les degrés & dont la pratique est aussi simple qu’on puisse le desirer ; il somma les puissances quelconques des racines d’une équation ; il enseigna l’art d’extraire les racines des quantités en partie commensurables, en partie incommensurables ; il apprit à former des suites infinies, pour trouver d’une manière approchée les racines des équations numériques & littérales de tous les degrés, &c. La plupart de ces recherches ont été éclaircies & commentées dans des ouvrages modernes.
Géométrie pure. Dès le commencement du XVI.e siècle, l’ancienne Géométrie fut cultivée en Europe, avec un succès qui alla toujours en augmentant. On prit pour guides les Géomètres grecs, dont la plupart furent traduits en latin ou en italien. L’étude des anciennes langues, alors fort en vogue, multiplioit les objets & les moyens d’instruction.
Werner, né en 1468, mort en 1528. On cite Werner comme un savant Géomètre. En 1522, il publia à Nuremberg quelques Traités, concernant presque tous la Théorie des sections coniques.
Tartaglia & Maurolic, dont nous avons déjà parlé, se rendirent utiles à la Géométrie, non-seulement comme traducteurs de plusieurs anciens ouvrages, mais encore comme Auteurs. Le premier a composé un Traité italien, intitulé : de Numeri è Misure, dans lequel on trouve, pour la première fois, la détermination de l’aire d’un triangle, par le moyen de ses trois côtés, & sans le secours de la perpendiculaire abaissée de l’un de ses angles sur le côté opposé. Le second a écrit sur plusieurs sujets : son Traité des Sections Coniques est remarquable par la clarté & l’élégance qui y règnent. M. de la Hire n’a fait, dans la suite, qu’amplifier & appliquer à de nouveaux usages la Méthode du Géomètre Sicilien.
Nonius, né en 1492, mort en 1577. Nous ne devons pas oublier Nonius, né en Portugal, auteur de plusieurs ouvrages très-estimables, & à qui l’on doit en particulier la subdivision des petites parties d’un instrument par des lignes transversales, que l’on appelle ordinairement Division de Nonius.
Commandin, né en 1509, mort en 1575. Commandin, qu’on ne peut placer qu’au rang des Commentateurs, mérite du moins la louange qui n’est pas commune, d’avoir bien entendu les Auteurs qu’il a traduits, & d’en avoir éclairci les endroits difficiles, par des notes exactes & précises. Il a publié ainsi, en latin, Euclide, Archimède, quelques ouvrages de Ptolomée, les Pneumatiques de Heron, la Geodesie du Géomètre arabe Mehemet de Bagdat, &c.
Ramus, né en 1502, mort en 1572. Le célèbre Ramus n’a fait aucune découverte dans les Mathématiques : ses élémens de Géométrie & d’Arithmétique sont médiocres ; mais il a d’ailleurs bien mérité des sciences, par le zèle qu’il mit à les répandre, & par le sacrifice qu’il leur fit de son repos, de sa fortune & même de sa vie.
