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ponnèse (1), vers Tan 1310 avant Jesos-Christ. Second âge. Le siège de Troyes ( avant J. C. 1280) .événement le plus mémorable de Tantiquìtê-, ne nous est guère connu que par les pompeux récits d’Homère.L’enlévement d’Hélène par Paris fut le sujet de cène guerre ; la ruine de la ville ( 1270 ), èk la dispersion de la nation troyenne en furent les suites (2). Voilà les seuls points sur lesquels les poètes èk les historiens soient d’accord : ils diffèrent d’ailleurs entre eux sor des circonstances très - essentielles, jusques-là qu’Hérodote prétend qu’Hélène n’entra jamais dans la ville de Troyes, mais que, jetée avec Paris par une tempête sur les côtes d’Egypte, ils furent accueillis l’un èk l’autre, par Protée, roi du pays, qui renvoya ensuite cette princesse à Ménélas, son époux. Quatre-vingts ans après la prise de Troyes (avant J. C. 1190), les defeendans d’Hercule, connus sous le nom d’Héraclides, secondés par les Doriens, entrèrent à main armée dans le Péiôponnèse, èk s’y établirent en conséquence des. droits qu’ils prétendoient avoir sur ce pays, dont ils avoient été chassés par Euristhée, implacable ennemi d’Hercule èk de toute fa race (3). Ce fut (1) Pour entendre ce qui a rapport à cette invasion de Pélops., connue dans I’histoire fous le nom à’invafion des Pélopides, il faut.savoir que Tentále, roi de Phrygie, dans .’Asie mineure, & père de Pélops, ayant enlevé Ganimède, frère d’Uus, celui-ci vengea cette injure, dépouilla Tentale de sesétats, & le força-de chercher un établissement ailleurs. Pélops, fils de.Tentale, paíïa avec les siens . en Grèce, & s’établit dansla presqu’île qui porta depuis le nom de Péiôponnèse.De-là, dit-on, les semences de division & dé haine qui éclatèrent en tant d’occasions entre les Grecs & les Asiatiques : car Pélops fut le père, ou, selon quelques autres, l’aïeul d’Agamemnon. Il faut áuffi remarquer que les Asiatiques dont oh parle étoient Grecs d’origine, puisque le royaume de Troye avoit été fondé par Dardanus, qui étoit sorti de l’Arcadie. On’voit d’ailleurs, par le récit d’Homère, que les uns & les autres adoraient les mêmes divinités, & qu’ils parloient la même langue. (a) J’adopte pour ces époques celles qu’a données M. Lar.her dans fa .chronologie d’Hérodote, & dont les preuves se trouvent dans les dissertations très-savantes qui précèdent le canon chronologique. (3) Selon les historiens grecs, leur droit sur le royaume de Mycènes étoit incontestable. Amphitrion, père d’Hercule & petit-fils de Persée, roi d’Argos & de Mycènes, ayant eu le malheur de tuer’ par mégarde Elecïryon, sen oncle & : père de safemme Alcmène, fut obligé de s’enfuir de.Thèbes. Sthénélus s’empara auffi-tôt des états de son neveu fugitif, & les transmit à sonrils Euristhée, qui persécuta Hercule, & n’ayant point d’enfant, institua héritier son oncle maternel, Atrée, fils de Pélops & père d’Agamemnon. Les defeendans d’Hercule, avant réexpédition de Troye, avoient essayé deux fois inutilement d’entrer dans le Péiôponnèse : ils ne réussirent qu’à la troisième, en. 1119, selon les tables de l’abbé Langet, mais en 1190 selon M. Larcher ; avec l’aide des Doriens, ils défirent Tisamènë & Penthile, fils d’Orestë, &’les defeendans de Nestor, appelés Néléìdcs, du-nom deNélée, père de ce dernier. Ils partagèrent alors les royaumes de Mycènes, dé Meflenie, d’Argos & de Lacédémone. Les Achéens de 306 ans après le retour des Héraclides qu’Iphitu J „ roi d’Elide, èk Lycurgue, gouvernant à Lacédémone èk contemporain d’Homère (884), rétablirent - les jeux olympiques,, dont la politique èk la religion se servirent également pour unir plus intimement des -peuples séparés par les lieux 6k par les intérêts. Il est vrai que l’ère des olympiades,. c’est-à-dire,Tannée d’où Ton commence à compter les événemens dans la chronologie grecque, ne : commence que 108 ans après le rétablissement - par Iphitus : on la fixe à Tan 776 avant Jesos- Christ (4). Sur la fin du second âge, on trouve les entreprises opiniâtres des Lacédémoniens, qui, par trois guerres consécutives, parvinrent à dépouiller de leurs terres, les infortunés Mefféniens, malgré leur vigoureuse résistance, èk la défense de plusieurs braves généraux.,Ces Mèsséniéns fugitifs’ firent voile pour la Sicile, où ils se rendireht maîtres de Zancle, à laquelle ils donnèrent le nom de Mejfinej Quoique la conduite des Lacédémoniens tînt encore de la férocité des temps de barbarie, les lettres 6k la philosophie ne laissoient pas d’être cultivées depuis long-temps, èk Ton dis- • tinguoit entre autres philosophes, ceux dont les noms ont été conservés avec vénération, sous le - titre des sept sages : ce sont Thaïes, Bias, Pittacus, Solon, Cléobule, Myson 6k Chyloh ; quelques- uns mettent Périandre à la place de Myson. Les maximes fondamentales de leur morale étoienty»- qu’il fallòit se connoître soi-même ; èk cette autre, qui renferme-un grand sens, ne quid nimis, rien de "trop. Troisième âge. Quelque brillante qu’eût été Taurore de la Grèce’, fa lumière fut bientôt effacée par le troisième âge, qui eut tout Téclat èk les feux du midi. Darius (496 èk fuivans avant J. C.), roi de Perse, indigné des secours que Ton avoit donnés aux Grecs d’Asie -, avoit pris la résolution de se transporter en Europe. Mais cette entreprise, èk celle de Xerxès son fils, qui fit passer THel- . íefpont à un million d’hommes, eurent le plus mauvais succès. Les Grecs, trop fiers pour subir volontiers le joug d’une nation qu’ils traitoient ’ de barbare, èk défenseurs intrépides de leur liberté, prirent les armes, èk défirent leurs ennemis à Marathon, à Salamine, à Platée èk à Mycale, èk, Mycènes & d’Argos passèrent dans les autres parties de la" Grèce, peuplées par des Ioniens. Ceux-ci se réfugièrent ’ à Athènes, d’où ils partirent ensuite sous la conduite de Nilée & d’Androcle, tous deux fils de Codrus, pour aller occuper les.côtes de "Asie mineure, qui prirent d’eux le nom d’Ionie. (4) 11faut remarquer cependant que les historiens ne ..se sont servis que fort tard de cette ère. Us datoient les - événemens par les années des Archontes d’Athènes, ou des rois de Lacédémone. Le premier qui s’en servit fut Tirnée, sous Ptolemêe Philadelphe : son exemple fut suivi par Eratosthène.. Mais de tous ceux qui nous restent Polybe est le plus ancien.