Page:Encyclopédie méthodique - Mathématique, T01.djvu/50

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xlj
PRÉLIMINAIRE

L’invention des besicles est des dernières années du XIIIe siècle. On la doit aux Italiens. Il existe des preuves certaines que les premières lunettes ont été construites par un frere Jacobin, nommé Alexandre de Spina, mort à Pise en 1313.

Le XIVe siècle fut, chez les Nations occidentales de l’Europe, un tems d’ignorance & de barbarie pour les Mathématiques. On y voit paroître des Théologiens scholastiques, beaucoup d’Alchymistes, quelques Littérateurs estimables : le Roi Charles V fonde la Bibliothèque des Rois de France ; il encourage les arts & les belles-lettres ; mais les Mathématiques sont presque généralement oubliées ; elles ne produisent qu’un petit nombre d’Astronomes, dont tout le mérite est d’avoir fait quelques observations isolées. Ajoutons cependant que, vers le milieu de ce siécle, Jacques de Dondis, Vénitien, dont la famille subsiste encore, se fit une grande réputation dans la Méchanique & l’Astronomie, par la construction d’une horloge qui marquoit les heures, le cours du soleil, celui de la lune & des autres planettes, les mois & les fêtes de l’année.

Nous avançons vers des tems plus heureux. Le XVe siècle est fécond en Savans & sur-tout en Astronomes. Il s’ouvre par un mouvement qui se fait dans l’Algèbre. Léonard de Pise voyage en Arabie ; il y puise les principes de l’Algèbre, & vient les répandre en Italie. Il avoit écrit sur cette Science & sur la Géométrie des ouvrages qui n’ont jamais été imprimés, mais qui furent très-utiles en leur tems. La fin de ce même siècle en produisit de semblables. En 1494, un Franciscain, nommé Lucas de Burgo, qui, après avoir voyagé long-tems en orient, étoit devenu Professeur de Mathématiques à Venise, fit imprimer les Elémens d’Euclide en italien, pour l’usage de ses Disciples ; ce qui contribua beaucoup à former des Géomètres. Peu de tems après, il publia un Traité d’Algèbre, intitulé : de Summa Arithmetica & Geometrica. On trouve, dans ce Traité, les règles ordinaires de l’Arithmétique, & quelques inventions dûes aux Arabes, comme, par exemple, les règles de fausses positions : l’Algèbre y est portée jusqu’à la résolution des équations du second degré ; on prétend que Lucas de Burgo n’a pas été aussi loin que les Arabes, ni même que Léonard de Pise, quoiqu’il lui soit postérieur.

Dans tous ces tems, l’Astronomie a été la Science la plus cultivée. Elle eut des obligations à Jean Gmunden, qui la professoit en l’Université de Vienne, vers l’année 1406, & au fameux Pierre Dailli, qui proposa An. de J. C. 1414. au Concile de Constance quelques moyens de réformer le calendrier, & de concilier le mouvement du soleil avec celui de la lune.