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Page:Encyclopédie méthodique - Géographie ancienne - Tome 2.djvu/36

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    1. GRAECI ##

cinquième & vingt-huitième olympiades. A ces combats, où le succès étoit le prix de la force & de l’adreffe, il s’en joignit d’autres d’un genre plus noble & plus élevé : on ne s y distinguoit que par les avantages & les talens de l’esprit ; les concurrens étoient des poètes, des musiciens & des orateurs. Ordinairement les morceaux qui concouraient étoient formés de la réunion de trois tragédies & d’une comédie appelée satire : le morceau entier se nommoit tétralogie. Les premiers poètes qui travaillèrent dans ce genre, observèrent que ces quatre pièces eussent ensemble un certain rapport, & qu’elles fussent terminées par des catastrophes de même genre. Cela fut négligé dans la fuite : on introduisit l’ufage dé ne présenter qu’une pièce au combat. Les prix étoient de amples couronnes. Dans les combats de musique,, on disputoit sur-tout le mérite de l’exécution. Quant aux combats entre les orateurs, il ne fut introduit que fort tard.

Les quatre plus célèbres jeux de la Grèce étoient, 1°. Ceux qui se célébroient tous les quatre ans dans la ville d’Olympie en Elide, en l’honneur de Jupiter : une couronne d’olivier étoit le prix du vainqueur ; 2°. ceux qui se célébraient aussi tous les quatre ans à Delphes, en l’honneur d’Apollon surnommé Pythien :1e prix étoit une couronne de laurier ; 3°. les jeux néméens, qui se célébraient tous les deux ans : on y donnoit une couronne d’ache verd ; 4°. les jeux isibmiques, tous les cinq ans, dans l’isthme de Corinthe, en l’honneur de Mélicerte ou Palémon r on ne les célébrait que la nuit, parce qu’ils étoient mis au nombre .des jeux, funèbres. Thésée, dans la fuite, les consacra à Neptune : ; la couronne du vainqueur étoit dfaChe sec.

Il ne m’est pas possible de m’etendre autant que je le voudrois sur tous les usages des Grecs ; je finirai par quelques-uns de ceux qui appartiennent à leur vie privée.

Mariages. Quoique quelques sectes de philosophes aient attaché une haute estime au célibat, on peut assurer cependant que le mariage étoit fort considéré chez les Grecs. Et même chez les Spartiates, ceux qui refusoient de se marier étoient notés d’infamie : il étoit également défendu de se marier trop tard ou d’une manière peu convenable.

En général, le jour des noces étoit un jour de fête. La maison des époux étoit ornée, et rassembloit, outre les parens & les convives, un grand nombre de joueurs d’instrument. On y chantoit le soir, à la lueur des flambeaux portés par de» jeunes gens, des espèces d’hymnes appelées épithalames. Mais quelque auguste que fût cette cérémonie,, elle n’assuroit pas cependant une union 1 durable & indissoluble : le divorce étoit permis chez les Grecs : on se prêtoit les femmes chez les - Lacédémoniens ; & dans ce que nous appelons les beaux jours de la Grèce par rapport aux arts & aux talens, les mœurs y étoient généralement fort, corrompues.

Naissance des enfans. On portoit ordinairement les enfans qui venoient de naître sur les genoux de leur aïeul : c’étoit un présent fort honorable dans un pays où il étoit honteux de mourir sans postérité. L’accouchée passoit quelque temps dans le bain. C’étoient les mères qui imposoient les noms à leurs enfans ; & ces noms avoient ordinairement rapport à quelques circonstances de leur naissance, où à quelques accidens arrivés au père, à la mère, ou à l’enfant lui-même.

Chez les Lacédémoniens, ils avoient la coutume barbare de jeter dans une espèce de soudière du mont Taygète, les enfans qui avoient paru mal conformés aux anciens de la tribu à laquelle appartenoit la famille. Et, ce qui n’étoit guère moins inhumain, dans les autres états de la Grèce, il étoit permis aux parens d’abandonner leurs enfans : en les exposant dans les bois ou sur les chemins, lorsqu’ils n’avoient pas le moyen de pourvoir à leur subsistance. On sait d’ailleurs combien l’éducation étoit dure & sévère chez les Lacédémoniens. Dans tous les états de la Grèce, il y avoit des écoles publiques pour l’instruction de la jeunesse.

Plaisirs de la table, &c. Le cours de la vie privée étoit presque généralement partagé entre les affaires publiques & l’êtude des beaux-arts & de la philosophie. Toutes les occupations serviles étoient abandonnées aux esclaves. Les plaisirs de la table, trop long-temps grossiers parmi nous, étoients si purs & honnêtes par le secours de la conversation, qui en étoit Fame. Ils évitoient ordinairement tout ce qui pouvoit blesser la bienséance ; Cependant : fis y faisoient entrer beaucoup d’enjouement & de gaieté : & la plupart des odes charmantes d’Anacréen ne sont que des chansons de table.

D’ailleurs, on sait combien ils étoient unis lorsqu’il s’agissoit du bien commun ; combien tout ce qui portoit le nom de grec leur paroissoit l’emporter sur le reste du genre humain. íls observoient entre eux-les devoirs- de la société & les loix de

    Les seconds étoient, 1°. la lutte, appelée par les Grecs palé, & par les Latins lucta. ; 2°. le pugilat, ou l’art de se frapper à coups de poings ; 3°. la course, qui consistoit à devancer ses adversaires, & à atteindre plutôt qu’eux la borne placée à l’extrémité du stade, & fixée à Olympie, selon M. Burette, à six cens pieds de la barrière ; & selon M. le Roi, à trois cens pieds. Ce dernier pense que l’athlète étoit obligé de tourner autour de la borne pour parcourir les six cens pieds du stade (Recherches sur les mesures grecques.) ; 4°. le disque ou palet ; 5°. le penthatle, composé, comme son nom l’exprime, de cinq sortes de jeux ; 6°. l’hoplomachie, exercice pour lequel on étoit tout armé.

    Le nom athlète vient du grec ἄελθτος, ou αλτος, travail, combat. On les exerçoit dans des lieux appelés gymnases. Ils étoient ordinairement très forts & très-grands mangeurs. On connoît Milon, Polydamus, &c.