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PRÉLIMINAIRE

il s’en étoit servi pour résoudre un grand nombre de problêmes ; mais, devenu un peu jaloux de son fils depuis que l’Académie des Sciences avoit partagé entr’eux le prix de l’année 1734, il prétendit que ce principe étoit indirect dans la question du mouvement des fluides.

Celui de M. d’Alembert ne craignoit aucun reproche ; & l’Auteur, après l’avoir appliqué aux plus difficiles problêmes de Dynamique, en montra également l’usage pour déterminer le mouvement des fluides. Il fait les mêmes suppositions que M. Daniel Bernoulli, & il parvient aux mêmes résultats, de la manière la plus simple & la plus directe. Sa méthode a l’avantage d’embrasser tous les cas, au lieu que la loi de la conservation des forces vives souffre une restriction, lorsque la vîtesse change brusquement d’un instant à l’autre, ou quand il y a une percussion de corps durs.

Les calculs de tous ces grands Géomètres étant fondés sur l’hypothèse du parallélisme des tranches, laissoient encore un petit scrupule sur la parfaite exactitude des résultats, parce que cette hypothèse n’a pas lieu en rigueur, & qu’elle ne peut même être admise An. 1752. en certains cas. M. d’Alembert donna une nouvelle solution, où il ne supposoit autre chose, sinon que les particules demeurent toujours contiguës les unes aux autres & qu’une petite masse élémentaire, de figure quelconque, en passant d’un endroit à l’autre, conserve le même volume lorsque le fluide est incompressible, ou change de volume suivant une loi donnée lorsque le fluide est élastique. D’après ce principe conforme à la nature des fluides, les nouvelles équations de M. d’Alembert sont plus générales & plus rigoureuses que les premières ; mais il n’a fait, pour ainsi dire, que les indiquer, sans pousser l’Analyse aussi loin qu’il étoit nécessaire An. 1753. pour former des résultats précis & satisfaisans. M. Euler a traité la matière sous le même point de vue mais avec plus de clarté & d’étendue. Le recueil des Mémoires qu’il a donnés sur ce sujet, formeroit le Traité Théorique le plus complet qui ait encore paru de l’équilibre & du mouvement des fluides.

Ceux qui desiroient qu’on rendît l’Hydrodynamique utile à la société & qui sentoient l’impossibilité d’appliquer à cette fin un systême de formules compliquées, invitoient depuis long tems les Géomètres à faire une suite d’expériences en grand sur le mouvement des fluides, à discuter soigneusement ces expériences, & à les comparer avec la Théorie. Ce travail long & pénible a été entrepris : on me dispensera d’en parler.

Figure de la terre par les observations. Il semble que l’expérience de Richer à Cayenne, & les raisonnemens théoriques de Huguens & Neuton ne permettoient plus de douter que la terre fût un sphéroïde applati vers les poles. Cepen-