Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/56

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ſes intentions paternelles, fc ne trouveroit pas dequoi augmenter les proviſions, pour préſerver ſes peuples de cet affreux fléau de la difette.

Je crois que ce que j'ai dit ci-deſſus ſur l'opinion erronée de cette diminution, en montrant le contraire, en depréviendra déja quelques-uns : continuons, & prouvons un paradoxe. Que ſi cette diminution étoit réelle, l'augmentation des bleds, pour le fays en géneral, ſeroit plus grande.

Il faut diſtinguer; lorſque par exemple un pays a beſoin, ſuppoſé, de quatre- cent mille facs, en ne ſe nourriifant que de pain, & qu'enfuite par le grand uſage des pommes de terre, celles-ci rempliflent la quantité de centmille; qu'une partie des habitans employent des pommes de terre, le reſte du pays n'y perd rien. Or perſonne n'ofera ſeulement avancer comme une conjecture, que par cette culture, la quantité des bleds fera diminuée dans le total de cinquante mille facs; pofons-le cependant ; alors le reſte du pays, ſoit la totalité, y gagnera cinquante mille facs > tellement que les habitans des villes auront leurs proviſions en plus grande abondance. & à plus bas prix. Le ſouverain aura plus de facilité à remplir les magazins, & ſi la difette ſe manifeſtoit, ſeroit à même de vendre les bleds à un prix plus favorable & ſans perte.

Un auteur AngloisFootNote(. Muſæum ruſticum, T. III. édition Allemande, p. 225.), a rapporté un projetFootNote(. Tiré apparemment du recueil des Mémoires de la Societé Oeconomique de Berne, année. 1761, ſur le Commerce des grains.)