APPARENCE, ſe dit en général de toutes les ſurfaces extérieures des objets phyſiques qui affectent ordinairement nos ſens. Quelques philoſophes anciens ont prétendu que les corps n’exiſtoient pas, & qu’il n’y avoit que de simples apparences. La ſource de nos erreurs vient preſque toujours de ce que nous nous hâtons de juger des choſes par les apparences.
Ce mot eſt principalement employé en aſtronomie & en optique. On s’en ſert quelquefois pour déſigner l’apparition d’une étoile, d’une comète, d’une planète : d’autre fois pour ſignifier les phénomènes & les phaſes que des aſtres préſentent. Dans ce ſens, on dit les apparences de la lune pour les phases de la lune, &c.
En optique, le mot apparence directe déſigne la vue d’un objet quelconque par des rayons venus de l’objet à l’œil en ligne droite, & ſans avoir éprouvé ni Réflexion, ni Réfraction. Voyez ces mots, & celui d’Optique, Vision. Si ce rayon de lumière qui eſt émané d’un objet, a ſouffert quelque déviation ou changement de direction, s’il eſt, par exemple, réfléchi, on le verra dans le prolongement de la ligne de réflexion, & non dans celui de la ligne d’incidence, ainſi que nous l’expliquerons à l’article Miroir plan. Il en ſera de même ſi le rayon paſſant d’un milieu dans un autre, eſt réfracté, l’apparence ou l’image de l’objet ſera dans la ligne de réfraction prolongée. Ainſi le poisson dans l’eau n’eſt pas au lieu où paroît son image ; aussi le chaſſeur expérimenté ne tire-t-il point à l’endroit de l’apparence.
APPLATISSEMENT de la terre. Voyez Figure de la terre.
APPLATI. Le ſphéroïde applati par les pôles, tel qu’eſt la terre, eſt un ſphéroïde dont l’axe de rotation eſt plus petit que le diamètre de l’équateur.
APPLICATION. C’eſt l’action de poſer à côté, où l’une ſur l’autre, des figures. Quelques géomètres ſe ſont beaucoup ſervi de l’application ou ſuperpoſition, pour démontrer quelques propositions.
L’application ſucceſſive d’un corps aux différentes parties de l’eſpace, conſtitue le mouvement.
L’application d’une ſcience à une autre eſt, dit M. d’Alembert, l’uſage qu’on fait des principes & des vérités qui appartiennent à l’une pour perfectionner & augmenter l’autre. Dans ce ſens, on dit l’application de l’algèbre ou de l’analyſe à la géométrie ; l’application de la géométrie à l’algèbre ; l’application de la mécanique à la géométrie ; l’application de la géométrie & de l’aſtronomie à la géographie ; l’application de la géométrie & de l’analyſe à la phyſique ; l’application de la méthode géométrique à la métaphysique ; l’application de la métaphysique à la géométrie. Voyez ces articles, qui ſont du rapport des mathématiques, dans le dictionnaire de ce nom.
APPUI ou POINT D’APPUI d’un levier ; c’eſt le point fixé autour duquel la puiſſance & la réſiſtance ſont en équilibre dans un levier ; c’eſt celui autour duquel la puiſſance & la réſiſtance ſe meuvent ou tendent à ſe mouvoir. L’exemple le plus ſimple qu’on puiſſe apporter pour être entendu ſans figure, eſt celui d’une balance : le point du milieu par lequel on ſuſpend le lévier de la balance, eſt réellement le point d’appui, car les conditions exprimées dans la définition qu’on vient de donner, lui conviennent parfaitement. Ce point qui eſt entre les deux bras de la balance, eſt un point autour duquel tournent, ſe meuvent ou bien tendent à ſe mouvoir, la puiſſance & la réſiſtance, c’eſt-à-dire, le poids & la marchandiſe.
Selon la poſition reſpective du point d’appui avec la puiſſance & la réſiſtance, ſuivant que ce point d’appui eſt au milieu, ou à l’extrémité du lévier, proche ou éloigné de la puiſſance, le lévier eſt de divers genres. Voyez LEVIER.
Dans un lévier à bras égaux, dont les directions de la puiſſance & de la réſiſtance ſont parallèles, comme dans la balance, le point d’appui eſt toujours chargé de la ſomme du poids de la puiſſance, & de celui de la réſiſtance ; ſi on met dix livres, par exemple, dans chaque baſſin de la balance, le point d’appui ſera chargé de 20 livres. Au contraire, dans la balance appelée romaine ou peſon, 1 livre peut être en équilibre avec 100 ; & la charge du point d’appui eſt alors ſeulement de 101.
APPULSE, terme employé pour exprimer l’approche de la conjonction d’une planète avec le ſoleil ou avec une étoile. Ainſi on dit, l’appulſe de la lune à une étoile fixe, lorſque la lune s’approchant de cette étoile, eſt prête à nous la cacher. Voyez occultation.
APR
ÂPRE. ÂPRETÉ, (ſaveur) ſe diſent des fruits, qui, par le défaut de maturité ſuffiſante, ſont âcres & déſagréables au goût : on aſſure que l’âpreté diminue dans les fruits, à meſure que les arbres vieilliſſent.
Âpreté des ſurfaces. Ce terme déſigne une multitude de grandes aſpérités & d’inégalités plus ſaillantes qu’à l’ordinaire, dont la ſuperficie de quelques corps eſt couverte. En général, tous les corps ont à leurs ſurfaces de nombreuſes aſpérités ; le marbre & le métal le plus poli, la glace la plus belle, vus au microſcope, offrent aux yeux une très-grande quantité d’inégalités & d’aſpérités, qui ne ſont pas ſenſibles au tact. Les aſpérités de ces corps, avant que d’avoir reçu les derniers degrés de poli, ſont plus nombreuſes &
