An. de J. C. 1430. Le Cardinal de Cusa est célèbre parmi les savans, pour avoir entrepris de faire revivre le systême des Pythagoriciens sur le mouvement de la terre. Cette idée n’avoit pas encore la maturité que les observations devoient lui donner. Mais on doit trouver un peu extraordinaire qu’un Cardinal soutienne dans ce tems là, sans que personne en soit scandalisé, une opinion pour laquelle, 200 ans après, Galilée fut enfermé dans les cachots de l’Inquisition. Purbachius, né en 1423, mort en 1461. Purbachius & son Disciple Regiomontanus sont regardés comme les Restaurateurs ou les deux plus grands Promoteurs de l’Astronomie dans le XV.e siècle. Le premier, après avoir long-tems voyagé pour puiser dans le commerce des savans une ample connoissance de l’Astronomie, dont il avoit appris les principes sous Jean Gmunden, vint se fixer à Vienne, où les bienfaits de l’Empereur Frédéric III l’attirèrent, & où il succéda à la place que Jean Gmunden avoit occupée dans l’Université. Dès-lors il entreprit un ouvrage utile & nécessaire : c’étoit une bonne traduction de l’Almageste de Ptolomée ; car toutes celles qu’on en avoit donné en latin fourmilloient de fautes, par l’ignorance des traducteurs dans l’Astronomie. Il ne savoit ni le grec ni l’arabe ; mais la parfaite intelligence du sujet lui servit à rectifier ces mauvaises traductions, & à se procurer, du moins quant au sens, le véritable ouvrage de Ptolomée. Bientôt après il écrivit, en faveur de ses Disciplcs, différens Traités concernant l’Arithmétique, la Géométrie, les hauteurs solstitiales du soleil, la description & l’usage des horloges portatives, le calcul du degré de chaque parallèle, relativement au degré de l’équateur, &c. Comme il joignoit aux connoissances théoriques l’adresse de la main, il construisit lui-même des instrumens utiles à la gnomonique, & des globes célestes sur lesquels étoit marqué le mouvement des étoiles en longitude, depuis Ptolomée jusqu’à l’année 1450. Il détermina, par ses propres observations, l’obliquité de l’écliptique ; il fit diverses corrections à la théorie du mouvement des planètes, que les anciennes Tables représentoient d’une manière défectueuse ; enfin il introduisit quelques abbréviations dans le calcul trigonométrique.
Sa plus grande gloire est d’avoir formé Regiomontanus. Regiomontanus, né en 1416, mort en 1476. Ils observèrent ensemble à Vienne, pendant dix ans. Après la mort de Purbachius, le second se rendit à Rome pour y chercher les moyens d’apprendre facilement le grec, & de pouvoir lire dans les originaux, non-seulement Ptolomée, mais encore les autres Mathématiciens grecs, car il avoit un génie avide de toutes les Sciences. Ses progrès dans ce genre d’étude furent si heureux, qu’en très-peu de tems il traduisit du grec en latin les Coniques d’Appolionius, les Cylin-