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ATT-AVA

d’une ſimple aiguille de bouſſole, bien ſenſible. Auſſitôt on voit l’aiguille ou le barreau s’agiter, ſe mouvoir, juſqu’à ce qu’il ſoit dans la direction des ſubſtances préſentées. Les autres corps qui ne renferment point de fer, n’exercent ſur l’aiguille aucune attraction, & elle reſte fixée au même point où elle étoit. Mais tous ces objets ſeront traités avec plus d’étendue dans les articles Aimant, & Magnétisme, auxquels nous renvoyons.

ATTRITION. Ce mot ſignifie le frottement de deux ſurfaces deſquelles pluſieurs particules ſaillantes ſe détachent. C’eſt par un mouvement de cette eſpèce que tous les corps s’usent & ſe détruiſent. Deux morceaux de ſucre frottés l’un contre l’autre, ſe réduiſent bientôt en pouſſière ; les cailloux les plus durs, l’acier le mieux trempé, donnent des preuves convainquantes des effets de l’attrition. Selon que les corps ſont plus ou moins durs, ils réſistent, à la vérité, aux effets du frottement ; mais cependant ils ſubissent la loi commune. De ſimples gouttes d’eau creuſent les pierres ; on connoît l’axiome : Guttacavat lapidem non vi, ſed ſœpè cadendo. L’attrition d’une meule à aiguiſer, uſe bientôt la meilleure lame d’acier ; les pavés des rues, les bandes de fer dont on arme les jantes des roues, éprouvent dans peu des diminutions très-conſidérables ; les forets, les ciſeaux, les marteaux, & tous les inſtrumens des ouvriers, s’uſent d’autant plus vîte qu’ils ſont d’un uſage plus fréquent. Les effets de l’attrition dépendent de la durée, de la vîteſſe des frottemens, de la conſtance, de la dureté & des aſpérités des ſurfaces flottantes, &c. les matières les plus dures s’usent moins que les autres, toutes choſes égales, &c. &c.

L’attrition ſert à polir les ſurfaces de certains corps ; il fait auſſi quelquefois renaître entr’eux des propriétés particulières ; ainſi, deux morceaux de ſucre fortement frappés ou frottés, deviennent lumineux dans l’obſcurité.

ATW

ATWOOD. Machine d’Atwood ; c’eſt une machine nouvelle de dynamique, inventée par M. Atwood, de la ſociété royale de Londres. Par son moyen, on rend très-aiſément ſenſible les lois du mouvement des corps en ligne droite & en rotation, &c. Dans l’état actuel, cette machine rend ſenſibles les lois du mouvement uniformément accéléré ou retardé, de même que celles du mouvement uniforme, en n’employant qu’un eſpace de cinq pieds & demi, & même moins ; ce qui eſt d’un grand avantage dans les cours de phyſique. Voyez l’article Mouvement accéléré.

AUB

AUBES. [Les aubes ſont, par rapport aux moulins à eau, & aux roues que l’eau fait mouvoir, ce que sont les aîles de moulins-à-vent ; ce ſont des planches fixées à la circonférence de la roue, & ſur leſquelles s’exerce immédiatement l’impulſion du fluide qui les chaſſe les unes après les autres ; ce qui fait tourner la roue. On diſtingue deux ſortes d’aubes ; les aubes en rayon & les aubes en tangente. Les premières ſont celles qui ſont ſur les rayons de la roue, & dont par conſéquent elles ſuivent la direction ſelon leur largeur ; les ſecondes ſont ſur des tangentes tirées à différens points de la circonférence de l’arbre qui porte la roue…] Cette matière étant du reſſort des mathématiques ; nous renvoyons au dictionnaire de ce nom. Il ſuffit ici de définir ce terme, & d’indiquer la ſource à laquelle on doit avoir recours.

AUD

AUDITIF. (conduit) (Voyez Conduit Auditif.)

AUDITIF. (nerf) (Voyez Nerf Auditif.)

AVA

AVALANCHES de neige. On donne ce nom à des maſſes prodigieuſes de neige, qui, après avoir été amoncelées ſur les rochers eſcarpés des hautes montagnes, s’en détachent quelquefois tout-à-coup ; & ſe précipitant avec fracas, renverſent tout ce qu’elles rencontrent dans leur route, comblent les vallées, cauſent des inondations en ſuſpendant le cours des torrens. Plus d’une fois on a vu ces terribles avalanches enſevelir ſous des tas énormes de neige des hameaux entiers, ou de malheureux voyageurs qui s’exposent, à travers les gorges de ces montagnes dans un temps auſſi critique que l’eſt le paſſage de l’hiver à l’été, où la chaleur faiſant fondre la neige, & l’eau s’écoulant par-deſſous, détruit l’adhérence de la neige ſur la terre ; une nouvelle neige tombant ſur la première, & augmentant ſon poids, peut encore déterminer la chûte des avalanches. Il en eſt de même des vents qui ſont bien capables de détacher ces maſſes ſuſpendues. Il eſt même des circonſtances où le poids de ces maſſes étant prêt à l’emporter ſur l’adhérence, le moindre bruit ſuffit pour produire leur chûte. Les habitans des Alpes ſont ſi convaincus que le ſon des ſonnettes de leurs mulets peut déterminer cette chûte de neige, que, dans les passages dangereux, ils ôtent toujours ces ſonnettes au printemps ; & que, lorſque les avalanches ont trop tardé de ſe faire en des endroits où elles ſe font annuellement, ils cherchent à les accélérer en tirant des coups de fuſil dans les environs. Ces avalanches peuvent même former des ouragans. Pendant l’hiver de 1769 à 1770, il tomba tellement de neige, que ſa maſſe ne put plus ſe ſoutenir, qu’elle s’écroula tout-à-coup, & fondit ſur les pâturages des communes qui eſt ſur la montagne de Sixt dans les Alpes, qu’elle le couvrit, & que ſon extrémité gagna la pente qui eſt au-deſſous. L’effet de l’air, preſſé par la chûte de cette maſſe, fut ſi terrible, que l’ouragan ſe fraya un paſſage au travers d’une