Page:Encyclopédie méthodique - Arts aratoires, T01.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
142 MOR MOU


tas, une pile. On dit une meule de foin, de fumier, &c.

Les jardiniers donnent particulièrement ce nom à un tas de crottins de cheval, de mulet ou d’âne, qu’on place dans un lieu frais & qu’on laisse se chancir. Cette meule doit être préparée avant que de faire des couches à champignon.

MIETTES de terre. On ne doit, quand on plante, mettre que de la miette de terre sur les racines, & jamais ni mottes, ni pierres. On devroit aussi passer la terre à la claie ; ce seroit, dit Schabol, le plus sûr expédient.

MOELLE ; substance molle & spongieuse, placée dans l’intérieur des végétaux.

MOIGNON. Les élagueurs donnent ce nom à une branche assez grosse, coupée un peu loin de la branche principale, pour qu’elle pousse plusieurs jets. Un bon ouvrier ne doit point laisser de moignons aux arbres.

MONTER ; terme de jardinage. On dit de plusieurs légumes qu’ils ne sont plus bons à manger quand ils sont montés, c’est-à-dire lorsqu’ils poussent leur tige.

On dit aussi, en agriculture, que les bleds montent en épi, que la sève monte dans les arbres, &c.

MONTREUIL, village à une lieue ou environ de Paris. C’est l’endroit de l’Univers où l’on cultive le mieux toutes les plantes dont les fruits sont recherchés, & forment un grand commerce dans leur nouveauté. Les habitans de Montreuil sont sur-tout renommés par leur méthode de traiter & de gouverner le pêcher.

Montreuil, quant à la culture des arbres, est un nom collectif, c’est-à-dire qu’il comprend les villages circonvoisins, Bagnolet, Vincennes, Charonne & autres.

MORFONDU. Ce terme se dit d’un corps incommodé par le contraste du chaud & du froid qui le pénètrent. Lorsqu’au printems des coups de soleil vif font monter la sève précipitamment, & qu’ils sont suivis de vents de galerne dont le froid saisit les arbres, on dit qu’ils sont morfondus, pour exprimer ce qui se passe en eux. Telle est aussi, l’origine de la cloque, ou de la brouissure, qui sont des maladies funestes qui que les pêchers éprouvent lorsqu’ils ont été morfondus.

La sève qui passe par des greffes abreuvées de l’humidité de la terre, ne peut être que morfondue, parce que les greffes sont faites pour recevoir les impressions de l’air.



MORS ; pièce de fer que l’on met dans la bouche du cheval qu’on mène au travail, & qui fait partie de son harnois. On y distingue l’embouchure, le tranche-fil, les branches, les chaînettes, les anneaux, les tourets ou tourettes, la gourmette, les crochets qui tiennent la gourmette, &c.

MORVE ; substance glaireuse qui se trouve dans certains fruits & légumes avant leur maturité, comme dans les noix, les sèves & les pois.

On entend aussi par morve, l’extravasion de sève qui devient glaireuse en s’épaississant, & qui fait pourrir les laitues & les chicorées.

MOTTE ; petite pelotte de terre qui s’aglutine, qui se dessèche ensuite, & se durcit ensuite par le hâle.

On ne doit jamais laisser de mottes en labourant. Il est sur-tout important de bien briser les mottes dans les terres compactes.

Motte ; (planter en) c’est quand on lève un arbre avec ses racines en total ou en partie, la terre tenant au pied. On risque beaucoup de planter en motte des arbres trop vieux. Pendant quelque tems, ces sortes d’arbres paroissent réussir, & au bout de quelques années il faut replanter.

Motte, se dit encore de tout ce qui est planté ou semé dans des pots, & qu’on tire ensuite de ces pots pour les transvaser, ou les mettre en pleine terre. Quand il est question d’enlever & de tirer du pot une motte pour la placer quelque part que ce soit, il convient de renverser le pot sens dessus dessous, puis par un petit ébranlement la faire sortir pour sa mettre en place sans la déranger, mais en la laissant dans son entier.

Motte à brûler ; espèce de petit rond & plat, de cinq pouces de diamètre sur deux d’épaisseur, fait avec de la l’année. Lorsque les corroyeurs ont retiré des cuves les peaux des animaux qu’ils préparent, le tan qui reste est un pâté qu’on met dans des moules de cuivre & qu’on fait sécher à l’air. Les mottes que forme cette pâte sont d’un grand usage pour entretenir la chaleur dans les orangeries, & pour le chauffage économique.

MOUCHE A MIEL, ou Abeille ; insecte qui fait le miel & la cire. Nous ne devons pas nous occuper ici de l’Histoire naturelle & de la description des abeilles ; il suffit de rappeler qu’elles sont une des richesses de la campagne où l’on peut les élever & les soigner.