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DISCOURS

inventeur de la Cissoïde, &c. Je ne m’étends pas sur des fragmens qui ne présentent aucune découverte remarquable.

astronomie. De tout tems, le spectacle des Cieux & du mouvement des corps semés dans cette immense étendue, ont attiré les regards des hommes ; mais, comme nous l’avons déjà observé, l’Astronomie ne commença à devenir une véritable science, que lorsque l’on y appliqua l’Arithmétique & la Géométrie ; elle ne peut donc être mise qu’au troisième rang pour l’ancienneté.

Les premiers hommes régloient les tems sur les mouvemens du soleil & de la lune. On s’étoit d’abord apperçu que dans le mouvement journalier qui paroît emporter tous les astres d’orient en occident, le soleil & la lune changeoient continuellement de place par rapport aux étoiles, tandis que celles-ci demeuroient toujours aux mêmes distances respectives les unes des autres. On avoit remarqué aussi que le soleil & la lune partant d’un point du Ciel, y revenoient après avoir achevé une révolution entière d’occident en orient ; que ces mouvemens étoient d’ailleurs inégaux entr’eux, & que la lune faisoit un peu plus de douze tours, pendant que le soleil n’en faisoit qu’un seul. Dès-lors on divisa l’année, ou le tems de la révolution solaire, en douze mois, qui comprenoient chacun une révolution lunaire, à-peu-près.

Si l’on s’en rapporte à ce que dit Joseph dans ses antiquités Judaïques, les Patriarches devoient être fort versés dans l’Astronomie ; car ils avoient reconnu, selon lui, que le soleil & la lune étant supposés répondre au même endroit du Ciel, pour une certaine époque, devoient y répondre de nouveau après un espace de six cens ans. D’un autre côté, on lit dans l’Almagèste[1] de Ptolomée, que ceux qu’on appelloit les anciens Astronomes dès le temps d’Hyparque, ayant trouvé par une longue suite d’observations d’éclipses lunaires, que le mouvement de la lune étoit inégal tant en longitude qu’en latitude, & que l’apogée & le périgée parcouroient successivement tous les signes du zodiaque, avoient cherché à comprendre tous ces mouvemens dans des périodes formées d’un nombre égal de mois inégaux ; que Hyparque rectifia ces périodes sur les anciennes observations les plus exactes, & qu’enfin il parvint à faire tomber, sous des époques fixes & déterminées, les mouvemens du soleil & de la lune, le mouvement de l’apogée & du périgée, & la succession des éclipses lunaires en nombre égal. On

  1. Mot dérivé de l’arabe, qui veut dire grande composition.