Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/75

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ou trop infirmes, trop jeunes, eſtropiés, ou qui ſouhaitant de gagner leur vie par le travail, ne trouvent pas à s’occuper utilement, ſur-tout en hyver, ſaiſon pendant laquelle il leur faut également de la nourriture. Si tout ceci ne ſauroit être nié, il faudroit avoir renoncé à l’eſſence de la religion, à tout ſentiment d’humanité, ſi on vouloit fermer ſon cœur aux cris douloureux de ces objets ſi dignes de pitié, & ne pas rechercher de pareils moyens ; je ne dirai pas, poſſibles, mais faciles, qui ſe préſentent d’eux-mêmes, de les ſoulager.

Si on s’opiniâtroit à ne pas vouloir faire un arrangement général, que du moins on employe une partie de ce fond commun pour un but ſi ſaint, à tirer de la détreſſe, ces objets de compaſſion qui en ſont communiers, ſoit en aſſignant à chacun une portion convenable, & telle qu’il lui faut, pour, en la cultivant, remédier à ſes beſoins ; ſoit, ſi on croyoit, que, faute d’engrais, ou de la ligueur convenable à ce travail, ils n’en puiſſent tirer tout l’avantage qu’on en devroit eſpérer, la Commune fit défricher une ou plusieurs piéces, la fumer & la travailler à ſes frais, en y employant ces mêmes pauvres entant qu’ils ſeroient en force de le faire ; néanmoins en leur payant leur ſalaire, puiſqu’ils doivent avoir dequoi vivre pendant ce temps ; qu’en ne le faiſant pas, ils en ſeroient revoltés, & les uns fortitifiés dans leur goût pour la fainéantiſe ; on diſtribueroit alors à l’approche de l’hyver ce qu’il leur faut pour leur nourriture, en divers