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PRÉLIMINAIRE

mesures de la terre, prises de notre tems, donnent environ 9 000 lieues. Je n’ai pas besoin d’observer que la méthode d’Eratosthène n’étoit pas susceptible d’une grande précision, & que les résultats des modernes méritent la préférence. An. av. J. C. 140 Hyparque, né dans la ville de Nicée, en Bithinie, tient, parmi les anciens Astronomes, à-peu-près le même rang qu’Archimède parmi les Géomètres. Il commença par observer à Rhodes, & ensuite il vint se fixer à Alexandrie. Un de ses premiers travaux fut de rectifier la longueur de l’année qu’on supposoit, avant lui, de 365 jours 6 heures. Il la diminua d’environ 5 minutes ; diminution qui n’étoit pas suffisante, car on sait aujourd’hui que la longueur de l’année est d’environ 365 jours 5 heures 49 minutes ; mais Hyparque, avec les données dont il étoit obligé de se servir, ne pouvoit pas approcher davantage de la vérité : il a du moins fourni aux modernes, un moyen de perfectionner cet élément essentiel de l’Astronomie.

Ses recherches sur le mouvement du soleil le menèrent à une autre connoissance très-importante. Il trouva que cet astre employoit près de 9 jours de plus à parcourir la partie septentrionale de son orbite que la partie méridionale ; d’où il conclut que la terre n’étoit pas placée au centre de l’orbite solaire ; il détermina l’excentricité de cette orbite & la position de la ligne des apsides, d’une manière fort approchante de la vérité. Il fit une remarque semblable sur l’orbite lunaire. Il réduisit les mouvemens du soleil & de la lune en tables, les premières que l’on connoisse en ce genre. Son projet étoit de dresser aussi des tables pour les mouvemens des cinq autres planètes ; mais, ne trouvant pas des bases suffisamment exactes dans les observations connues de son tems, il abandonna ce travail.

Il fit encore une découverte, capable seule de l’immortaliser. Par la comparaison de ses observations avec celles d’Aristille & de Thymocharis, il reconnut que les étoiles avoient un mouvement lent qui sembloit les emporter d’occident en orient, d’environ un degré en 70 ans ; de sorte que les points équinoxiaux devoient faire, dans le sens opposé, une révolution entière en 25 200 ans. Suivant les déterminations modernes, la précession moyenne des équinoxes est de 50 secondes par an, ce qui répond à un degré en 72 ans.

Cet Astronome infatigable entreprit, à l’occasion d’une nouvelle étoile qui parut de son tems, un des plus grands ouvrages que les hommes aient jamais tenté : c’étoit le dénombrement & la configuration de toutes les étoiles, pour mettre la postérité en état de reconnoître si le nombre des étoiles étoit fixe, & si elles conservoient toujours entr’elles la même position. Il poussa très-loin