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DISCOURS

prement dite. On a vu que Diophante avoit indiqué la méthode pour résoudre les équations du premier & du second degré. Les Arabes la développèrent, & on croit qu’ils étoient parvenus jusqu’à résoudre les équations du troisième degré. Il existe en effet, dans la Bibliothèque de Leyde, un manuscrit arabe, où l’Auteur donne, à ce qu’on assure, l’Algèbre des équations cubiques, ou la résolution des problêmes solides.

L’Astronomie est la science que les Arabes ont le plus cultivée, & où ils ont fait les plus nombreuses découvertes. Rien n’égale la magnificence des observatoires & des instrumens qu’ils firent construire pour les progrès de cette science.

Parmi ses différentes branches, la théorie du soleil les occupa long-tems. Ils ne tardèrent pas à reconnoître que Ptolomée avoit trouvée ou rappelée trop grande l’obliquité de l’écliptique. Flamstéed rapporte, dans son histoire céleste, la suite de leurs travaux sur ce sujet : on les voit continuellement approcher de la vérité ; & enfin, au bout d’environ 700 ans, ils parviennent à déterminer l’obliquité de l’écliptique avec la même exactitude à peu-près, que la donnent les meilleures observations modernes : résultat d’autant plus surprenant, qu’il n’avoient pas comme nous, le secours des lunettes.

Nous ne citerons ici que les principaux Astronomes Arabes ; & parmi eux, nous distinguerons les Califes qui l’ont mérité parce que les exemples des Souverains qui éclairent les hommes, ont une autorité que la justice & l’intérêt doivent célébrer.

Almansor commence à régner en 754, meurt en 775. On trouve, au nombre des premiers Astronomes Arabes, le Calife Abou-Giafar, surnommé Almansor ou le Victorieux. C’étoit un Prince Philosophe & appliqué, qui donnoit à l’observation des astres, tout le tems dont les devoirs de la Royauté lui permettoient de disposer.

Peu de tems après vivoit Alfragan, qui a laissé une espèce de commentaire sur l’Almageste de Ptolomée.

Raschild commence à régner en 786, meurt en 809. Le Calife Aaron-al-Raschild eut le goût de la Méchanique & de l’Astronomie : dans une célèbre ambassade qu’il envoya, en 807, à Charlemagne, il lui fit présent d’une horloge dont le méchanisme étoit très-ingénieux : elle sonnoit les heures par le moyen de certaines balles qui tomboient alternativement dans un vase d’airain ; douze Cavaliers se présentoient à douze portes & les fermoient suivant le nombre d’heures écoulées. Cette machine étonna l’Europe, où l’on ne s’occupoit alors que de la guerre, & de puerilités grammaticales.

Almamon commence à régner en 813, meurt en 833. Son second fils, Almamon qui règna après son frère, porta plus loin que ses prédecesseurs l’instruction dans les Sciences. Il y