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Le brigadier Frédéric.

placer celles que les gueux de Phalsbourg m’ont enlevées à la dernière sortie… Je choisis celles-là… Ce sont des vaches suisses… J’ai toujours aimé les vaches suisses.

— Et qui vous donne le choix ? m’écriai-je. Qui peut vous donner le bien des autres ?

— Le Hauptmann, mon ami le Hauptmann ! fit-il en levant le bord de son chapeau d’un air cafard.

Alors plusieurs se mirent à rire dans la foule, en disant :

« Le Hauptmann est un homme généreux, il récompense bien ceux qui lui font plaisir. »

L’indignation me possédait ; et le sergent ayant donné l’ordre à son piquet de partir, au moment où le cantonnier criait : « Hue ! » traînant mes pauvres bêtes par les cornes, j’allais tomber sur lui comme un loup, quand Marie-Rose me prit les mains et me dit tout bas d’un air d’épouvante :

« Mon père, ne bouge pas, ils te tueraient… Pense à la grand’mère… »

Mes joues tremblaient, mes dents se serraient, des flammes rouges me passaient devant les yeux ; mais l’idée de ma fille abandonnée, seule