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ijiiel fervîce ne rendroit-on pas (i l’on pouvoît ’bannir les préparations de plomb de la peinture à l’huile, comme on l’a fait de la peinture en émail !

Les fondans faits avec des préparations de plomb, Ibnt cependant les ieuls qui nous foient indiqués daus le peu d’ouvrages que nous avons fur la peinture en émail. Le» artiftes qui ne connoiffoient point la nature dev matières qu’ils employoient , étoient fort étonnés de voir que les mêmes couleurs employées avec la, gomme , étoient plus brillantes que lorfqu’ils s’en ler-Voient avec l’huile eflentielle de lavande ; ils ne voyoient pas que l’huile étant une matière gi’alTe , quelque foin que l’on fe donnât pour la faire évaporer, il en refloit toujours afféz pour ■influer &• agir fur le plomb qui entrait dans leurs fondans.

On a vu que e fondant étolt un verre. Oneft entré dans le détail de toutes les qualités que ce verre doit avoir pour être propre à la peinture en émail ; il faut donc mettre toute fon attention à en compofer un qui les remplifle. On fait que le verre , en général , efl compofe d’aikali fixe & de terres vitrifiables , commele caillou, le fable ou le quartz. Mais comme la diflérence des matières & de leurs dolès, celle de la force & de "a durée du feu , donne des verres dont les qualités font tout- à-fait différentes , on fent bien qu’il faudroit faire un traité complet de la verrerie, fi 1 on vouloir encrer dans tous les détails qu’exige un art aufïï compliqué. On peut aifément s’en épargner une partie, en prenant d’abord un verre tout fait ; on en fera quitte pour fuppléer aux qualités qui pcurroient lui manquer. Diaprés un grand nombre d’épreuves que l’on a faites à ce fujet , le verre des tuyaux de baroromètres a paru le plus propre à remplir cet objet ; il efl : fort net & fort tendre ; & s’il n’a pa ? encore affez de fufibiiité , il eft facile de lui en donner une plus grande en le faifant fondre de nouveau avec une quantité fufSfante de fels. Après deseffais multipliés, on a pris le parti de ne fe fervir que du boiax calciné &. du nitre le plus purifié , pour attendrir ce verre & le rendre plus fufible.

Lorfquc le ver e qui réfulte de ce mélange , a été au feu pendant un temps convenable , il eft net, compaft , exempt de bulles & très brillant -, il ne pouffe point de fels, & ne peut être attai[ué par aucun des acides : il convient à toutes les couleurs, même à celles qui" font tirées du fer ; il le ;; met en fonte facilement & dans le même temps : il eft vrai qu’il a une petite couleur jaunâtre qui lui vient du borax , & qu’il feroit mieux qu’il n’en eût point du tout-, mais cette couleur ne peut rien gâter : elle efl : fi légère que b verre paroît très-clair & très-blanc lorfqu’il eft en laiaes fort minces , & la lame qu’il forme E M A’

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fur l’émail dans la peinture, efl : d’une finefle fingulière.

On a retranché^ autant qu’il a été poffible, de ce traité , les termes conlacrés à la chymie , pourne pas enibarroffer ceux des lefteurs qui ne feroient pas verfés dans cette (cience. Cepend.int on n a pas cru devoir fupprimer tous les détails qui rendent railbn des motifs qui ont dirigé l’auteur , o ; du choix de fes procédés : mais , pour épargner aux lefleurs étrangers à la chymie une lecture fatiguante , on a eu foin de marquer par des guillemets ee qui regarde effentiellement les opérations. Ainfi les peifonnes qui voudront s’en tenir à cette partie , pourront aifément palfer le refte.

» On ne peut réuffir dans une opération qu^autant que les matières qu’on y employé font » bien choifies & préparées avee foin ; il faut » donc prendre, parmi les tuyaux dont on fait » les baromètres, ceux dont le verre efi : le plus » blanc LV le pJus-ailë à fondre : il faut encore » fe bien affurer qu’il n’efl : point entré de plomb » dans la comncfition de ce verre ; pour y » parvenir, il fuffira d’expo’er l’extrémité des » tuyaux au fcuiïlg de la lampe ou du chalumeau • » des émailleurs ; on connoîira par ce moyen fi » le verre eft facile à fondre , & fi îa flamme ne » le noircit point, de façon qu’après i’ayoir nettoyé , la couleur noiie y refle ; dans ce dernier cas, il faudroit ablblument le rejetter » comme contenant du plemb ou qiselqu’autre » matière nuifible à la perfcâiion àa fondant. » Lorfqu’on s’efl bien afluré de la bonne qualité du verre, ilfaut l’écraferdaniun mortier de )) verre , de porcelaine ou d’agate , avec un pi-Ion de la niêmematière. On ponrroit , à la ri- ^ » gueur , fe fervir d’un mortier & d’un pilon de n fer, pourvu qu’ils fufl’ent bien propres ; mais » il faudroit enfuite avoir attention de, faire » tremper la poudre du verre dans de l’eati dans » laquelle on auroit rris environ un quart d’efprit de nitre ou d’eau forte , après quoi on lavetoit la poudre à piufisurs eaux, & affez » pour être sûr qu’elle ne contiendroit plus aucunes parties métalliques 5 puis on la feroit » fécher. Les mortiers de maibre étant trop tendres , communiqueroient. une partie de leur » fubftance au verre , ce qui demanderoit la » même purification par l’efprit de nitre que » pour les mortiers de fer. Enfin les porphyres » mêmes n’étant pas tout-à-fait auffi durs que » l’agate, ne font pas exempts de foupçon. Oa » eft obligé de i’en tenir aux trois efpéces de » mortiers dont on vient de parler. On com- >3 mence par concaffer le verre doucement & à » petits coups , de peur de caiïer le mortier que )3 l’on aura couvert auparavant ; lorlique ie verre » eft en poudre affez fine , on le triture dans le » mortier d’agate : on paffe enfuite la poudre