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ARC
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jour, d’orient en occident, depuis ſon lever juſqu’à ſon coucher.

L’arc ſemi-diurne, eſt l’arc du parallèle diurne compris entre le méridien & l’horiſon ; c’eſt la moitié de l’arc diurne : il ſert à déterminer le temps écoulé depuis le lever du ſoleil ou d’un autre aſtre, juſqu’au paſſage par le méridien, & depuis ce paſſage juſqu’à ſon coucher.

L’arc nocturne, eſt celui qui eſt décrit par un aſtre depuis ſon coucher juſqu’à ſon lever.

Arc de latitude, arc d’élévation du pôle. La latitude & l’élévation du pôle ſont meſurées par un arc de méridien.

Arc de longitude. La longitude eſt meſurée par un arc de l’équateur, intercepté entre deux méridiens.

Arc d’émersion ou arc de vision. C’eſt la quantité dont le ſoleil doit être abaiſſé verticalement au-deſſous de l’horiſon, pour qu’un autre aſtre ſoit viſible à la vue ſimple. On eſtime ordinairement l’arc d’émerſion, ſelon M. de la Lande, de 18 degrés, pour les plus petites étoiles ; de 14 degrés pour les étoiles de troiſième grandeur ; de 11 à 12 degrés pour les étoiles de première grandeur, comme pour mars & ſaturne ; de 10 degrés pour mercure & jupiter, & de 5 degrés pour vénus ; mais ce dernier varie beaucoup, & il ſe réduit même à rien, puiſque l’on voit quelquefois vénus en plein jour, le ſoleil étant très-élevé ſur l’horiſon.

Arc de progression ou de direction ; c’eſt l’arc de l’écliptique qu’une planète ſemble parcourir, en ſuivant l’ordre des ſignes.

L’arc de rétrogradation eſt au contraire l’arc de l’écliptique qu’une planète paroît décrire en ſe mouvant contre l’ordre des ſignes.

Arc conducteur. (en électricité.) Ce nom eſt peu uſité à préſent ; celui d’excitateur a prévalu. (Voyez EXCITATEUR.)

ARC-EN-CIEL. C’eſt une des plus brillantes eſpèces de météores lumineux qui paroiſſent dans le ciel ; l’arc-en-ciel ſe préſente aux yeux ſous la forme d’un arc ou plutôt d’une portion d’anneau, d’une bande demi-circulaire ornée des différentes teintes des couleurs priſmatiques qui ſe peignent dans une nuée oppoſée au ſoleil, & qui ſe réſout en pluie. Cet effet dépend de la réfraction des rayons du ſoleil dans les gouttes de pluie qui tombent des nuages ; cette réfraction produiſoit une décompoſition des rayons de lumière.

On n’aperçoit ordinairement qu’un arc-en-ciel, auquel on donne le nom d’arc-en-ciel principal, d’arc-en-ciel intérieur, parce que quand il en paroît deux, il eſt entouré par le ſecond à une certaine diſtance : auſſi nomme-t-on celui-ci arc-en-ciel ſecondaire, ou extérieur. Les couleurs de l’arc-en-ciel intérieur ſont bien plus vives que celles de l’arc extérieur. Voici l’ordre des couleurs priſmatiques qu’on obſerve dans l’arc principal ou intérieur, en comptant du dedans au dehors : violet, indigo, bleu, vert, jaune, orangé, rouge. L’arrangement de ces couleurs eſt renverſé dans l’arc extérieur ; elles ſont donc ainſi, en continuant de compter de la même manière : rouge, orangé, jaune, vert, bleu, indigo, violet. Si on n’avoit point d’idée des teintes & des nuances des couleurs qui brillent dans l’arc-en-ciel, il ſuffiroit de voir les couleurs que fait paroître un prisme qui reçoit & décompoſe les rayons du ſoleil : l’image du ſpectre coloré en eſt la plus parfaite repréſentation.

De tout temps ce brillant météore a excité l’admiration, mais la cauſe qui le produit a été long-temps ignorée. Les anciens, preſque toujours ſuperſtitieux, ſe ſont moins appliqués à la connoître, qu’à rechercher les préſages qu’on pourroit tirer de ſes différentes apparences.

Ariſtote ſuppoſoit, pour expliquer ce 1o. que les gouttes de pluie dans leſquelles ſe formoit l’arc-en-ciel, étoient autant de miroirs convexes qui renvoyoient à nos yeux des images du ſoleil deſquelles il ne s’en formoit qu’une ſeule qu’on voyoit confuſe ; parce que ces miroirs étant petits, ils ne rendent que la couleur du ſoleil ſans en rendre la figure ; 2o. que ces rayons de lumière par leur mélange avec l’ombre de nuage plus ou moins épaiſſe, produiſoient les trois couleurs qu’il remarquoit dans l’iris ; ſavoir, le rouge, le vert & le violet. (Météorol. lib. 4.)

Poſſidonius, célèbre mathématicien d’Alexandrie, qui vivoit après Eratosthènes & avant Ptolémée, ajouta, à l’explication d’Ariſtote, que le corps entier du nuage devoit avoir la forme d’un miroir concave ſphérique ; par cette ſuppoſition, il crut rendre raiſon de la figure circulaire de l’arc-en-ciel, & de la réunion de tous les rayons réfléchis par le miroir dans un point ou foyer qui étoit au fond de l’œil du ſpectateur.

Sénèque, dans ſes queſtions naturelles, livre premier, depuis le chapitre trois juſqu’au huitième, traite de l’arc-en-ciel, & adopte le ſentiment d’Ariſtote & de Poſſidonius. « Je ſuis, dit-il, du ſentiment de Poſſidonius, & je crois que l’arc-en-ciel ſe forme dans une nuée concave, & qui auroit la figure d’un balon coupé en deux…… L’arc-en-ciel eſt l’image du ſoleil, mais qui ne lui reſſemble pas en toutes choses. Et certes, toutes ſortes de miroirs ne repréſentent pas parfaitement les objets dont ils reçoivent les images… Pourquoi donc s’étonneroit-on qu’il ſe fît dans les nuées un miroir, de telle ſorte qu’il ne puiſſe repréſenter le ſoleil qu’avec des imperfections & des défauts ? »

Il eſt inutile de s’arrêter ici à rapporter les ſentimens ridicules des anciens philoſophes ſur l’arc-en-ciel. Plutarque rapporte que les prêtres, dans leur