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DISCOURS

qu’on les mesurât chacune en particulier. Il voulut de plus qu’on observât la position des objets terrestres à l’égard des parties du ciel. Callisthène étoit chargé de ce dernier travail. Étant arrivé à Babylone, il y recueillit les observations astronomiques que les Chaldéens avoient faites, suivant quelques Auteurs, pendant l’espace de 1 903 ans.

Nous ne dissimulerons pas qu’il n’existe aucune preuve que les observations des Chaldéens remontent si haut, ou du moins que les plus anciennes aient été faites avec assez d’exactitude pour en tirer des résultats certains. L’Astronomie chaldéenne ne date d’une manière bien connue, que depuis l’ère de Nabonassar, premier Roi de Babylone, qui commença à régner l’an 746 avant Jesus-Christ.

Les Sciences continuèrent de s’accroître rapidement chez les Grecs, dans les deux ou trois premiers siècles qui suivirent la mort d’Alexandre. Les libéralités des nouveaux Rois d’Égypte alloient chercher dans tous les pays du monde les savans les plus illustres, & les attiroient à Alexandrie. Conon y fit plusieurs observations, An. av. J. C. 295. qui ne sont pas arrivées jusqu’à nous. Aristille & Tymocharis y déterminèrent la déclinaison des étoiles fixes, & rendirent par-là un service essentiel à la Géographie & à la Navigation. Le célèbre An. av. J. C. 276.Eratosthène fit élever dans le portique du musée d’Alexandrie, dont il étoit bibliothécaire, ces Armilles si fameuses dans l’antiquité, & dont les Astronomes d’Alexandrie se servirent pour faire une immense quantité d’observations.

Il est le premier qui ait entrepris de calculer la circonférence d’un grand cercle de la terre. Ayant observé qu’à Syene, dans la haute Égypte, le soleil à midi, au solstice d’été, éclairoit un puits dans toute sa profondeur & répondoit par conséquent à son zénith, il établit à Alexandrie, qui est à-peu-près sur le même méridien que Syene, un segment sphérique, évidé, portant un style vertical, dont le sommet répondoit au centre de courbure du segment ; & il trouva, avec cet instrument, qu’à midi, au solstice d’été, il s’en falloit d’environ 7 degrés , que le soleil n’atteignît le zénith d’Alexandrie. Ainsi, l’arc compris entre Syene & Alexandrie étoit de cette quantité. D’un autre côté, la distance de ces deux villes avoit été trouvée de 5 000 stades. D’après ces élémens, la circonférence entière d’un grand cercle de la terre devoit être d’environ 250 000 stades. Si l’on suppose, avec quelques auteurs modernes, que le stade d’Eratosthène fut de 104 toises, cette valeur seroit de 11 403 lieues, à raison de 2 282 toises par lieue. Selon Pline, la circonférence de la terre est de 252 000 stades romains, ce qui, à raison de 95 toises par stade romain, donneroit 10 452 lieues. Les