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Le brigadier Frédéric.

son est partie, je reste seul ; on m’apporte mes repas de l’auberge de la Grappe. Entrez !… entrez !… »

Nous entrâmes alors dans une petite chambre bien propre au premier ; un bon feu bourdonnait dans le fourneau. Et m’avançant un fauteuil :

« Prenez place, père Frédéric, dit-il, en s’asseyant près d’une petite table couverte de livres. »

Je m’assis donc, et nous nous mîmes à causer de nos affaires. Je lui racontai notre visite à l’Oberfœrster ; il savait tout et bien d’autres choses encore.

« Je suis content de voir, disait-il, que nos gardes, sauf le pauvre Hepp, père de six enfants, ont tous fait leur devoir ; c’est une grande satisfaction pour moi. En ce qui vous regarde, père Frédéric, vous et Jean Merlin, votre gendre, je n’ai jamais eu le moindre doute. »

Puis il s’informa de notre position ; et recevant le registre et le marteau, il les mit dans une armoire, disant que ses papiers étaient déjà partis, que ceux-ci iraient les rejoindre. Il me demanda si nous n’avions pas des besoins pres-