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mettez le col du matras ſur un lit de ſable dans ún creuſet, ou un pot de terre, qui ſupporte l’action du feu ; entourez de ſable ce matras, & mettez le pot au milieu des charbons noirs, allumez alors doucement votre feu ſous le manteau d’une cheminée, par rapport aux vapeurs ſulphureuſes & à l’eſprit de ſel qui ſe dégagent, & continuez votre feu juſqu’à ce que les vapeurs ne ſe dégagent plus avec rapidité ; faites rougir le pot & maintenez-le dans cet état une heure ; alors retirez les charbons & laiſſez refroidir doucement. En caſſant le matras, vous trouverez au fond un pain d’or muſif, d’une couleur jaune. On y peut ajouter du ſublimé corroſif, comme ſel contenant de l’acide marin, mais il faut ſe méfier de l’exploſion volcanique qui arrive alors, & il esſ toujours bon de laiſſer expoſé le mélange à l’air libre, pendant une heure, dans un mortier de fonte, afin que cette inflammation ſpontanée ait lieu avant que la matière ſoit miſe dans le matras, ce qui le feroit caſſer ; ſi elle a lieu dans le mortier, il ne faut pas s’y oppoſer, il s’agit ſeulement de couvrir le mortier avec une aſſiette ; au bout d’une heure la combinaiſon naturelle étant achevée, on peut employer la matière & la mettre dans le matras. Le ſel ammoniac & le mercure qu’on y ajoute ordinairement tendent à le rendre beau ; mais alors il eſt moins doux & moins bon comme amalgame ; car le ſel ammoniac & le mercure n’agiffent que comme corps intermédiaires qui, en ſe ſublimant, laiſſent des pores & des interſtices qui rendent le grain de l’or muſif plus brillant, mais moins bon pour amalgamer, à cauſe que les petites écailles ne crayonnent pas ſur le cuir.

On a recommandé, juſqu’à préſent, d’employer l’aurum muſivum de la manière ſuivante, qui conſiſte à frotter légèrement de ſuif les couſſins de la machine électrique ; enſuite de paſſer pluſieurs ſois un morceau de cet aurum ſur toute la ſurface des couſſins, juſqu’à ce qu’elle en ſoit toute couverte.

Mais on a vu, à l’article amalgame, qu’à la place d’un mordant gras, il valoit mieux employer une couche d’empois qu’on laiſſera ſécher.

AUS

AUSTRAL. Auſlralis, méridional, tire ſon origine d’auſter, vent du midi. On dit pôle auſtral, pour déſigner le pôle du sud, le pôle méridional ; hémiſphère auſtral, celui qui eſt du côté du midi, entre le pôle ſud & l’équateur ; ſignes auſtraux ou méridionaux, les ſix ſignes du zodiaque qui ſont au midi de l’équateur.

Austral. (Hémisphère) ( Voyez Hémisphère méridional).

Austral.(Poiſſon) Conſtellation. (Voyez Poisson austral).

Austral. (Triangle) Conſtellation (Voyez Triangle austral).

Australe. (Aurore) (Voyez Aurore australe).

Australe (Couronne) (Voyez Couronne australe}, qui eſt une conſtellation).

AUT

AUTEL. C’eſt une des conſtellations de l’hémiſphère méridional céleſte ; ſelon la mithologie, les Dieux étant en guerre avec les Titans, firent conſtruire, par Vulcain, un autel ſur lequel ils ſe lièrent par ſerment, & cet autel fut mis au nombre des conſtellations. Ce groupe d’étoiles, qu’on nomme autel, eſt dans la voie lactée, entre l’équerre, la règle & le téleſcope, au-deſſus du triangle auſtral & au-deſſous du ſcorpion, comme on le verra en ayant ſous les yeux un globe céleſte, un planiſphère quelconque, ou des cartes céleſtes. L’abbé de la Caille, dans les Mémoires de l’Académie des ſciences, année 1752, planche 20, en a donné une très-bonne figure. La principale étoile de l’autel eſt de troiſième grandeur ; ſelon M. de la Lande, elle avoit, en 1750, 258 degrés. 8 minutes, 25 ſecondes d’aſcenſion droite, & 49 degrés 38 minutes 31 ſecondes de déclinaiſon auſtrale. Cette conſtellation eſt compoſée de 7, ou 8 ou 12 étoiles, ſuivant divers aſtronomes.

AUTOMATE. On doit entendre, par ce mot, une machine repréſentant une figure humaine ou celle de quelqu’animal, qui renferme en elle-même le principe de ſes mouvemens ; de telle ſorte qu’après avoir été montée, elle n’ait beſoin, pour agir, d’aucun secours étranger. Il y en a qui ont défini l’automate une machine qui eſt miſe en jeu par des reſſorts, des poids ou autre puiſſance, & qui a en elle-même le principe de ſon mouvement, en ce ſens, les montres, les horloges, les ſphères mouvantes, les tableaux mouvans & toutes les machines qui ſont mues par des reſſorts, &c., ſeroient des automates ; mais l’uſage nous paroît avoir reſtreint la ſignification d’automate, aux machines qui, ayant la forme de l’homme ou des animaux, & contenant un moteur intérieur & mécanique, exécute des mouvemens & des opérations qui ſont propres à l’homme ou aux animaux. Les montres & les horloges doivent être rangées parmi les machines compoſées.

Les anciens, s’il faut en croire l’hiſtoire, ont imaginé & exécuté des automates ; Architas, philosophe grec, fit un pigeon automate qui imitoit le vol des oiseaux, ſoutenoit ſon vol aſſez long-temps & s’abattoit enſuite avec facilité, & ces effets étoient produits par l’emploi d’un reſſort diſpoſé avec art dans l’intérieur du corps. Albert-le-Grand conſtruiſit un automate de figure d’homme, qui parloit & qui alloit ouvrir la porte lorſqu’on frappoit.

Les modernes ont rendu probable, par leurs ouvrages, ce qu’on avoit dit des automates anciens ; & ils les ont de beaucoup ſurpaſſé. M. de Vaucanſon, ſur-tout, & ceux qui ſont venus après lui ne laiſſent aucun doute ſur cet objet. Nous parlerons des uns & des autres.

M. de Vaucanſon, en 1733, fit voir à Paris