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Le brigadier Frédéric.

un plus fin duvet ; ceux qui ne pourraient pas vivre dans la neige, faute d’insectes pour les nourrir, ont reçu de grandes ailes qui leur permettent d’aller chercher un plus beau soleil. L’homme seul ne reçoit rien ? Ni son travail, ni sa prévoyance, ni son courage ne peuvent le préserver du malheur ; ses semblables sont ses pires ennemis, et sa vieillesse est souvent le comble de la misère. Voilà notre partage.

Quelques-uns voudraient changer ces choses, mais c’est difficile ; il faudrait du cœur et du bon sens qui nous manquent.

Enfin, à la nuit close, nous allâmes rêver seuls, chacun dans son coin, au coup terrible qui nous accablait.