCHE ÉGARÉE, eft celle d’un cheval qui fuit avec opiniâtreté la fujétion du mords,.qui a perdu la fenfibilité des barres & bat à la main » Xes imperfeâions de la bouche des chevaux, font lorfque le cheval tire en haur& fuce la langue ;.qu’il la met par-deflus le mors ; qu’il la double autour dit mors ; qu’il la laifle pendre hors de la ^o « c^ « , foit tout droit en ayant y^loit de Tun des deux côtés. Lr