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& leurs tiges sont liées aux bords des caisses dont le dessus est percé de trous. (Dict. du Jardinage.)

TRANSVASER ; c'est tirer d'un vase une plante avec la motte & ses racines sans les endommager, & la mettre dans un autre vase plus grand ou plus convenable.

TREILLAGE. On nomme ainsi un ouvrage fait avec des échalas ou des perches de bois bien dressées, & qu'on attache les unes aux autres avec du fil de fer, en formant des mailles, soit, à peu près quarrées, soit en lozange. On garnit de treillage les murs des espaliers ; on en fait aussi des contre-espaliers, des berceaux, des tonnelles.

D'autres treillages fort peu coûteux se font avec des lattes de deux pouces de largeur, clouées les unes sur les autres, pour faire les mailles.

Un treillage d'échalas doit être de bois de quartier, ou de cœur de chêne : chaque échalas d'un pouce en quarré, & si faire se peut, sans nœuds. Il faut qu’ils soient bien placés, & ouvrés même aux endroits qui demandent de l’être. Les échalas qui ne sont point planés, sont grossiers & fort vilains à voir.

Pour bien faire un treillage, il faut avoir des crochets de fer exprès pour cela. Ils sont quarrés ; leur épaisseur est d'environ un quart de pouce, & leur longueur est d'un demi-pied, sans compter le bout qui remonte à angle droit à l’extrémité de dehors, & qui doit avoir environ un pouce & demi de long. L'extrémité qui entre dans le mur doit être fendue en petites branches écartée l’une de l’autre, pour tenir plus solidement dans le mur où elle doit entrer d’environ quatre pouces. C’est assez qu'il en reste deux par dehors.

On espace ces crochets de trois pieds en trois pieds, & toujours en échiquier ; commençant le premier rang à un pied près de la superficie de la terre, & continuant jusqu'au haut du mur. Les rangs de crochets doivent être mis sur une ligne fort droite, & tous parallèles les uns aux autres.

A l’égard des échalas, les marchands en tiennent de différentes longueurs : savoir, de quatre pieds & demi, de six, sept, huit & neuf. On en fait quelquefois de douze pieds. Au reste, on en prend de la longueur qu’on veut, & suivant la hauteur des murs qu’on veut garnir.

On lie les échalas l'un à l’autre avec du fil de fer qu’on tord avec de petites tenailles.


Régulièrement les quarrés ou mailles de treillage doivent être de sept ou huit pouces. Les mailles en quarré long ont meilleure grâce qu'en quarré parfait.

On laisse un bon pouce de jour entre l’échalas & la muraille.

La dernière perfection du treillage consiste à être peint en premier lieu d'une couche de blanc de cérule. Quand cette couche est sèche, il en faut mettre une seconde, qui soit d'un beau verd de montagne.

Le treillage des contre-espaliers se fait de quatre, cinq ou six pieds de haut, comme on veut. Pour le rendre solide, il faut que de six en six pieds, il y ait un pieu de chêne de quatre pouces en quarré, enfoncé d'environ un bon pied dans la terre, & que son extrémité de dehors soit pointue pour durer plus long-tems ; car si elle étoit quarrée, l'eau de pluie s'y arrêterpoit & le feroit pourrir. Les mailles doivent être semblables à celles des espaliers, avec cette seule différence qu'aux contre-espaliers les échalas doivent être attachés avec des clous dans le corps du pieu, qui pour cet effet doit être entaillé pour recevoir ces échalas. (Voyez le mot Espalier.)

On fait aussi un treillage avec du gros fil de fer ; ce qui est moins coûteux que celui de bois. Mais il faut avoir soin dans le palissage de croiser l'osier ou le jonc sur le fil de fer, & n’attacher la branche de l’arbre que sur cet osier en jonc croisé.

Les treillages des berceaux, des salles & des portiques sont à plus petites mailles que ceux des espaliers, & sont ornés de pilastres, de colonnes, de corniches & de vases. On y emploie des échalas & du bois de boisseau.

On fait aussi un treillage avec des os de pieds de mouton, qui sont enfoncés dans le mur à distance égale de 6, 7, 8 ou 9 pouces, & dont on laisse saillir environ la moitié hors du mur, sur laquelle on palisse les branches d'arbres.

Le treillage, ou pour mieux dire, le palissage se fait encore avec des loques ou petits morceaux d’étoffe dont on enveloppe la branche & dont on fixe les deux extrémités par un clou dans le mur, lorsqu’il est enduit d’un plâtre qui résiste à la gelée.

Enfin, on peut faire un treillage composé de montans seuls, mais plus serrés que dans le treillage à carreaux. L'on fixe ces montans par le haut & par le bas sur des traverses qui les éloignent du mur environ d'un pouce : si le mur est haut & passe six à sept pieds, on ajoute une traverse dans le milieu.