An.1745.depuis quelques années, lorsque M. Bouguer, traitant de la construction & des mouvemens du navire, donna cette même théorie de l’équilibre des corps flottans, d’une manière nouvelle & très-fimple : il fit connoître, sous le nom de Métacentre, la limite au-dessous de laquelle il faut qu’un vaisseau ait son centre de gravité, pour n’être pas exposé à verser, quand l’impulsion du vent & l’agitation des lames viennent à l’incliner.
Les problêmes relatifs aux mouvemens du vaisseau sont plus compliqués & plus difficiles. MM. Jean Bernoulli, Bouguer & Euler en ont résolu un grand nombre. Mais leurs travaux sur cet objet n’ont été que d’un médiocre secours à la Navigation, parce que dans la plupart de ces problêmes, on est obligé d’avoir égard à l’impulsion du vent contre les voiles, & à la résistance que le Navire éprouve en divisant l’eau, & que les méthodes connues & employées pour déterminer ces efforts, sont fondées sur des principes contraires à l’expérience, en plusieurs points essentiels.
Astronomie.On seroit étonné des progrès que l’Astronomie a faits depuis cent
ans, si l’on ne songeoit aux secours qu’elle a tirés de la Méchanique,
de la Physique & de la Géométrie, soit pour la construction des
instrumens, soit pour le calcul des observations. Tout a concouru
à perfectionner les différentes parties de cette Science. Un des travaux
les plus nécessaires & les plus pénibles qu’on ait entrepris, est
le Catalogue des étoiles visibles dans nos climats, auquel FlamsteedFlamsteed, né en 1646, mort en 1719.
Halley, né en 1656, mort en 1742.
La Caille, né en 1713, mort en 1762.
a donné plus de trente ans. En 1703, Halley se rendit à l’isle
Sainte-Hélène, pour dresser un semblable catalogue des étoiles
australes. De notre tems, M. l’Abbé de la Caille a fait, dans la même
vue, le voyage du Cap de Bonne-Espérance ; il vouloit de plus vérifier
plusieurs élémens de l’Astronomie, tels que les parallaxes des
planètes, l’obliquité l’écliptique, &c, au moyen d’observations correspondantes
à celles qu’on étoit convenu de faire en quelques villes
de l’Europe. En général, on a porté dans toutes les théories Astronomiques
une recherche, une précision, auparavant inconnues, &
sans lesquelles néanmoins il étoit impossible de fixer exactement à
chaque instant la position d’un astre dans le ciel. Je m’arrêterai un
moment aux deux plus grandes découvertes de l’Astronomie moderne.
Théorie de l’aberration des étoiles.Parmi les raisons qu’on opposa dans le tems contre le systême de Copernic, on dit que, si la terre tourne en effet autour du soleil, les étoiles fixes devoient paroître en des lieux différens pour un observateur placé successivement aux deux extrémités d’un diamètre de l’orbite terrestre : différence que l’on n’avoit pas encore remarquée. L’objection étoit solide & les Astronomes, persuadés de