porter ([1]). C’est la grande imperfection de la première Encyclopédie, imperfection reconnue par M. Diderot lui-même, qui a nécessité cette augmentation de volumes. Des parties entières manquent dans cette première édition ; & la nomenclature de toutes y est si imparfaite, qu’ayant cru d’abord que l’Encyclopédie actuelle ne contiendroit que trente mille articles plus que la première, nous sommes actuellement assurés qu’elle en contiendra plus de cent mille. Tous les gens de lettres attachés à cet ouvrage pourront répondre que nous n’avons sollicité en aucune manière cette augmentation de volumes ; elle est contraire à nos intérêts, eux-mêmes n’auroient pu prendre d’engagement sérieux envers nous, puisque c’est l’état d’imperfection de chacune des parties de l’ancienne Encyclopédie, qui a dû régler leurs travaux & l’étendue de leur ouvrage.
Avis sur la première livraison de l’Encyclopédie par ordre de matières.
Cette première livraison est composée
Du premier volume de la Jurisprudence ;
Du tome premier, première partie des Arts & Métiers mécaniques ;
Et du tome premier, première partie de l’Histoire naturelle.
Le volume de Littérature qu’on avoit annoncé pour cette première livraison, ne paroîtra qu’à la seconde, qui sera prête à la fin de décembre. On ne publie aujourd’hui que la première partie du tome premier de l’Histoire naturelle, & cette première partie contient l’histoire de l’homme, des animaux quadrupèdes, & des cétacées. On avoit cru d’abord
que ces matières suffiroient pour former un volume entier, & le public peut juger, par cette méprise & par l’examen de ces volumes, de l’énormité de discours qu’ils comprennent. L’histoire des oiseaux suivra celle des animaux quadrupèdes. Mais cette histoire n’étant point prête, & ne pouvant être mise sous presse que l’année prochaine, elle commencera la seconde partie du premier volume de l’Histoire naturelle. Il faut que messieurs les souscripteurs aient la bonté de se prêter à recevoir ainsi, jusqu’à ce que l’ouvrage soit plus avancé, des volumes entiers & des demi-volumes. Sans cette condescendance de leur part, qui ne fera d’ailleurs que hâter & multiplier leurs jouissances, on seroit obligé de mettre trop d’intervalle de la publication d’une livraison à une autre, ces volumes étant tellement chargés de matières, qu’ils exigent chacun au moins six mois de temps pour l’impression ; & comme il y aura aussi l’année prochaine dix-huit parties de ce grand ouvrage sous-presse en même temps, il en résulteroit encore que, sans cette facilité, le service courant pourroit ne pas se faire. Cette publication par demi-volumes n’entraîne d’ailleurs aucune espèce d’embarras pour le public, parce qu’on ne peut relier cet ouvrage que lorsque le vocabulaire universel, qui indiquera l’ordre des volumes, en y renvoyant, aura paru. L’ouvrage & le vocabulaire étant dépendans l’un de l’autre, toute reliûre actuelle seroit absoluement perdue. Cette premiere livraison, brochée en caron, coûte 23l. 10s. en feuilles 22 liv., conformément au prospectus. M. Simon, imprimeur du parlement, s’est chargé de toute l’Histoire naturelle ; M. Didot, imprimeur de Monsieur, frère du Roi, des Arts & Métiers mécaniques ; M. Stoupe, de la Jurisprudence. On indiquera à chaque nouvelle partie le nom de messieurs les imprimeurs.
Seconde livraison.
Cette seconde livraison est composée
Du tome second, première partie de la Jurisprudence ;
- ↑ (1) Les souscripteurs du premier titre seroient mal fondés à dire qu'ils n'ont point eu connoissance du prospectus in-4o. à deux colonnes, relatif à l'édition actuelle, ni de la lettre du 12 mars 1782, ni de l'avis inséré dans le mercure & les journaux ; car, en supposant que cela fût, on auroit encore à leur répondre, qu'ayant reçu une édition tout à fait différente de celle qui est annoncée dans le titre dont ils sont porteurs, & par le premier prospectus, ils ont dû nécessairement conclure qu'il y avoit du changement dans la souscription, & qu'il devoit exister un prospectus relatif au format & à l'édition publiés ; & l'acceptation qu'ils ont faite des livraisons, prouve le consentement qu'ils ont donné à la nouvelle forme qu'on a été obligé d'adopter pour faire l'entreprise.