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PRÉLIMINAIRE

selle, l’Allemagne & la France ont, en grande partie, élevé l’édifice. La tendance d’une planète vers le soleil étant supposée proportionnelle au quarré inverse de la distance, la planète décrit une ellipse, dont le soleil occupe le foyer ; & son mouvement doit se conformer exactement aux loix astronomiques de Kepler. Mais les observations faites avec une grande précision apprennent que le mouvement elliptique & les conséquences qui en résultent, n’ont pas lieu en rigueur. Chaque planète, principale ou secondaire, éprouve non-seulement l’attraction du soleil, ou de la planète principale, mais encore les attractions de toutes les autres planètes. Or ces dernières forces, moins considérables, à la vérité, que la première, peuvent néanmoins en altérer l’effet d’une manière sensible ; &, pour connoître la vraie courbe que décrit une planète principale ou un satellite, il faut avoir égard à toutes les forces dont cet astre est animé, en se permettant seulement de négliger, pour la simplicité du calcul, celles dont l’influence est comme infiniment petite Neuton a donné quelques essais sur les effets de l’attraction, considérés avec cette généralité ; mais l’Analyse n’avoit pas fait, de son tems, d’assez grands progrès pour traiter ces problêmes avec la précision que les Géomètres de nos jours y ont apportée.

La première question qu’ils aient ainsi approfondie, suivant les principes de l’attraction neutonienne, est celle du flux & reflux de la mer, que l’Académie des Sciences proposa pour sujet du prix de l’année 1740. MM. Daniel Bernoulli, Maclaurin & Euler partagèrent An. 1740. ce prix. Leurs pièces, excellentes à divers égards, contiennent une explication complète des marées comme produites par les attractions de la lune & du soleil.

Il en est de l’atmosphère comme de la mer : les attractions du soleil & de la lune, qui produisent le flux & reflux des eaux, doivent exciter de semblables mouvemens dans la masse de l’air. L’examen de ces derniers mouvemens est l’objet d’une pièce de M. d’AlembertAn. 1746. sur la cause générale des vents. Cet ouvrage est remarquable par la solution de plusieurs nouveaux problêmes, & sur-tout parce qu’on y trouve les premiers germes du calcul intégral aux différences partielles.

C’est encore aux soins de l’Académie des Sciences qu’on doit la Théorie générale du mouvement des planètes, en faisant entrer dans le calcul tous les élémens du problême. Elle proposa pour sujet du prix de l’année 1748 la recherche des mouvemens de Jupiter & de Saturne. M. Euler remporta ce prix. Sa pièce contient une profonde analyse & plusieurs séries d’une espèce absolument