Page:Engel - Traité de la nature, de la culture, et de l'utilité des pommes de terre, 1771.djvu/76

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en pommes de terre., en excluant les ſainéans : Qui ne travaille pas, ne doit pas manger. Les Communes ne ſauroient aſſez veiller à de pareilles gens, qui vivans dans l'oiſiveté & les vices, y élèvent leurs enfans, en perpétuent la race, en augmentent le nombre, en en attirant d'autres par leurs mauvais exemples ; gangrène qui gagne inſenſiblement, & énerve tout le corps.

Par un de ces moyens, on parviendra à toutes les parties de ce but ſalutaire ; les pauvres ſeront nourris, la mendicité ceſſera, ou diminuera ; les particuliers ne ſeront plus tant importunés ; les Communes, qui doivent pourvoir à pareils beſoins, d'une maniere ou d'autre, conſiderablement déchargées, & les fainéans obligés au travail. J'en ai vu l'expérience & la difference parmi celles qui agiſſoient differemment.

Il y a des particuliers qui dorment des pièces à cultiver à des pauvres ; quand même ils n'en prendraient aucune retribution en moitereſſe ; ce qui n'eſt pas juſte, s'ils n'y fourniſſent point de fumier, iis y gagneroient conſiderablement : dans l'année de jachere ils n'en tirent rien, & on les leur rend prêtes à recevoir la ſemence, ſans qu'il leur en coute de la peine.

Si on entreprenoit pareilles inſtitutions, il ferait néceſſaire d'établir des infpecteurs charitables & vigilans en même temps, pour examiner d'un côté les beſoins réels & non mérités, & les ſoulager ; d'un autre en exclure les mendians volontaires, comme auſſi de tâcher de fournir de l'ouvrage des fabriques ou auſſi,