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BAL

Cette balance trébuche au du poids total ; elle peut ſupporter un poids de dix livres.

On peut la rendre hydroſtatique. Pour cela on attache à l’anneau qui ſupporte les baſſins deux petites verges d’acier, terminées en crochets. Les verges traverſent les cylindres O, & vont plonger au-deſſous de la table dans des vaiſſeaux pleins d’eau ou de tout autre liquide. Par ce moyen, les vapeurs de l’eau ne peuvent arriver juſqu’à la balance.

Les portes latérales empêchent auſſi que l’haleine n’arrive dans l’intérieur de la machine.

Balance à reſſort & en arc. Cette balance eſt repréſentée dans la figure 80 ; elle eſt principalement compoſée d’un reſſort d’acier, courbé en rond vers B, afin qu’il puiſſe bâiller, ainſi qu’on peut le remarquer en Α C ; au point D eſt fixé un arc de cuivre D F, qui eſt gradué, dont l’extrémité paſſe par une ouverture faite en F : l’extrémité F de cet arc eſt percée d’un trou propre à recevoir l’anneau G, dans lequel celui qui veut eſtimer la valeur d’un poids paſſe le doigt. Outre ce premier arc, il en eſt un ſecond I L, qui eſt attaché fixement au point I, & qui paſſe par le trou L, pratiqué dans l’épaiſſeur du reſſort à cet endroit ; l’extrémité O de cet arc eſt auſſi percée d’un petit trou pour recevoir le crochet P, auquel on ſuſpend les choſes qu’on veut peſer. Lorſque le fardeau ſuſpendu en P tire à lui, & fait deſcendre l’arc I L, les deux branches Α B & B D du reſſort s’approchent l’une de l’autre ; l’arc D E, dans le même temps, s’élève au-deſſus de la branche Α B, & le nombre des graduations qui excèdent cette branche, indique le poids du corps ſuſpendu au crochet P.

Balance à cadran ; romaine à cadran. M. Hanin a exécuté des romaines à cadran qui ſont propres à peſer ſans fléaux ni poids, & qui marquent cependant le poids ſur le cadran par le moyen d’une aiguille. On en a fait qui marquent les onces & peſent 15 livres ; d’autres qui marquent les quarts & peſent des poids de 50 livres ; d’autres qui indiquent & peſent les demies juſqu’à 100 livres ; d’autres, les livres juſqu’à 3 à 400 livres, & en continuant juſqu’à 15 milliers : ces romaines ſont néanmoins très-portatives. Voyez la figure 81.

Balance de Caſſini. Cette balance ne diffère pas eſſentiellement d’une balance ordinaire, puiſqu’elle eſt compoſée d’un fléau, ſuſpendu à ſon milieu par un axe & une chaſſe avec deux baſſins mobiles : les bras ſont diviſés en parties égales, le zéro eſt au centre. Cet inſtrument ingénieux dont on trouve la deſcription dans les élémens de phyſique de s’Graveſande, eſt deſtiné à faire les principales règles de l’arithmétique, par le moyen de quelques poids ; un exemple ſuffira pour en comprendre l’uſage. « Suppoſons qu’on veuille faire une multiplication : on arrête le baſſin à la première diviſion ; on ſuſpend de l’autre côté un contre-poids à l’un des nombres de la diviſion, qui repréſente l’un des facteurs de la multiplication, ſuppoſons 8 : on met alors le baſſin en équilibre par quelque poids qu’on jette dedans. On porte alors ce baſſin juſqu’au terme de l’échelle qui repréſente le ſecond facteur de la multiplication. L’équilibre ſe trouve alors rompu : on le rétablit en faiſant gliſſer le contre-poids, & en l’éloignant autant qu’il convient du point d’appui. Lorſque l’équilibre eſt retrouvé, on compte le nombre de diviſions interceptées entre le contre-poids & le baſſin ; leur ſomme donne exactement le produit cherché. La diviſion ſe fait en procédant en ſens contraire ».

Balance de Lambert. M. Lambert qui a imaginé pluſieurs eſpèces de balances, a encore inventé la ſuivante à laquelle Muſſchenbroeck a fait quelques changemens pour la rendre d’un uſage plus étendu : on la voit dans la figure 82. La pièce principale eſt un quart de cercle C D E, fixé ſur un pied ſolide G K. Trois poulies mobiles ſe mouvant ſur le même axe I, ſont placées en K ; leurs diamètres ſont entre eux comme 2, 3, 6. Au-deſſous de la dernière de ces poulies eſt une règle M N, d’une certaine peſanteur dont le centre de gravité eſt en P. Chaque poulie eſt enveloppée d’un fil de ſoie : celui qu’on voit extérieurement N Α B, paſſe ſur la gorge de la plus grande poulie. On voit les deux autres en F & en G. Dans la figure le baſſin eſt attaché à l’extrémité du fil Α B ; & c’eſt dans ce baſſin, ainſi ſitué, qu’on met les plus petits poids qu’on veut eſtimer, ſinon on ſuſpend le baſſin à l’un ou à l’autre des deux cordons F G, ſi le baſſin eſt vuide, & que la règle M N deſcende au point O : on peut diviſer alors le quart de cercle ou mathématiquement ou en tâtonnant. Dans ce dernier cas on jettera dans le baſſin une dragme, & on marquera à l’endroit où la règle M N s’élèvera, & on continuera ainſi de ſuite, en mettant dans le baſſin L pluſieurs dragmes les unes après les autres, juſqu’à ce que la règle M N ſoit parvenue au point E ; point auquel on a attaché un obſtacle inſurmontable, afin que la règle M N ne puiſſe paſſer outre, lorſqu’on met un poids trop conſidérable dans le baſſin L. On réitérera le même procédé en ſuſpendant ſucceſſivement le baſſin L à l’extrémité des cordons F, G, & on aura par ce moyen trois diviſions différentes, tracées les unes au devant des autres, qui indiqueront la valeur des poids placés dans le baſſin L, ſuſpendu à l’un des trois cordons B, F, G.

Par cette méthode on aura une balance à l’aide de laquelle il ne ſera pas néceſſaire pour trouver