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Page:Encyclopédie méthodique - Beaux-Arts, T02.djvu/346

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qui panoît du bout dti nés & qui aboutlffoit I j fa racine. Ils tirèrent du menton juiqu’à la j boucha une ligne pre’qiic droite, & re pétèrent ’ un méplat far la partie éminente de la lèvre inférieure. Ils tâchèrent a.iffi de donner au men- ( ton une forme plate, ainfi qu’aux joues, excepté à l’endroit des os qui forment la mâchoire infcrieute. De cette man ère, ils proccdoient, fo :ine par forme, de l’extrémité d’une partie à l’autre, en fe faifant une loi d’en négliger Je ? petits détails, & ce fui ainfl qu’ils parvinrent à des règles fixes dont ils ne le départirent point, ■ce qu’ils a teignirent au fécond degré de pcrfeéiion qui caradérife le fécond (lyie. Dans leur troifièma flyle , ils fentirent que , par leiir méthode précédente, ils ne rendoient j pas l’c-ftet de la chair, & réconnurent que la belle nature oftre une variété continuelle qu’ils n avoient pas encore exprimée. Ils pofèrent pour pi’inc’pe que rien ne doit être répété, que la ligne convex» doit conduire à la ligne concave & à la droite, pour exprimer le mouvement & la diverfité des contours ; qu’aucune inflexion , ni aucune partie faiîlante ne peut êrte vis-à-vis d’une autre partie de la mémo nature ; qu’aucune l’gne ne d-it avoir la même proportion ni le même caractère d’un côté que de l’autre , & qu’enfin il faut mettre la plus grande variété dans tous les contours Se dans toutes les proportions.

Ils ne pouvoient tomber dans l’erreur en fuivant cette nouvelle méthode, parce qu’ils l’appuyoient toujours fur les bons principes des ftyles précédens. Dans le prem’er, ils s’éroient garantis de toutes les mauvai Tes proportions ; dans le fécond, en évitant tous les petits détaiîs, il s’étoienc aflurés du vrai caraélère des grandes formes : tout ce qui leur refloit, dans le troifième, étoit de che- cher le complément de l’art ; ils confifte dans ce mouvement & cette variété è’oà les chofes repréfentées reçoivent la vie. Paradoxe Je Mengs fur les ouvrages qui nous rejlent de taiitiqulté.

Lorfque jeconfidère, ditMengSjlesproduaions 4es anciens dont on a le plus loué laperfeftion , je ne les trouve pas toutes également dignes des louanges qui ont été prodiguées aux grands artiftes de l’antiquité par tant d’hommes iiluflrès ; ce qui me fait douter que nous poifédions les ouvrages originaux des plus célèbres arciftes de la Grèce. .Te m’en rapporte plutôt, fur cet article, à la vérité de l’hiftoire, qu’au témoignage des produûions qui font parvenues jufqu’ànous, & îtjrfque quelques unes d’entre elles me paroiiïant re pouvoir être fiirpaffées , j’aime mieux m’ac-’cufer d’ignorance que de combattre la raifon, ’■jgm me dit que ses ouvrages ne font pas les S G U

véritables jjfoduaions or ginaîes des grands, maîtres.

En eifet , il n’eft pas probable qu’on ait laifféa Rome les plus beaux monuniens de l’art, d.tns le temps qu’on en a enlevé le pius grand nombre des flatues. Tous les noms que nous ifons fur les marbres antiques font inconnus dans i’hiltoire ; plufieurs ont été lai .fies par les modernes, & peut-être même inventés par eux, tels que celui deGlycon. Phèdre nous apprend que, de Ion temps, on me toit dcji des noms pfeudonyraes l’ur les Irarues, & : tel cft peut-être celui de Lyfippe que porte l’Hercule du Palais Pitti.

Vous me direz , fans doute : quels dévoient donc être ct-s ouvrages admirables’ ? Je vous avoue que cette réflexion nous humilie, nous qui ne connoiflcns pas aflei les ouvrages Je» Grecs pour en parler dignemant : ic il me fenible , à dire le vrai, qu’il feroit très-u ile à l’avancemi-nt des arts qui tiennent au deilin, qu’on étudiât & qu’on admirât davantage le» monumens qui nous refient des anciens, pour nous former une jjfte idée de ce que de^/oien» être ceux que nous avons perdus. Mais il arrive tout le contraire. On regarde comme les plus excellentes produdions des anciens celles que nous avons fous les yeux, & les artiftes modernes en profitent pour excufer leur propre ignorance, en alléguant qu’il fe trouve àei défauts dans ces chefs-d’œuvre de l’antiquité comme en effet il peut i’en trouver dans les ouviages les plus fiiolimes, parce que l’imperfeftion eft inleparable de l’humanité. Perfonne n’ignore que Rome fut fpoliéeplu-. fleurs fois de fes plus magnifiques monumens pour en embellir Conflantinople, & que les flratues qui y refloient encore du temps de Théodofe furent détruites par l’ordre de cei empereur & de quelques uns de fes fucceffeurs ; d’où l’on peut conclure que celle, qui échappèr-ent à cette barbarie n’étoient pas fort renommées , ou qu’elles fe trouvoient placées dans des lieux inconnus ou peu fréquentés, & de» voient être par conféquent de peu de prix. Si l’excellence d’un ouvrage peut fervirà nous perfuader qu’il eil d’un grand maître , c’efl fans doute celle du Gladiateur Borghefe, d’A' gafiaî : mais ce nom ne fe trouve cité par au* cun des auteurs anciens qui parlent des plus célèbres artiltes. On peut tîire la même chofe du torfe du Belvédère. Le nom de Glycon, qu8 l’on voit fur l’Hercule Farnefe , fait foupçonner quelqu’impofVure, puifqu’il n’efl fait mention d’aucun fculpteur fameux qui ait porté ce nom, & que d’ailleurs il y a dans le Palais Pitti un autre Hercule, qui reflemble à ce premier, avec le nom de Lyfippe • ce qui a fait croire que ces deux ouvrages (ont du nombre de ceux auxtpielsj fuiyant Fhedre , let anciens II