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Page:Encyclopédie méthodique - Géographie ancienne - Tome 2.djvu/24

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16 GRÆ GRÆ

étoient consultés sor des événemens inconnus. Ces oracles, par Tadresse de ceux qui étoient en possession de les rendre, s’étoient attiré une si grande vénération & un si grand crédit, qu’on les coníultoit dans toutes les affaires importantes ; 6k Ton ne faisoit pas de consultation sans offrir de présens. Les plus fameux oracles étoient ceux de Dodone, de Delphes, de Trophonius (î). On peut y ajouter celui d’Amphiaraûs, celui des Branchides, &c. II y avoit de plus différentes sortes de divinations, soit par le vol des oiseaux, ce que Ton nommoit ciaviçmì ; soit par, les songes : ceux qui la professaient étoient nommés òvetpotnti’Troi ; soit par l’inspection des entrailles des victimes : ^ce que l’on nommoit ispopLuvlsta,, &ç. Et comme là superstition se multiplioit sous toutes les formes par la fourberie ingénieuse de ceux qui savoient en tirer parti, il y avoit aussi un art de tirer des présages, soit de la personne même, soit d’objetS extérieurs : cela se nommoit en général o-vy^oKa,. La science des -présages se nommoit KAHJV/5-/JC>Í. Fêtes. Je tetminerai cet article de la religion’ des Grecs, par ce qui concernoit les fêtes publiques. Je réserverai les jeux pour les usages civils, auxquels, je crois, ils appartiennent bien plus positivement. Les fêtes, instituées en Thónneur des dieux pour -les remercier de quelques bienfaits, paraissent avoir eu de plus un principe politique, celui de raflembler à certaines époques, des hommes trop séparés «ntre.eux, 6k de donner ainsi lieu à des relations de commerce. Les principales fêtes de Ja Grèce ancienne étoient (a) : ’. Les AVW/*> ou fêtes d’Adonis, qui duroient deux jours.. Les h’vfeçripi*., ou Anthesteries, qui se célébraient à Athènes en Thónneur de Bacchus ; elles duroient trois jours. Les A’weílépia., ou Apatmies, aussi en Thónneur de Bacchus, 6k même, on croit, en Thónneur de plusieurs dieux ; elles duroient trois jours. LesT}pc/.ypái>ioe., ou Brauronies, en Thónneur de Diane, & prenant leur nom d’un bourg de TAttique : on ne les célébrois que tous les cinq ans. Les AeKpvitqópicí, ou Daphnéphor’ies, célébrées parles Béotiens tous les neuf ans, en Thónneur d’Apollon. Les AIOVVQ-IA, pu fêtes Dïonyfiennes, très-considérables, en Thónneur de Bacchus ; elles se céléîroient à Athènes avec plus de solemnité que dans aucun autre lieu de la Grèce, puisqu’ils commertçoient à compter leur année du premier j’ppr de ces fêtes. Elles étoient divisées en grandes & en petites Dionysiennes. - Les Ztevo-mci, ou fêtés d’Eleusis : elles étoient les (î) Voyci ces noms dans le dictionnaire d’antiquités. (a) Eiv les rangeant ainsi par,ordre alphabètinus, ie .oonne, ce me semble, un moyen de commodité ci> plus potu- les chercher dans k- dictionîiaire’des antiquités ; ’plus solemnelles de toutes : c’etoient moins cies fêtes que des mystères ; on les célébrait tous les cinq ans. Elles se divisoient en grandes 6k en petites ; les premières,,en l’honneur de Ceres ; les secondes, en Thónneur de Proscrpine. Elles duroient neuf jours. . # Les &ía-y.o<ptòpia., ou Thermos hones, en 1honneur de Cérès législatrice. . Les tfo-x°<pv ?i*-, ou Ofchophories, fête pendant laquelle ón portoit des rameaux, auxquels étoient suspendues des grappes de raisins : ce rameau étoit probablement un sep de vigne. Les ncLva^nvcueí, ou Panathénées, divisées en petites & en grandes. Elles se célébraient tous les ans, 8c comprenoient tout le peuple athénien. Elles avoient été instituées d’abord par Ericthon, ea Thónneur de Minerve, sous le nom de fêtes Athénées ; mais’ Thésée, en les renouvellant, les augmenta, voulut qu’elles rassemblassent toutes les bourgades de TAttique, 6k leur donna un nom qui signifie en effet qu’elles appartiennent à toute la nation. GOUVIRNËMINT CIVIL Les premières loix que connurent les Grecs étoient, sans doute, bien insuffisantes en ellesmêmes, puisqu’après tout elles n’avoierit été apportées que par quelques aventuriers : sur - tout ejles ne póuvoienr avoir pour objet d’unir ensemble les différentes/.parties de la Grèce : tout au plus.,’ elles tendoient à établir Tatìtorité d’un chef sur des sujets. Aussi les premiers rois des Grecs furent-ils tous monarchiques. Amphiction, troisième roi d’Athènes, sentit ^fcremier Tavantage de faire des différens états^^la Grèce, un corps politique dont toutes les parties, ainsi que les intérêts respectifs, fussent unies par un lien commun. II imagina donc un conseil où chaque corps politique pût envoyer ses députés pour délibérer" sur le bien général. Cette assemblée, assez semblable à celle dgs états-généraux, rempliffoit assez bien son pbjét dans les commencémens. Mais lorsque Ton y eut - admis les députés d’un trop grand nombre de peuples, 6k que chacun de ces peuples fut devenu plus puissant ; alors ce conseil, qui ne pouvoir ni dicter des loix générales, ni armer contre les coupables qui trahissoient Tintérêt commun, ne put suffire à entretenir par-tout le bon ordre, 6k laissa, en plus d’une occasion, éprouver les effets de son insuffisance. 11 prit même, quelques-uns des. vices des différens peuples qui y furent admis, 6k ouvrit Toreille à Tintrigue & à la cabale. La plupart des villes avoient secoué le joug de leurs chefs, qui, maîtres absolus à la guerre, avoient essayé le même despotisme pendant la pars. Presque tous ces petits royaumes étoient devenus autant de républiques. Mais lé hasard, plus qu’une sage économie, avoit présidé à la rédaction de leurs loi-X- C’est ce qui a fait, remarquer à-un philosophe politique