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ABAISSEMENT, c’eſt le nom dont on ſe ſert pour déſigner la diminution des eaux des rivières, des fleuves, &c., ſoit pendant les chaleurs, ſoit après que l’augmentation des eaux a ceſſé. L’évaporation continuelle, produite par la chaleur du ſoleil en été, jointe au défaut de pluie durant une partie de l’année, occaſionne un abaiſſement plus ou moins conſidérable des eaux des étangs, des marais, des lacs, des rivières & des fleuves. Le phyſicien doit meſurer, en partant d’un point fixe, la quantité de cet abaiſſement dans les divers temps de l’année ; continuer à l’obſerver pendant une ſuite d’années, afin d’en pouvoir conclure, par exemple, au bout de dix ans, un abaiſſement moyen des rivières principales du pays qu’il habite. Il ſeroit à ſouhaiter qu’on ſe fût appliqué, dans les principales parties du globe que nous habitons, à faire des obſervations de ce genre, & qu’on les eût liées avec celles qui peuvent y avoir rapport : une infinité de connoiſſances de théorie & de pratique en réſulteroient. Dans un petit nombre de villes, & à Paris ſur-tout, on tient compte des abaiſſemens & des élévations ſucceſſives des rivières qui coulent dans leur ſein. Ces obſervations ſont trop nombreuſes, depuis une longue ſuite d’années qu’on les fait, pour être rapportées dans cet ouvrage, d’où, je penſe, on doit bannir les phénomènes de localité particulière, ſi je puis m’exprimer ainſi. Sur le canal de Languedoc, on obſerve auſſi, depuis pluſieurs années, les diverſes quantités d’élévation & d’abaiſſement des eaux de quelques rivières ; & on ſent facilement combien cette eſpèce d’obſervations, répétées dans le même lieu durant un certain eſpace de temps, & multipliées en divers endroits ſur la longueur de ce canal, peuvent être utiles, relativement à l’entretien de cet ouvrage, aux différentes opérations qu’on y pratique, & à la navigation. Rien n’eſt plus facile que ce genre d’obſervations ; il ſuffit de faire graver, ſur un mur de revêtement, ſur l’arche d’un pont, ſur une colonne, &c. une échelle diviſée en pieds, en pouces & en lignes, en partant d’un point fixe ; & d’écrire pluſieurs fois par jour les hauteurs obſervées : il ne faut, pour y réuſſir, qu’une grande aſſiduité & une exactitude ponctuelle.

ABAISSEMENT du mercure dans le baromètre. Une diminution dans la preſſion de l’air ſur la ſurface du mercure ſtagnant dans le baromètre, eſt cauſe de la deſcente du mercure ; il en eſt de même dans les baromètres d’eau. Lorſque le tube d’un baromètre eſt rempli avec du mercure, la colonne de ce fluide ſe tient élevée de 28 pouces environ au-deſſus du niveau ; s’il eſt plein d’eau, la colonne eſt de 32 pieds, parce que l’eau eſt près de quatorze fois moins peſante que le mercure, & que quatorze fois 28 pouces font 392 pouces, ou 32 pieds environ. Dans ces deux cas, ſi la preſſion de l’air, qui eſt la cauſe de l’élévation des liqueurs dans les tubes de baromètre ; ſi cette preſſion diminue, l’effet doit conſéquemment être moindre dans le même rapport, & la colonne de fluide s’abaiſſer ſucceſſivement, & ſe rapprocher de plus en plus du niveau. À meſure qu’on s’éloigne du niveau de la mer, qu’on s’approche des montagnes, qu’on s’élève vers leur ſommet, ou au-deſſus dans des aéroſtats, on voit la colonne de liqueur, contenue dans le baromètre, diminuer progreſſivement ; de ſorte qu’on peut meſurer la hauteur des lieux par l’abaiſſement du mercure ; mais ces objets ne peuvent être bien entendus, qu’après avoir lu les articles Air, Pesanteur de l’air, Baromètre, meſure des hauteurs par le moyen du baromètre, &c. auxquels nous ſommes forcés de renvoyer, parce que c’eſt-là où les principes doivent être expoſés.

Abaissement, eſt encore un terme d’aſtronomie qui a rapport au pôle, aux étoiles, &c. On dit, par exemple, que dans la ſphère oblique, un pôle eſt autant abaiſſé au-deſſous de l’horiſon, que l’autre eſt élevé ; qu’une étoile eſt abaiſſée ſous l’horiſon d’un certain nombre de degrés : l’arc du cercle vertical, qui eſt entre l’horiſon & l’étoile, ſert à meſurer cet abaiſſement. Voyez le Dic. Géograph. de l’Encycloped.

Abaissement, en algèbre, déſigne l’opération par laquelle on réduit une équation à un degré inférieur, ou plutôt au moindre degré dont elle ſoit ſuſceptible, ainſi l’équation qui paroît du 3e degré, s’abaiſſe à une équation du 2e degré , en diviſant tous les termes par la quantité . C’eſt dans le dictionnaire de mathématiques qu’il faut chercher des détails ſur cette opération.

ABAISSEMENT du niveau vrai. Voyez Niveau.

ABAISSEUR. Terme d’anatomie employé également dans quelques ouvrages de phyſique ; il déſigne divers muſcles du corps animal, dont la fonction eſt d’abaiſſer les parties auxquelles ils ſont unis. Ce nom eſt donné particulièrement à un des ſix muſcles droits de l’œil, dont quatre ſont droits, & deux obliques ; il prend ſon origine au grand angle de l’œil ; & après avoir paſſé en arc le long de la paupière ſupérieure, il s’inſère au petit angle ; lorſqu’il agit, il tire la paupière ſupérieure en bas, & couvre l’œil. Afin que l’œil ſoit fermé plus exactement, une autre portion de ce muſcle traverſe