Aller au contenu

Page:Encyclopédie méthodique - Géographie ancienne - Tome 2.djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

18 GRÆ GRÆ

demment de l’administration des affaires ceux qui dévoient prendre le moins d’intérêt au bien public ; ck que, par différentes loix, ilaffe.ctoit de rétablir l’aréopage dans fa première dignité,’& de donner aux magistrats la force 6k le crédit nécessaires pour maintenir la subordination 6k Tordre ;’ il accorda en.effet au peuple la permission de mépriser & ses’ loix 6k ses magistrats. Autoriser les appels des sentences, des décrets 6k des ordres de tous les juges, aux assemblées toujours tumultueuses de la place publique, n’étoit-ce pas conférer une magistrature toute puissante à une multitude ignorante, -volage, jalouse de la fortune dés riches, toujours dupé de quelque intrigant, 6k toujours gouvernée par les citoyens les plus inquiets ou les plus adroitsà’flatter ses vices ? N’étoit-ce pas, fous le nom de démocratie, établir une véritable "monarchie r Quand le législateur áuroit publié, relativement à tous les objets particuliers de la société, les loix les plus propres à la rendre heureuse, c’eût été sans succès, parce qu’il étoit impossible que la haine, la faveur, Tignorance 6k T emportement qui agiteraient les assemblées publiques, laissassent établir 6k subsister desr.ègles constantes de jurisprudence. A l’autorité des loix ©ri devoit bientôt opposer l’autorité des jugemens du peuple, 6k la porte étoit ouverte à tous les abus. - Solon créa un sénat composé de cent citoyens de chaque tribu ; 6k"cette compagnie,-chargée de Tadministration des affaires, de préparer les matières que Ton devoit porter à Taffemblée publique, & de guider le peuple dans ses délibérations, aurait en effet procuré de grands avantages au gouvernement, si le législateur avoit eu Tart d’en combiner l’autorité avec celle du peuple, de façon qu’elles se balançassent sans se détruire. Solon áuroit dû avoir Tattention de rendre les assemblées de la place moins fréquentes q-u’ell’es ne Tavoient été jusqu’alors. Un sénat qiii, sans compter les convocations extraordinaires que tout magistrat & tout général d’armée pouvoit demander, étoit obligé d’assembler quatre fois le peuple dans une prytanie, c’est-à-dire, dans Tespace de trente-six jours.( î ), n’ètoit guère propre à se faire respecter ; -le peuple le voyo.it de trop -près 6k le jugeoit trop souvent. Solon l’avoit encore dégradé &. rendu inutile en permettant à tout citoyen âgé de cinquante ans, de haranguer dans la place publique. L éloquence devoit se former une magistrature supérieure à celle du sénat ; èk, à la faveur d’une transition familière à son art, égarer les esprits sur "des obj’ets étrangers, soumettant ainsi la sagesse du magistrat aux caprices du peuple. Aussi ce législateur eut la honte de voir lui-même (î) Les assembléesgénérales étoient fixées au onzième,, au vingtième, au trentième & au trente-troinèiue de chaque prytanie. la tyrannie des fiiiitratiaess’eiever ìur ies ruines uc son foible gouvernement. Si des causes particulières, depuis qu’Athènes eut recouvré fa liberté, lui firent exécuter des entreprises dont le peuple le plus sagement gouverné est à peine capable, ce ne devoit être qu’un avantage passager. Cette ville, idolâtre 6k ennemie des talens 6k des vertus,, n’a voit imaginé aucun autre moyen pour conserver fá liberté, lans nuire à Témulation, ’que d’accorder les plus grands honneurs à qui servirait la patrie d’une manière distinguée, 6k de punir cependant par lé ban 6k Fóstraciíme (-2), ou un exil de dix ’ans, quiconque en áuroit trop bien mérité. Aristide, depuis la défaite de Xerxès, avoif^fait porter une loi, par laquelle tout citoyen, quelle que fût fa fortune, pouvoit aspirer aux magistratures. Ainsi le gouvernement, encore plus vicieux qu’il ne ;, _Tétoit en sortant des mains de Solon ; devoit reproduire encore de plus grands maux,, quand Tespèce d’enthousiasme qui portoit les Athéniens au bien scroit dissipé. Aussi les Athéniens furent-ils presque toujours dans un état perplexe 6k convulsif. Après la guerre contre les" Perses, enorgueillis du succès de leurs - vaisseaux, ils prirent /dès-lors le parti d’humilier Sparte. Cette république, de son côté, ne fut pas plus sage. Elle se livra à toutes les impressions de la défiance 6k de la jalousie, & fut la victime de ces fentimens qui la domin oient, pendant qu’Athènes.la devint deTarribitron de Pérîclès qui, .ne voyant que lui dans l’état, facrifioit tout à la gloire de gouverner des hommes libres, 6k de fixer des in’consians. II avoit vu ses concitoyens ombrageux punir, en- quelque forte, les plus grands hommes de Tétat de Texcès de leurs vertus : il cherchoit à s’élever 6k à se maintenir sur leurs ruines ; Ce n’est,qu’à cé principe qu’il faut attribuer la. guerre qui engagea les Athéniens contre Sparte, & que Ton connoît sous le nom de-guerreda Péiôponnèse-, Elle dura vingt-deux ans 6k "ne fut décisive pour aucun des deux partis. Après fa mort, le" gouvernement passa entre les mains de quelques hommes médiocres, tels que Cléon, Nicìas., & les affaires allèrent encore plus mal. Les Spartiates, ni plus heureux, ni plus adroits pendant la guerre du Péiôponnèse, ne furent pas profiter "de Taffoiblissement des Athéniens, dont ’ les troupes avoient été défaites én Sicile. Les grands services, de Lysandre, qui réussit à humilier Athènes au, point d’y établir, des tyrans,, & Tor qu’il introduisit dans la’ville, produisirent encore un plus grand mal en faisant perdre aux Spartiates la considération dont ils avoient joui si long-temps, 6k en les éloignant de plus en plus des principes de (2) Ostracon signifio.it en g’énévál une écaille ; on donnoit ausii ce nom à un morceau de terre cuite, sur chacun écrivoit le lequel nom de celui qu’il vouloir fáire bannir, & qu’il.jetoit au milieu d’une place destinée à.cet usage. : il falloiï au moins six nulle voix pour la condamnation.