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généralement dans tous les lieux bù ils purent les atteindre èk les combattre. Ceìfut dans ces guerres que Ton eut occasion d’admirer èk la valeur des Spartiates, dont trois cens se dévouèrent à la mort pour défendre le passage des Thermopyles (avant J. C. 480), èk la générosité des Athéniens, qui, par lé conseil de Thémistocle, abandonnèrent leur ville à T.ennemi, pendant que de dessus leurs vaisseaux, ils dèfendoient le reste de la Grèce. Màis Veffort qtì’avóient fait les Grecs leur devint funeste Mirfe fermentation violente succéda au calme dont ils jouissoient avant la guerre des Perses ; èk comme une machine se fatigue èk s’use par son propre mouvement, quand elle a perdu son point de percussion, .’agitation à laquelle ils s’étoient livrés leur devint funeste à eux èk à leurs alliés. La vanité "des succès èk Tesprit dé domination leur firent tourner les armes contre eux-mêmes. Sparte ne put souffrir Télévation d’Athènes : èk cette dernière république crut pouvoir toút oser contre fa rivale. De-là (431) cette guerre entre les deux peuples, qui dura vingt-huit ans, èk qui eût infailliblement entraîné la perte de l’un ou de l’autre,’ sans la lenteur de Lacédémone 6k la légèreté d’Athènes, qui s’affoiblit considérablement en portant ses armes en Sicile, où la défaite de ses troupes fut le digne succès d’une si folle entreprise. Ce revers, joint à Tabandon de ses alliés èk à l’àlliance de Sparte avec le roi de Perse, entraîna, la ruine presque entière d’Athènes. Elle fut obligée dé se rendre à discrétion. La plupart des états de la Grèce vouloient qu’on la ruinât de fond en comble. Les Lacédémoniens se contentèrent d’abattre les fortifications du Pyrée : ils établirent trente magistrats, qui furent regardés èk se conduisirent comme autant de tyrans. Cet état d’abaissement ne fut pas de longue durée. Sparte avoit porté ses armes en Asie, èk le grand roi avoit peine à lui résister : ce prince fit passer son argent étï Grèce, èk Sparte fut bientôt hors d’état de lui nuire. Athènes-, à la tête des mécontens, caries Spartiates gouvernoient par-tout avec un sceptre de fer, défit la flotte des ennemis, rebâtit jes murs du Pyrée, èk peu après triompha à -Corinthe, à "Naxe, à Corcyre èk à Leucade. Labaissement de Sparte èk Télévation dJAthènes produisirent une espèce d’équilibre qui eût amené le calme sans les prétentions de Thèbes, qui, s’appuyant de Tune pour se venger de l’autre, vouloir s’affranchir également de toutes deux. En effet, sous la conduite d’Epaminondas, guerrier philosophe, ils entrèrent dans le Péiôponnèse, pénétrèrent jusqu’aux portes de Lacédémo-ie j èk par le gain des batailles de Leuctres èk de Mantinée (avant J. C. 371 èk 363), portèrent à leurs ennemis un coup dont ils ne.se relevèrent jamais. Le rétablissement des Mefféniens fut une des humiliations que Sparte eut à subir. - Mais pendant que des trais principaux états du inidi deux se faisoient une guerre cruelle, èk qu’Athènes átíendoit Trustant où, profitant de leur affoiblissement, elle pourrait les accabler tpusdeux, un nouvel ennemi se difposoit dans le nord à leur imposer aux uns èk aux autres un joug également accablant. Philippe, de la maison d’Epaminondat, où il avoit été en otage, èk,.pour ainsi dire, à Técole, passé sur le trône de Macédoine, après avoir soumis lés Illyriens èk les Thraces, enhardi par ses premières prospérités, s’empara de quelques villes qui relevoient d’Athènes (avant J. C. 358 èk .348). Màis.les vertus guerrières n’étoient pas les seules, n’étoient mêmepas les plus à craindre en Philippe. La finesse, la ruse,1e souplesse, armes ordinaires de la fausseté, que Ton décore du nom de politique, lui procurèrent les moyens les plus sûrs de dominer sur toute la Grèce. Dès qu’il fut. parvenu à se faire charger par les Thébains de la vengeance du temple de Delphes, profané par lés Phocéens, il entra. dans le pays avec ses troupes en "armes, èk ne manqua pas de prétextes pour áffoiblir les différens états de la Grèce, en assurant fa grandeur naissante. En vain le premier des orateurs déployoit toutes les beautés de son art-, èk mettoit en usage toutes les ressources de Téloquence pour éclairer les Athéniens fur’leurs véri- . tables intérêts : Tengourdissement de ce peuple,, amolli par Tivresse des plaisirs, èk les libéralités de Philippe*, plus puissantes que les talens de Démosthènes, les retinrent dans cet état d’avilissement, dans lequel doit tomber tout gouvernement où le goût des fêtes èk de la mollesse, où la paresse èk Tavidité ont pris la place de Tamonr de la liberté èk de la patrie, èk de tonte idée de la véritable gloire. On fit cependant, mais trop tard, un effort qui eut le plus mauvais succès. La bataille de Chérónée que gagna Philippe ( avant J. C. 338), mit pour jamais les Athéniens hors d’état de rien oser contre lui. II se.préparait à de plus grands exploits, èk, chargé-.de venger les Grecs des injures qu’ils avoient souvent éprouvées de la part des Perses, i ! alloit passer en Asie lorsque la mort Tenleva (336), à Tâge de 47 ans. Alexandre, son fils èk son successeur ; se proposa de suivre ce dernier projet, digne de son ambition èk de son amour pour .les conquêtes. Après avoir soumis les Thessaliens rebèles (335 ), pris èk rasé Thèbes, qui avoit essayé de recouvrer fa liberté, il partit pour la guerre contre les Perses avec le titre de généralissime des Grecs. Trois batailles fameuses, un ’siège mémorable par la difficulté de j’attaque èk les ressources pour la défense, décidèrent du sort de la plus grande partie de TAsie. Alexandre s’avança au midi, jusqu’en Egypte & an temple de Jupiter Ammon (3,32 èk suivans^ ; à Test, jusqu’à TInde : son armée côtoya au nord les bords de la mer Caspienne ; èk sa flotte, au sud, voyagea sur TO’céan èk le golfe Persique. Ce conquérant, dont les-exploits iònt trop connus pour avoir besoin’d'être indiqués, venoit à peine d’étaler aux yeux des Babyloniens, la pompe