Frédéric Schoulz tira gravement de la poche de sa redingote une grosse pipe d’Ulm, et Fritz alla chercher dans l’armoire une boîte de cigares.
Mais Katel venait à peine de sortir, et la porte restait encore ouverte, qu’une petite voix fraîche et gaie s’écriait dans la cuisine :
« Hé ! bonjour, mademoiselle Katel ; mon Dieu, que vous avez donc un grand dîner ! toute la ville en parle.
— Chut ! » fit la vieille servante.
Et la porte se referma.
Toutes les oreilles s’étaient dressées dans la salle, et le gros percepteur Haân dit :
« Tiens ! quelle jolie voix ! Avez-vous entendu ? Hé ! hé ! hé ! ce gueux de Kobus, voyez-vous ça !
— Katel… Katel ! » s’écria Kobus en se retournant tout étonné.
La porte de la cuisine se rouvrit.
« Est-ce qu’on a oublié quelque chose, monsieur ? demanda Katel.
— Non, mais qui donc est dehors ?
— C’est la petite Sûzel, vous savez, la fille de Christel, votre fermier de Meisenthâl ? elle apporte des œufs et du beurre frais.
— Ah ! c’est la petite Sûzel, tiens ! tiens !… Eh bien, qu’elle entre ; voilà plus de cinq mois que je ne l’ai vue. »