& le fer doux & malléable, lorſqu’il eſt bien pur, n’eſt que du fer ; que les différences entre les aciers, lorſqu’ils ſont faits avec du fer pur, dépendent des proportions de carbonne ; enfin que la plombagine eſt un carbure de fer ou une combinaiſon de carbonne & de fer : ces conſidérations appartiennent à la chimie.
ACO
ACOUSTIQUE ; c’eſt cette partie de la phyſique qui traite des ſons. Si la ſcience qui a pour objet le ſon, avoit été auſſi cultivée que l’optique, nous aurions une ſuite de recherches & d’expériences très-intéreſſantes ſur tout ce qui a rapport au ſon : mais on peut dire avec vérité que c’eſt une ſcience toute nouvelle. Dans un mémoire lu dans une aſſemblée publique de l’académie de Béziers, j’ai prouvé qu’on pouvoit conſidérer l’acouſtique en trois branches principales, dont l’une conſidéreroit les rayons ſonores directs ; la ſeconde, les rayons ſonores réfléchis, & la troiſième, les rayons réfractés. J’ai fait pluſieurs expériences ſur ces deux dernières parties, abſolument nouvelles ; dont je rendrai compte dans un ouvrage particulier. Les rayons ſonores étant mus directement dans un même milieu, ou par réfraction & déviation dans divers milieux, ou par réflexion, lorſqu’ils rencontrent différentes ſurfaces réfléchiſſantes, pourquoi ne les conſidérerions-nous pas ſous ces rapports, de même que nous conſidérons les rayons lumineux comme directs, comme réfléchis & comme réfractés ? Pourquoi, lorſqu’il s’agit de la ſcience des ſons, n’y auroit-il pas une branche qui répondroit à la catoptrique, & une autre à la dioptrique, puiſque les rayons ſonores peuvent être réfractés ou réfléchis par des milieux & des ſurfaces, de même que les rayons de lumière le ſont dans des circonſtances ſemblables.
C’eſt à l’article du ſon que nous examinerons ce qui a rapport au ſon, conſidéré dans le corps ſonore, dans le milieu & dans l’organe ; voyez auſſi les articles Écho, Corps sonore, Propagation du ſon, Sonomètre, Vibration, Cordes, &c. Porte-voix, Cornets acoustiques.
Le mot Acoustique ſe donne encore à la ſcience qui a pour objet la mélodie & l’harmonie, c’eſt-à-dire, les ſons conſidérés d’abord ſeuls & iſolés, & enſuite réunis enſemble par les accords, ce qui conſtitue proprement la muſique qu’on doit regarder comme une partie de l’Acoustique en général, qui n’eſt autre choſe que la théorie des ſons.
Le terme d’acouſtique eſt dérivé d’un mot grec qui ſignifie ouir ; & ce n’eſt que depuis 1700, qu’on s’en ſert pour déſigner la ſcience qui a pour objet le ſens de l’ouie ; M. Sauveur, de l’académie des ſciences, eſt le premier qui haſarda cette expreſſion, depuis adoptée & conſacrée, & qu’on a appliquée enſuite à tout ce qui a quelque rapport à la doctrine des ſons. Ainſi on dit ;
Conduit acouſtique, pour déſigner cette partie de l’oreille qui reçoit extérieurement les ſons.
Nerf acouſtique, le nerf qui va s’inſérer dans l’oreille.
Maladies acouſtiques, celles qui affectent l’organe de l’ouie.
Remèdes acouſtiques, les remèdes qu’on emploie contre les incommodités de l’ouie. On a beaucoup vanté autrefois le baume acouſtique qui réuſſit encore dans quelques circonſtances. En voici la compoſition : prenez une demi-once d’huile de rue par infuſion, deux gros de baume tranquille, dix gouttes de ſoufre thérébentine, autant de teinture d’aſſa-fœtida, de celle d’ambre gris, de celle de caſtor & d’huile de ſuccin rectifiée. Toutes ces drogues étant miſes dans un matras, on les fait chauffer un inſtant au bain marie, & enſuite on coule le mélange dans une bouteille qu’on a ſoin de boucher exactement. On emploie encore pour certaines affections de l’oreille, des injections faites avec des infuſions de plantes émollientes ; mais il vaut mieux, dans tous ces cas, conſulter une perſonne de l’art, que de ſe ſervir de remèdes qui pourroient n’être pas avantageux dans les circonſtances particulières où on ſe trouveroit.
Voûtes acouſtiques, celles qui propagent le ſon d’une manière particulière ; nous parlerons des phénomènes qu’elles préſentent. Voyez le mot Cabinet secret.
Inſtrumens acouſtiques, ceux qui ſervent à tranſmettre le ſon à une grande diſtance, comme le porte-voix, ou à le faire entendre à ceux qui ont l’ouie dur ; tels ſont les Cornets acoustiques ; voyez ce mot.
ACR
ACRONIQUE, terme qui ſe dit du lever ou du coucher d’une étoile, lorſqu’il ſe fait au moment où le ſoleil ſe couche ou ſe lève, ainſi on dit : lever acronique, coucher acronique.
ACT
ACTIF, ſe dit de tout ce qui communique le mouvement à un autre ; dans ce ſens, actif eſt oppoſé à paſſif. [Newton prétend que la quantité de mouvement, dans l’univers, devroit toujours diminuer en vertu des choſes contraires, &c. ; de ſorte qu’il eſt néceſſaire qu’elle ſoit conſervée par certains principes actifs. Il met au nombre de ces principes actifs, la cauſe de la gravité ou l’attraction, & celle de la fermentation, & il ajoute qu’on voit peu de mouvemens dans l’univers, qui ne proviennent de ces principes. La cauſe de l’attraction toujours ſubſiſtante, & qui ne s’affoiblit point en s’exerçant, eſt, ſelon ce philoſophe, une reſſource perpétuelle d’action & de vie. Encore, pourroit-il arriver que les effets de cette vertu vinſſent à ſe combiner, de façon que le ſiſtême de l’univers ſe dérangeroit & qu’il demanderoit, ſelon Newton, une main qui y touchât, emendatricem manum deſideraret.]
ACTION. Le mot d’action, en phyſique, ne doit pas ſe prendre ſeulement pour les actes des êtres & ſur-tout ceux de l’homme, mais pour tout mou-
