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PRÉLIMINAIRE

avec l’observation : résultat qu’on peut regarder comme fort juste, eu égard à l’incertitude de plusieurs élémens du problême. M. d’Alembert & M. Euler ont aussi publié de très-belles recherches sur le mouvement des comètes.

An. 1742.On doit à M. d’Alembert la solution d’un autre problême alors très-difficile : c’est celui de la précession des équinoxes, & de la nutation de l’axe de la terre dans le systême Neutonien. Il falloit que l’Auteur, après avoir soumis la question aux loix de l’équilibre, au moyen de son principe de Dynamique, trouvât encore ces loix pour des forces de quantités & de directions quelconques : car, avant lui, on n’avoit guères considéré l’équilibre que pour des forces dirigées dans un même plan. Les recherches de M. d’Alembert sur cette matière ont produit une révolution dans la Méchanique : elles ont été successivement perfectionnées & généralisées, soit par lui-même, soit par d’autres Géomètres. M. Euler est celui qui a le plus étendu cette branche de la Méchanique. Il a donné en général les équations du mouvement d’un corps sollicité par des puissances quelconques ; il a exécuté des intégrations très-difficiles, & il en a tiré une foule de Théorèmes remarquables.

Optique.Comme un rayon de lumière, en se réfléchissant, fait toujours l’angle de réflexion égal à celui d’incidence, on suit facilement sa marche dans l’espace, quelque soit le nombre de réflexions. La construction des miroirs par réflexion, simples ou composés, n’a donc aucune difficulté. Il n’en est pas ainsi des verres par réfraction. Lorsqu’un rayon passe d’un milieu dans un autre, il change de route, de telle manière que les sinus de réfraction & d’incidence sont toujours entr’eux dans un rapport constant pour tous les angles relatifs à ces deux milieux ; mais ce rapport n’est pas le même pour deux autres milieux, & il doit être déterminé, dans chaque cas, par la An. 1706.voie de l’expérience. De plus Neuton a fait voir que la lumière n’est pas homogène ; qu’il existe sept espèces principales de rayons ; & que tous ces rayons, à raison d’une différence dans les masses ou dans les vîtesses, ne font pas le même angle de réfraction pour le même angle d’incidence. De-là résulte un inconvénient : tous les rayons ne vont pas se réunir en un même point ; ils forment un foyer d’une certaine étendue que l’on appelle aberration de réfrangibilité. Il y a encore une aberration : celle de sphéricité, occasionnée par la forme sphérique des objectifs ; ce qui oblige à leur donner peu d’ouverture.

Ces obstacles à la perfection des lunettes dioptriques avoient tourné les vues des savans vers les miroirs par réflexion ; et on étoit parvenu