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PRÉLIMINAIRE

mière langueur, & ne s’en releva un peu qu’environ un siècle après, sous les Empereurs d’une nouvelle Dynastie, qui donnèrent la direction du Tribunal des Mathématiques à des Astronomes Mahométans.

Sciences chez les Indiens. Nous serons encore plus courts sur l’Histoire des Sciences chez les Indiens au même tems. Ils ne savoient, comme autrefois, que les principes les plus simples & les plus élémentaires de l’Astronomie. À peine savent-ils aujourd’hui calculer les éclipses d’une manière un peu exacte.

Sciences chez les Grecs modernes. Les savans, qui, à la destruction de l’École d’Alexandrie, s’étoient refugiés dans la Grèce, contribuèrent d’abord à y entretenir l’étude des Mathématiques. Mais, dans l’état d’abandon où elles étoient réduites, elles devoient nécessairement pencher sans cesse vers leur ruine. Cependant les Grecs montrèrent, dans ce tems de décadence, quelques étincelles du génie qui avoit animé Archimède, Apollonius, Hyparque, &c. Nous avons déjà cité Zonaras & Tzetzès, à l’occasion des miroirs ardens d’Archimède. On doit citer encore, avec plus de distinction, Moscopule, qui fit, un peu avant le milieu du XVe siècle, l’ingénieuse découverte des Quarrés magiques. La prise de Constantinople par Mahomet II, en 1453, fut l’époque de la ruine totale des Mathématiques dans la Grèce.

Sciences chez les Chrétiens. Quoique les Chrétiens occidentaux aient d’abord montré en général, pendant long-tems, un grand éloignement pour les Sciences, on rencontre néanmoins parmi eux, dans cette période, plusieurs hommes qui méritent d’être remarqués, ou par l’étendue de leurs connoissances, relativement au tems où ils ont vécu, ou par les preuves de génie qu’ils ont données, & dont la société auroit retiré les plus grands avantages, si le faux zèle & la superstition, armés du pouvoir, n’y avoient souvent mis obstacle.

Boussole. Je ne citerai pas au nombre des inventions qui doivent faire honneur aux Européens, celle de la Boussole : pur effet du hasard, ou de quelque circonstance que l’on ignore. La propriété qu’a l’aimant, d’attirer le fer, a été connue des anciens Grecs, dès le tems de Thalès : elle a été connue aussi des Chinois, plus de 300 ans avant Jesus-Christ ; mais on ne savoit pas, avant le commencement du XIIe siècle, qu’une pierre d’aimant suspendue, ou flottante sur l’eau au moyen d’un liège, se dirige toujours vers le nord par un même côté : on savoit encore moins qu’une aiguille de fer aimantée a la même vertu, il paroît, par les ouvrages de Guy de Provins, l’un de nos Poëtes du XIIe siècle, que les Mariniers françois sont les premiers qui aient employé la Boussole pour diriger la route des vaisseaux, d’où on lui donna le nom de Marinette. L’usage de sus-