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Page:Entretiens sur les vies et sur les ouvrages des plus excellens peintres anciens et modernes, 7e et 8e entretiens.djvu/292

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l’on n’y trouvoit ni liaiſon, ni ſuite. Les grandeurs des quadres n’avoient aucune proportion avec leurs diſtances, & ne ſe pouvoient voir commodément, parce que ces quadres eſtoient placez au milieu de la voûte, & juſtement ſur la teſte des regardans, qui ſe ſeroient, s’il faut ainfi dire, aveuglez en penſant les conſiderer. Tout le compartiment eſtoit défectueux, l’Architecte s’eſtant aſſujeti à certaines conſoles qui regnent le long de la corniche, leſquelles ne ſont pas en pareil nombre des deux coſtez, puis qu’il s’en trouve quatre d’un coſté, & cinq à l’oppoſite : ce qui auroit obligé à défaire tout l’ouvrage, ou bien y laiſſer des defauts inſupportables. »

Aprés avoir ainſi remarqué ces manquemens, & apporté les raiſons qu’il avoit eûës de tout changer, il juſtifie ſa conduite, & ce qu’il a fait, en faiſant comprendre de quelle ſorte l’on doit regarder les choſes pour en bien juger.

« Il faut ſçavoir, dit-il, qu’il y a deux manieres de voir les objets, l’une en les voyant ſimplement, & l’autre en les conſiderant avec attention. Voir ſimplement n’eſt autre choſe que recevoir naturellement dans l’œil la