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EAU-FORTE, (fubfl :. comp. fera. ) Acîde lécefTaire au graveur pour donner de la profonleiir aux travaux dont il a chargé le vernis qui ■ ouvre ion cuivre. Il y a deux fortes àeauxàrfw’q "’ iervent à cet ufage. Quelquefois l’arifte préféra abfolument l’une à l’autre ; quelque ois il employé fuccefTivement toutes les deux lour faire mordie le même ouvrage. L’une fe lomme eau-forte de départ^ parce que les orféres s’en fervent pour faire le départ des métaux , ’eft-à-dire pour les féparer l’un de i’autre. L’auircfe nomme eau-forte à couler, parce qu’elle ji’a d’effet qu’autant qu’on l’a fait couler , ou hue du moins on la balance fur la planche. ’■^L-yc-^ l’article Gravure à Veau-forte. ÉBARBER. (v. aa. ) Enlever, à l’aide de l’inf-’. rument nommé éharboir, lesrudefTes qui reffent îu bord des tailles faites au. burin oa à la pointe fkhe.

ÊBA.RBOIR. Inflrument d’un très-bon acier • : l’ulage des graveurs fur cuivre. Il leur fert à [terlei re(^iî ;-^£.f , c’eft- à-dire la forte de barbe lu de morfil qui refte au bord des tailles après iu’ellesont é :é ouvertes par le burin ou la pointe îéche. Là lame de Vébarboir eft quarrée , elle îoit être aiguifée bien tranchante & fans qu’il . frefle aucun morfil. On appelle plus ordinaire- [lent grattoir Yébarboir dont la lame eft trian- ■ulaire : mais cette différence dans la forme n’en ’hange pas l’ufage & dépend du choix de l’arifte.

Cet inftrument fous fa forme quarrée ou trianulaire , devient quelque fois grattoir : c’efl-à-

ire qu’il fert à gratter & enlever les travaux
'ue l’artifle fe repeni d’avoir faits & qji’il veut

nlever : le tranchant eft tenu parallèlement à j planche quand on veut ébarber , & diagonaement quand on veut gratter.

ÉBAUCHE, (fubfl. fem.) C’efl : alnfi qu’on ppelle le premier travail dont on couvre le fond jr lequel on veut peindre. Onfa :tauffi des ébau-Am des ouvrages de fculpture & de gravure, oyez à cet égard les a.tt. fadpture , gravure. Chaque artifte peut avo ;r une manière partiulière à^ébaucher. II ne fera donc patlé ici de ette opération qa’en feveur des eommsncans , u des perfonnes qui , fans profeffer l’art , veuent fe faire une idée de fes procédés. Gomme la peinture à l’huile fe fait ordinairement fur des toiles imprimées , ou fur des mûrs dont le fond eff brun, on commence aéiaucherefi traçant le contour des figures & des draperies avec un crayon fait de quelque pierre blanche & tendre, qui puiffe s’effacer aifement avec un linge , ou avec une éponge un peu humeflee d’eau. On recherche enfuite les mêmes contours avec une teinte qui tienne des couleurs propres àchaquechofe : par exemple , p’iir les carnations on fe fert de laque , où l’on a mis un peu di^ terre d’ombre , ou de qaelqu’airtre couleur qù ferve à l’union, qui féche promptement & qui ne foie pas malfaifante. On recherche particulièrement les contours des draperies avec une de leurs teintes ; enfuite on en remplit le vuide avec les autres couleurs pour faire les jours Ik les ombres , & enfin on fait le fond du tableau : c’efV ce qu’on appelle proprement ébaucher. Il faut laiffer fécher cette ébauche , après quoi on peut finir avec les mêmes teintes ou plus claires ou plus fortes. On commence par le haut du tableau , de ia gauche à la droite , comme lorfqu’on écrit. Si la toile eft fort grande , on la tient roulée -, ou bien i’oii s’échafaude fi elle efl montée fur chaffis. On peut ici faire une obfervacion qui regarde l’emploi de certaines couleurs à l’huile : c’eft qu’on ébauche avec des couieurs communes , pour ménager celles qui font d’un trop grand prix. Par exemple , quand on veut finir ure draperie avec de la laque fine , on en fait V ébauche avec de la laque commune. De même une draperie qu’on veut finir avec le plus bel outremer , débauche avec du plus commun. Enfin , au lieu d’outre-mer dans la première leinte d’ombres , & même dans les demi-teintes , on peut fefervir, pour ébaucher , de charbon de fâule, qui efl : un peu bleuâtre -, ou de noir d’os , & l’on termine avec l’outre-mer : mais cette pratique rend les teintes moins fraîches.

Cette ébauche du tatleau ne fert que pour couvrir la toile avec les couleurs , & pour en faire voir l’effet ; mais il faut qu’eile foit faite proprement , & tâcher que toutes les couleurs foienc auflî bien placées qu’il eft poffible. Pour cet effet , il faut que le deflin foit bien arrêté avant que de commencer le tableau : car fi , en finiflant , on met du brun fur du clair , ou du rouge fur du bleu, ou des couleurs fort différentes Pune fur l’autre, les dernières couleurs perdront toujours de leur éclat en fe féchant. Lcrfqu’on veut faire de ces changemens , il faut repeindre à plu-S 4 «ï u