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DISCOURS

nouvelle. Il perfectionna encore ses Méthodes dans une pièce qui remporta le prix de l’année 1752, sur le même sujet.

Pendant qu’on s’occupoit de cette question, le même M. Euler, M. Clairaut & M. d’Alembert examinoient le mouvement de la lune. Tous trois reconnurent que l’attraction Neutonienne rendoit raison des principaux mouvemens de cette planète : cependant une difficulté les arrêta quelque tems. Un premier calcul approché ne donnoit pour le mouvement de l’apogée de la lune, qu’environ la moitié de ce qu’il est en effet. Cette différence entre la Théorie & l’observation fit beaucoup de bruit. On crut d’abord, & les Cartésiens en triomphoient déjà, que le systême de l’attraction Neutonienne alloit être renversé. M. Clairaut, partisan de ce systême, mais plus amateur encore de la vérité, annonça dans une assemblée An. 1747.publique de l’Académie des Sciences que la loi du quarré inverse des distances lui paroissoit insuffisante pour rendre une entière raison des inégalités de la lune. Mais un examen plus attentif de ses calculs, lui fit appercevoir qu’il n’avoit pas poussé assez loin l’approximation de la série qui représentoit le mouvement de l’apogée : ayant mis dans cette opération l’exactitude nécessaire, il trouva l’autre moitié du mouvement de l’apogée. M. d’Alembert & M. Euler firent, chacun de leur côté, la même remarque. Alors l’attraction Neutonienne fut rétablie avec honneur dans les espaces célestes, d’où les Cartésiens avoient espéré de la voir bannir.

Mayer, né en 1720, mort en 1762. M. Mayer dressa, en partie sur la Théorie de M. Euler, en partie sur les observations, de nouvelles Tables de la lune, plus exactes que toutes les précédentes. M. Clairaut en construisit aussi de très-bonnes, sur sa propre Théorie.

On a soumis par degrés aux loix de l’attraction Neutonienne le mouvement de toutes les planètes principales, & celui des satellites. M. Euler a porté, à différentes reprises, la Théorie de la lune à un point de perfection que l’on ne passera guères, à moins qu’il n’arrive dans l’Analyse quelque révolution qui en recule considérablement les limites.

Les mêmes principes ont été appliqués au mouvement des comètes. On sait que ces astres décrivent autour du soleil des orbites très-excentriques. Quand ils passent dans le voisinage d’une planète considérable, leur mouvement est altéré par l’attraction qu’elle exerce sur eux. C’est ainsi que les attractions de Jupiter & de Saturne ont troublé le mouvement de la comète de 1759. M. Clairaut avoit prédit, par sa Théorie, le moment du passage de cette comète au périhélie ; & son calcul s’est trouvé, à moins d’un mois près, d’accord