Réforme du Calendrier en 1582.
Ce tems est encore célèbre par la réforme du calendrier. Le désordre qui s’étoit introduit dans la manière de régler la fête de Pâques, parmi les Chrétiens, demandoit qu’on y apportât enfin du remède, & on s’en occupoit effectivement depuis près d’un siècle. Cet ouvrage fut achevé, en 1582, sous le Pontificat de Grégoire XIII. On sait que les Juifs célébraient leur Pâques le quatorzième jour du premier mois, c’est-à dire du mois où la pleine lune arrivoit le jour même de l’équinoxe, ou le jour qui suivoit immédiatement. Dans la primitive Eglise, on avoit statué que la Pâques des Chrétiens, instituée en mémoire de la résurrection de Jesus-Christ, seroit célébrée le premier dimanche qui arrivoit après la Pâques Juive, parce que Jesus-Christ étoit ressuscité à pareil jour ; mais on étoit souvent embarrassé à le fixer, & on le choisissoit ordinairement au hasard. Le Concile tenu à Nicée, en 325, supposant que l’équinoxe du printems arrivoit toujours le 21 Mars, avoit ordonné d’ailleurs, qu’on régleroit le mois lunaire & l’âge de la lune, d’après le cycle de Meton ; mais il y avoit, dans cette disposition, deux petites erreurs astronomiques, dont les effets accumulés dans une suite de siécles, étoient devenus très-sensibles. L’équinoxe du printems qui, en 325, tomboit au 21 Mars, tomboit au 11 Mars en 1582 ; & d’un autre côté, l’âge de la lune ne quadroit point avec les suppositions du cycle Métonien. Grégoire XIII par une bulle donnée au mois de Mars 1582, retrancha tout d’un coup 10 jours au mois d’Octobre, pour ramener l’équinoxe du printems, au 21 Mars de l’année suivante ; & il fixa les corrections qu’exigeoient pour l’avenir, la précession des équinoxes & les inégalités du mouvement de la lune, que l’on commençoit à mieux connoître. Le nouveau calendrier, après avoir essuyé plusieurs contradictions, sur-tout de la part des Protestans, est aujourd’hui en usage dans tous les pays Chrétiens ; mais il est encore sujet à des imperfections. On ne peut pas nier que sa forme ne soit très-compliquée & très-incommode. Il seroit à desirer qu’on abandonnât tout cet appareil des épactes & des lettres dominicales, quelque ingénieux qu’on le suppose, & qu’on déterminât immédiatement, par le calcul astronomique ordinaire, la fête de Pâques & les autres fêtes mobiles, ce qui est exact & n’a aucune difficulté.
Kepler, né en 1571, mort en 1631.
Kepler, doué d’un profond génie, & guidé par les observations de Tycho, s’est immortalisé pour avoir substitué l’ellipse au cercle, dans les mouvemens planétaires, & pour avoir découvert ces deux loix célèbres qui sont la base de la Physique céleste moderne, & en particulier, de la théorie Neutoniene : 1.o Que les planètes décrivent autour du soleil, des aires proportionnelles au tems. 2.o Que
