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PRÉLIMINAIRE

Gnomonique. L’art de conduire des cadrans est très-ancien. Rien n’étoit en effet plus naturel & plus utile que de chercher à connoître la position du soleil au-dessus de l’horizon, pour un instant quelconque de la journée ; & on ne fut pas long-tems à s’appercevoir qu’un moyen méchanique très-simple, pour y parvenir, étoit de marquer la route de l’ombre que jette sur un plan ou sur une surface quelconque, un corps opaque exposé au soleil. On fit aussi, d’après cette même idée, des cadrans éclairés par la lune ou par les étoiles. L’invention des cadrans solaires est d’Anaximandre, selon Diogène de Laërce ; & d’Anaximène, selon Pline. Vitruve, qui vivoit au tems d’Auguste, fait une longue énumération de cadrans construits par divers Philosophes ; Munster, né en 1488, mort en 1552.
Oronce-Finé, né en 1494, mort en 1555.
Clavius, né en 1537, mort en 1612.
mais il n’en explique point les principes théoriques. On ne commence à trouver que dans les Écrivains du seizième siècle, la Science de la Gnomonique. On croit que Munster & Oronce-Finé sont les premiers qui en aient publié des Traités. Maurolic donna la Théorie géométrique & astronomique de la construction des cadrans. Le Père Clavius, Jésuite, publia, en 1581, un Traité très-estimable de Gnomonique. On a depuis tant écrit de semblables ouvrages, que le détail en seroit aussi fastidieux qu’inutile.

Perspective. On trouve aussi dans les Auteurs du seizième siècle la Perspective réduite en art scientifique. La Perspective est si essentielle à la Peinture, que les anciens n’ont pu manquer d’en connoître au moins la pratique. Vitruve entre, à ce sujet, dans des détails qui prouvent que les Grecs avoient porté cette pratique fort loin. Mais il paroît que Pietro-Delburgo, en Italie, & Albert Durer, en Allemagne, sont les premiers qui aient donné des règles précises & certaines pour mettre les objets en perspective. En 1600, Guido Ubaldi traita cet art d’une manière conforme aux principes de la Géométrie & de l’Optique.

Méchanique. La Méchanique statique ne fit, quant à la Théorie, aucun progrès depuis Archimède, jusqu’au dix-septième siècle. Seulement on imagina de tems en tems des machines très-ingénieuses, fondées sur les principes de cette Science. Stevin, Mathématicien Flamand, Stevin, né en…, mort en 1620. paroît être le premier qui ait donné le véritable rapport du poids à la puissance, pour un corps en équilibre sur un plan incliné. Il a traité plusieurs autres questions de Statique. Les moyens qu’il emploie pour déterminer les conditions de l’équilibre entre plusieurs forces dont les directions concourent en un même point, reviennent, dans le fonds, au fameux principe du parallélogramme des forces ; mais il ne paroît pas en avoir senti l’importance & la fécondité.